Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 24/07/15 à 22:33
Après déjà trois jours intenses, la fatigue se fait un peu ressentir et, on ne va pas se mentir, il n’y a plus grand chose parmi les têtes d’affiche qui me vende trop de rêve. David Guetta ? Stromae ? Eurk. Je prends donc mon temps pour me rendre sur le site et débarque pendant le set de Saint Motel, alors que des danseuses de cancan arrivent sur la scène. Excellente ambiance et fort sympathique performance du groupe d’Angelenos. La chaleur est intense, je file me jeter quelques bières et finis à la Heineken Room pour la performance de Hot Dub Time Machine. Pendant une bonne heure, le mec enchaîne les hits et chauffe à blanc un public qui n’en demandait pas tant. Il nous faudra un peu de temps à regarder Martin Solveig de loin pour nous en remettre.
Un peu curieux, nous attendons Madeon le jeune DJ français que la réputation précède… et c’est dans l’effarement le plus total que je le regarde passer les trois quarts de son set les bras en l’air. Et que je vois la foule devenir complètement maboule dès qu’il drop the bass. C’est ça le public de l’EDM mainstream ? Une bande de moutons sous acides qui sont en transe dès qu’un mec appuie sur Play et leur livre le truc le plus basique, le plus bateau, le plus facile de l’histoire de la musique électronique ? Putain, quelle fumisterie, j’étais déjà pas fan de ces guignolades mais là c’est vraiment la cerise sur le gâteau au caca. Écœuré, je file voir Philip Selway, ci-devant batteur de Radiohead, pour son projet solo. Efficace, mélancoliques, son groove me redonne l’espoir que cette journée se termine sous de meilleures auspices.
Sur la même scène débarque Jamie XX, et les espoirs vont bon train, son album étant prévu pour deux mois plus tard… et c’est la désillusion, il s’agira d’un DJ set. Je plie mes gaules, ne payant pas l’entrée d’un festival pour regarder un mec jouer la musique des autres, aussi talentueux soit-il. Il a quand même l’air de moins se toucher la nouille que Madeon, un comble. Direction donc St. Vincent et c’est le concert qui sauvera cette journée terne. Une performance exceptionnelle, une patate communicative, Annie Clark donne tout ce qu’elle a et nous enchante.
Pas follement convaincu par Florence + The Machine quand je l’avais vue à Rock en Seine, je décide toutefois de lui donner une nouvelle chance, et c’est peut-être parce que le reste de la journée était un peu faiblard, mais ça passe bien, très bien même. Elle finira son set par le célèbrissime Dog Days Are Over, avant de laisser la place à Drake. Pas ma tasse de thé, mais j’avoue que le bougre a de l’énergie à revendre, et le clou de la soirée fut bien entendu l’apparition imprévue de Madonna sur scène, et ce roulage de patin qui a fait le tour de tous les Internet par la suite.
Le bilan de ce festival ? Globalement très positif, même si la dernière journée fut en demie-teinte. Le fait qu’il m’ait fallu trois mois pour écrire le compte-rendu de celle-ci est un bon indicateur… mais l’expérience fut excellente. L’organisation est quasiment irréprochable si ce n’est ce léger retard le premier jour, l’ambiance était formidable au camping, notamment avec ce campement qui avait apporté non seulement leur propre DJ pour prolonger la fête jusqu’au bout de la nuit, mais aussi un mec chargé de faire la sécurité. Alors oui, le festival fait à mon goût beaucoup trop de place à l’EDM, drainant par là-même un public de jocks et de pétasses assez insupportable, et le risque que cela ne s’arrange pas est assez grand… Mais difficile de faire la fine bouche avec des artistes sur la quatrième ou cinquième ligne de l’affiche qui seraient des headliners dans certains festivals européens, il y a du choix, au moins. Bref, moi qui étais assez dubitatif pour passer mon chemin les précédentes années (et rater des crus excellents, bêtement), je suis conquis, et j’ai d’ailleurs d’ores et déjà réservé mon pass pour l’édition 2016. Con-con-complètement con-quis, je vous dis.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 21/04/15 à 22:02
Ce deuxième jour démarre tôt, dès l’ouverture des portes nous transitons de scène en scène avant de nous arrêter devant la Mojave où se produit Radkey. Trois frangins jouant un punk énervé et super efficace, une excellente manière de se mettre en jambes pour ce qui va suivre et définitivement l’une des meilleures surprises de cette journée. Le temps de nous envoyer une bière au Barn et au loin les sonorités hispano-électriques de Nortec Collective Presents : Bostich + Fussible éveillent notre curiosité. Extraordinaire mix de musique électronique agrémentée de cuivres et de guitares, il n’en fallait pas plus pour attirer les foules et donner le ton : ce samedi au planning déjà extrêmement chargé sera intense.
