(non, rien)
sous ma veste et c’est au moment où je dévoile et pointe l’arme dans sa direction que la fille se met à crier, un hurlement puissant et strident qui se voit étouffé en moins d’une seconde parce que j’appuie sur la détente, la balle déchire la joue et traverse la boîte crânienne, pulvérisant la chair et l’os, broyant le tissu cérébral et allant se ficher tout droit dans la tête du type assis derrière, un gars chauve d’environ cinquante balais, l’impact crée un petit cratère d’où s’échappe un geyser de sang mais le type n’est pas mort parce que le crâne de la fille a fortement ralenti le projectile, la fille elle s’est écroulée contre la fenêtre, la moitié de son visage est réduite en miettes et ce qui reste de son oeil gauche est livide, le type assis à côté d’elle a envie de crier parce qu’il vient quand même de recevoir une belle partie du contenu de la tête de sa voisine sur l’épaule mais il se retient parce qu’il ne veut pas attirer mon attention, je reste silencieux, mon arme toujours pointée sur ce qui est maintenant un cadavre de fille, le type au geyser se tient le crâne et pousse des cris, sur ma droite une autre fille qui ne doit pas avoir plus de vingt ans hurle que je suis un malade et que je vais tous les tuer et elle a peut-être raison, je suis un malade et je vais peut-être tous les tuer, j’ai trois chargeurs supplémentaires dans les poches de mon manteau et au vu de la population du wagon ça serait suffisant, à ce moment quelqu’un fait ce que toute personne intelligente aurait soigneusement évité de faire, à savoir tirer la sonnette d’alarme, le résultat immédiat c’est que le métro serre les freins à bloc et s’immobilise entre les deux stations, et une personne intelligente n’a pas envie de rester bloquée entre deux stations quand quelqu’un vient d’utiliser une arme à feu dans son wagon, les cris du type et les hurlements de l’autre fille commencent à royalement me saouler alors je leur dis de fermer leur gueule s’ils ne veulent pas finir comme l’autre qui me regardait fixement depuis tout à l’heure, ça faisait trois stations qu’elle n’arrêtait pas de me regarder cette pute et ça m’a énervé alors je lui ai explosé sa gueule, et s’ils veulent pas qu’il leur arrive la même chose je leur conseille de vite arrêter de me faire chier, la fille cesse de hurler mais le type continue à crier en se tenant le crâne, puis une femme devant lui lui prend les mains et l’implore de se taire au moment où je lève mon arme vers lui et il s’exécute, j’aimerais bien que le métro reparte maintenant et je pense que tout le monde est du même avis mais je crois que le conducteur du train arrive avec une lampe de poche parce que je vois de la lumière s’approcher de nous et avant qu’il ait le temps de m’aveugler je vise la porte et dès que je le vois arriver je tire, la balle traverse la vitre et effleure le front du conducteur avant d’aller se ficher dans le mur derrière lui, je tire une deuxième fois mais il est parti en courant et je le rate de nouveau, maintenant c’est sûr il va appeller la police je crois et je maudis le gars qui a tiré la sonnette d’alarme, putain, pourquoi il a fait ça ce connard, alors je tire sur le mec dont le crâne saigne parce que j’en ai marre de l’entendre, il ne criait plus mais il émettait des petits râles chiants et ça me pèse sur les nerfs, je ne me souviens même plus pourquoi j’ai pris une arme aujourd’hui, on est quoi, jeudi ? j’avais sûrement une bonne raison de le faire mais à cause de l’autre conne qui me fixait j’ai tiré au milieu d’un wagon transportant au moins une trentaine de personnes et ça m’arrange pas d’être bloqué là, il fallait que j’aille quelque part, je ne me souviens plus où et les souvenirs peinent à revenir dans ma tête, je garde le bras tendu pour que personne n’essaie de jouer au héros, un mec se lève et me regarde avec des yeux très calmes et très doux et je lui dis tout net qu’il tente même pas de négocier parce que ça se finirait très vite et très mal alors il se rassoit, il fait de plus en plus chaud dans ce métro de merde j’étouffe et je ne sais plus depuis combien de temps nous attendons, je crois que je vois un flic sur la droite à travers la fenêtre alors je tire une dizaine de balles et je crois que je l’ai eu parce que j’entends comme un bruit sourd de chûte, mais quand je me retourne et que je regarde sur ma gauche je n’ai pas le temps de pointer mon flingue vers l’autre flic qui me tient en joue et me hurle de jeter mon arme et avant que j’aie le temps de le faire il appuie sur la
Commentaire de Artsenic
6/12/2010 @ 2:49
C’est vraiment cool x). Un Claude Simon moderne ? =p. Bref, j’aime ! A part peut-être le “je ne me souviens plus où et les souvenirs peinent à revenir dans ma tête” parce que je trouve la répétition lourde et que ne comprends pas ce qu’elle apporte de plus. Mais, bravo tout de même, je fav le blog du coup.