De l’amitié
Immédiatement après l’annonce de la fraude qui a coûté 4,9 milliards d’euros à la Société générale, la direction de la banque a tenu à rassurer observateurs et investisseurs sur la santé de l’établissement. Le gouvernement français et la Banque de France ont promis d’éclaircir cette affaire, alors que des doutes sur la thèse d’une fraude isolée menée par un seul trader ont commencé à naître dans les milieux financiers et chez les actionnaires. Le Monde, 24/01/07
Après avoir titré quelques heures plus tôt Fraude à la Société générale : les premiers éléments sur l’identité du responsable, se torchant au passage avec la présomption d’innocence et donnant nom, prénom et photo, Le Monde est donc pris de doutes. Tout de même 5 Milliards d’Euros, ça fait beaucoup pour un seul homme. Un homme qui est aux abonnés absents, d’ailleurs. 5,000,000,000. Ça fait quand même un paquet de zéros.
Là où tout ceci devient tristement pathétique, c’est lorsque l’on constate sur le profil Facebook du suspect (eh oui) que son nombre d’amis, qui était de l’ordre de la dizaine à 18 heures, est en chûte libre: il n’en a plus qu’un seul à l’heure où ce post est écrit. Évidemment, on peut comprendre que ses “amis” se passent bien d’une telle publicité et ont donc décidé d’eux-mêmes de couper les ponts. Mais quelque part, je ne peux pas m’empêcher de penser que quelques-uns ont été contactés par des journalistes en quète de scoops sur la personnalité de Jérôme Kerviel, et que le retirer de leur liste d’amis fut le seul moyen qu’ils trouvèrent pour qu’on leur foute la paix.
Commentaire de Xate
25/1/2008 @ 8:12
Ce qui m’épate le plus dans cette histoire, c’est qu’on s’arrête beaucoup sur le fait que 5 milliards, c’est énorme pour un seul homme.
En revanche, je ne vois personne s’étonner du fait que la Société Générale ait pu fonctionner pendant plusieurs mois avec de telles dépenses sans que quiconque sans aperçoivent.
Que le bonhomme ait pu dissimuler les détournement frauduleux, pourquoi pas. Mais que le résultat (un gouffre financier) ait pu lui aussi rester cacher, moi, je dis Bravo !