Un rapide passage chez Ryn Weaver qui ne nous marquera malheureusement pas malgré beaucoup de bonne volonté, nous dérivons vers Lights qui livre une fort agréable performance mais à laquelle nous devons malheureusement couper court puisque le premier choc attendu de cette journée arrive… il s’agit du duo anglais de Royal Blood. Et dix minutes avant le début de leur set, c’est peu de dire que le public ne se presse pas devant la scène, pourtant la deuxième plus grande du festival.
Heureusement en quelques instants de plus en plus de spectateurs arrivent et lorsque le premier morceau du combo grand-briton démarre le public ressemble désormais à un attroupement de taille fort honorable. Au bout de quinze secondes de set un pogo démarre, et ne prendra fin qu’avec la performance du groupe. Impressionnante prestation donc pour ces seulement deux gus qui à eux tout seuls viennent de livrer l’un des plus intenses moments de rock d’un festival qui n’en manquera pas, et emporter avec eux l’adhésion d’un public désormais conquis. Ils joueront d’ailleurs à guichets fermés le lundi suivant à Los Angeles, mais épuisé après un tel week-end je n’essaierai même pas d’y aller. L’âge, que voulez-vous. Pendant le set de Royal Blood on peut entendre que Bad Religion a démarré sur la grande scène, le chanteur y fera d’ailleurs allusion, et j’irai rapidement y faire un tour, pour finalement en revenir un peu déçu. C’est pas que c’est pas bien, mais ce que je viens de voir et de vivre était tellement… mieux.
Après un rapide détour au Heineken Lounge, direction Gramatik dont j’espèrais un set plus électro et moins hip-hop, je prends donc la fuite vers Milky Chance sur la grande scène. Dès le début du set, Clemens Rehbein s’excuse auprès du public : victime d’une inflammation de la gorge, il va faire ce qu’il peut mais risque de ne pas pouvoir chanter correctement. Après l’annulation de George Ezra la veille pour cause de laryngite, il semble qu’une épidémie frappe les rangs des artistes du festival… et malheureusement il n’y eut pas de miracle. Après vingt-cinq minutes douloureuses, le pauvre chanteur de Mikly Chance se trouve incapable de chanter le moindre refrain de “Stolen Dance”, morceau le plus connu du groupe, et doit déclarer forfait au beau milieu du temps alloué au duo allemand. Il se confond en excuses avant de quitter la scène et promet de revenir. Maigre consolation pour les fans… mais j’ai le temps de filer voir Jungle. Prestation solide et set impeccable, il fait une chaleur torride sous le chapiteau de la scène Mojave et la soul endiablée du groupe n’y est pas étrangère.
Un rapide passage devant Yelle histoire d’essayer de saisir les raisons de son incompréhensible succès aux USA, mais rien à faire, ça reste pour moi du Lio avec trente ans de retard, sauf que Lio à l’époque c’était déjà de la merde. Bref, un mystère total, je n’y passerai pas plus de cinq minutes parce que c’est extrêmement pénible à écouter, je passe devant Hozier juste à temps pour “Take me to church”, la seule chanson dont j’ai un peu quelque chose à secouer même si à force de l’entendre elle me saoule, je manque m’endormir devant Belle and Sebastian, puis finalement m’installe aux premières loges devant Glass Animals. On en avait écouté quelques morceaux en voiture sur le trajet et quelque chose me rendait curieux avec ce groupe, comme l’impression de les avoir déjà entendus mais sans savoir où ni comment, et puis leur set démarre avec Psylla, morceau que j’avais découvert par hasard et collé dans une de mes playlists Spotify en juin 2014 tellement il m’obsèdait… mystère résolu. Leur performance est formidable, le public est en transe, et le groupe sera pour moi la plus belle révélation de ce festival, à tel point que je retournerai les voir le mardi suivant au Fonda Theater sur Hollywood Boulevard…
Ayant déjà vu Alt-J l’année dernière (et ayant été un peu déçu, d’ailleurs) je vais donc voir Kasabian, ayant l’habitude de leurs performances en festival et les sachant bons clients. Ils ne déçurent pas et entraînèrent sans problème un public dévoué corps et âmes – dont ce groupe d’anglaises à côté de moi extatiques, l’une d’entre elles balançant son soutif au visage du chanteur. Bons clients, je vous dis. Évidemment après ça j’avais besoin d’un peu de repos, direction donc le Barn pour quelques mousses. Depuis ce havre de paix et de voluptueux houblon, je suis aux premières loges pour Tycho qui fournit une prestation remarquable et appréciée. La fatigue commence à frapper fort et même si Jack White joue quelques morceaux des Raconteurs et des White Stripes en plus de ses morceaux solo, je n’ai plus la force ni le courage de rester plus longtemps, dommage pour SBTRKT et The Weeknd, mais il y a un moment où il faut savoir dire stop. Je rentre à notre tente et m’écroule, malgré des sonorités électroniques extrêmement proches venant d’un campement non loin… mais j’y reviendrai par la suite.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 17/04/15 à 23:33
Le grand jour est arrivé. Levés péniblement, nous allons jeter un coup d’œil du côté des douches pour y trouver une file d’attente interminable. Puisque nous avons le temps avant l’ouverture du festival à 11h, nous décidons de faire preuve de patience, et la progression se fait finalement plus rapide que prévu. Les douches sont dans de gigantesques remorques et chacune de celles-ci contient entre 6 et 8 cabines. Le principal défaut vient de la pression de l’eau mais on ne va pas faire la fine bouche quand depuis 24 heures on fait ses besoins dans ce genre de choses :
Propres comme un sou neuf, nous nous pressons dès 10h55 devant l’entrée… et rien. Le festival reste fermé dix, vingt, trente minutes. Pour des raisons encore mystérieuses (à priori un manque de staff côté sécu, alors qu’il n’y avait quand même pas foule) les portes n’ouvriront qu’à 11h40. Bonne ambiance quand on sait que le premier concert, celui d’Alchemy sur la deuxième plus grosses scène du festival, se terminait à 11h45… toujours sympa pour ceux qui voulaient les voir, et pour le groupe lui-même. Une fois la sécurité franchie, nous arrivons enfin sur le site, et c’est la première claque : c’est magnifique. Une immense étendue verte, des scènes bien séparées, des espaces clairement délimités… et toujours ces conneries de Beer Gardens. J’en avais déjà parlé dans ma review de FYF 2013, il faut en effet impérativement se présenter à une tente ID Check pour voir sa pièce d’identité scrutée sous tous les angles et récupérer un bracelet prouvant que l’on est en âge de boire de l’alcool, sujet extrêmement surveillé aux USA. J’ai pu voir devant moi un jeune se faire confisquer son fake ID et il fut loin d’être le seul si l’on en croit cet article foufou de TMZ. Une fois en possession du précieux sésame, on a accès aux Beer Gardens, espaces réservés séparés du reste du site et seuls endroits où il est possible de boire de l’alcool. Impossible d’en sortir un verre à la main, et c’est comme ça dans tous les festivals des USA. Fort heureusement les Gardens de Coachella avaient la bonne idée d’être plus nombreux qu’à FYF, et aussi mieux placés : il était possible d’assister à quasiment tous les concerts depuis l’un d’entre eux (ce qui était loin d’être le cas à FYF…) même si évidemment on n’y risque pas d’être dans les premiers rangs devant la scène…
C’est un peu triste pour les premiers groupes du jour, mais nous sommes plus excités par l’idée de faire le tour du site et en explorer les moindres recoins dans un premier lieu. Objectif inavouable: trouver les toilettes qui nous serviront durant le reste du séjour, celles du camping étant depuis la veille déclarées zones sinistrées. Cette année, l’orga ne s’est pas privé de signaler qu’elle avait fait construire de vrais WC en dur sur le site et elle n’a pas menti. De la vraie faïence ! Des vraies pissotières ! Évidemment cette construction n’est pas isolée et des “porta potty” complètent le dispositif, mais la palme revient à ces remorques de camion tout au fond des longues rangées de toilettes de plastique vert, remorques dans lesquelles personne n’ose aller pour une raison qui m’échappe – ou alors juste la flemme de marcher jusqu’à elles – alors qu’elles disposent, non seulement de vrais WC mais aussi, ultime raffinement, de portes en bois. Je décide d’annexer l’une de celles-ci pour la totalité du festival, et ne manquerai jamais à cette règle. Ne comptez pas sur moi pour vous dire où elle est, je compte bien en reprendre possession l’année prochaine. Climatisée, renouvellée en papier et propre durant les trois jours, celle-ci méritait bien que je consacre un paragraphe entier au sujet. Le caca, c’est IMPORTANT.
A photo posted by Donald Fauntleroy Duck (@kwyxz) on
Deuxième emplacement stratégique, le Craft Beer Barn. J’en vois déjà deux ou trois qui ricanent dans le fond, mais depuis une dizaine d’années maintenant le marché de la bière a subi une profonde mutation aux États-Unis et les variétés disponibles ont largement dépassé les bêtes et dégueulasses Budweiser, Coors ou Heineken. Les brasseries et micro-brasseries sont désormais légion et on en compte près d’une cinquantaine rien que pour Los Angeles et ses alentours. Tous les types sont représentés, Lager, Pils, IPA, Porter, Weissbier, il y en a pour tous les goûts et certaines peuvent sans honte trôner aux côtés de crus allemands ou belges (j’ai pas peur de le dire, je suis comme ça moi j’suis un ouf). Dans le Barn, une cinquantaine de variétés sont disponibles à la pression et la pinte se négocie à $11, ce qui peut paraître cher surtout de nos jours où $1 = 1 Euro mais quand on sait que la pisse Heineken est à $10 ça fait relativiser. Ultime raffinement, le site du Craft Beer Barn héberge aussi les meilleurs restaurants du festival hors zone VIP : la fameuse pizzeria 800 Degrees (une des meilleures de Los Angeles), le Beer Belly (et sa spécialité du Death By Duck, fantastique), et enfin les délicieux sandwiches du Eureka Burger et du Top Round Roast Beef. Le Craft Beer Barn proposant aussi du wifi offert par Twitter (tombant sous la charge dès que la fréquentation se faisait un peu dense) et des prises électriques pour recharger son smartphone, il devint de facto un emplacement stratégique.
Les chiottes, la bière et la bouffe, c’est bien beau tout ça, et si on parlait musique ? Le premier groupe que nous allons voir sérieusement est Reverend Horton Heat, c’est festif, bon enfant, le public semble apprécier, et lorsque les premières notes du “Psychobilly Freakout” retentissent, je tombe par terre. Ce sera d’ailleurs l’un des leitmotiv du festival, ce moment intense de surprise doublé de honte lorsque l’on se dit PUTAIN MAIS JE CONNAIS ÇA EN FAIT et qu’on a raté la moitié du set d’un artiste qu’en fait on adore, et c’est arrivé non pas une ni deux mais bien une demie-douzaine de fois…
Nous passons ensuite rapidement du côté de Cloud Nothings et leur rock lo-fi est sympathique mais ne nous accroche pas plus que ça, du coup direction la scène principale pour voir ce que donne Action Bronson en live. Initialement chef cuistot réputé de NYC, ce dernier se tourna vers le rap et en fit sa carrière principale en 2011 après s’être cassé la jambe dans une cuisine. Parlant souvent de nourriture dans ses textes, son flow est souvent comparé à celui de Ghostface Killah du Wu-Tang Clan et pourtant, en live, nous restons quelque peu sceptiques et pas franchement convaincus. Nous regrettons d’autant plus l’annulation en catastrophe de George Ezra, ses chansons douces-sucrées seraient passées comme un bonbon en cet après-midi, alors que tout le monde se prépare doucement à une soirée s’annonçant épique.
Sur la scène principale, Bronson a laissé la place à Charles Bradley and his Extraordinaires pour un set festif débordant de générosité. À 66 ans bien tapés, Bradley livre une performance bourrée de cœur et son funk fait mouche, malgré une chaleur à son maximum, le public danse et apprécie le cadeau à sa juste valeur.
Intrigué par Angus & Julia Stone dont je ne connaissais que “Big Jet Plane”, je trouve leur set soporifique et file voir les deux derniers morceaux de la prestation de Kimbra qui, selon les autres personnes présentes, était solide. Damned, mes choix n’ont pas été des plus judicieux. Du coup, pause bière, parce que le soleil tape, parce que mine de rien on marche comme des cons dans tous les sens depuis des heures, et parce qu’on a soif, tout bêtement. En parlant de soif, il me paraît utile de signaler que des fontaines de ravitaillement d’eau potable gratuite sont disponibles et que les bouteilles vides à l’entrée ne sont pas confisquées, y compris leur bouchon. Si vous avez déjà fait Rock en Seine et vous êtes fait sucrer votre bouchon de bouteille d’eau à l’entrée, vous comprendrez pourquoi j’en parle.
Nous filons donc ensuite voir Alabama Shakes, qui livre une prestation fort convaincante même si à la surprise générale ils se permettent de ne pas jouer leur morceau le plus connu, le célèbre “Hold On”. Je plaisantais sur Twitter l’autre jour en disant que le top 5 des mots que personne ne veut jamais entendre en concert était:
this
is
a
new
song
Eh bien on est un peu dans le même cas de figure, le groupe a six ans, est à l’affiche d’un des, si ce n’est du plus gros festival US, et ne joue pas son single le plus connu, pour ne pas dire son unique single un peu connu. Une décision assez incompréhensible, parce que du coup malgré la grande qualité de leur set, tous les gens avec qui j’en ai reparlé sont repartis un peu déçus pour cette raison, et c’est la principale chose qu’ils ont retenue. Dommage.
Mais entre temps, Interpol a fait son entrée sur la scène principale pour une performance solide, du niveau de celle fournie l’année précédente à FYF. Les hits s’enchaînent, gros moment de communion avec la foule lors de “Evil”, et si la voix de Paul Banks semble un peu plus aiguë que d’habitude, j’oublie sans trop de regrets que je suis en train de rater Lykke Li, programmée exactement en même temps que le quatuor de NYC. Cette soirée du vendredi est en effet plombée par des conflits douloureux, alors que l’après-midi était franchement calme de ce point de vue. Un peu plus tard il me faudra faire un autre choix difficile entre Tame Impala et Todd Terje mais ayant déjà vu ce dernier à FYF ce sont les australiens qui remportent mon vote.
Très bon set et excellente ambiance, tout le monde est chaud et paré à voir AC/DC, personne ne bougera d’un pouce après Tame Impala et tant pis pour Squarepusher, ultime décision douloureuse d’une soirée qui n’en aura pas manqué. La foule s’agglutine, la nuit est tombée depuis un moment et une brise légère souffle, et puis ils arrivent sur scène et l’ambiance s’embrase, tout le monde oublie leur âge, Angus Young est comme d’hab déguisé en écolier et Brian Johnson porte son habituel bérêt, les hits s’enchaînent, le public est en délire, et les moments de bravoure s’accumulent. Véritable muraille d’enceintes, poupée gonflable géante, canons, le show est spectaculaire et jouissif. À 60 piges, les braves fous furieux continuent d’électriser la foule (see what I did there?) sans aucune difficulté. Une performance magistrale qui renvoie à la garderie nombre de petits jeunes.
A photo posted by Donald Fauntleroy Duck (@kwyxz) on
Fourbu mais heureux, je rentre à notre campement et bénis les cieux de n’avoir que cinq minutes à marcher depuis la sortie pour retrouver un confortable canapé fut-il gonflable. Je n’ai plus de pieds et plus de jambes, un peu comme Angus Young qui, rampant sur scène, finira les genoux en sang. Au camping, les différents sound systems se font entendre encore un moment, l’extinction des feux officielle se faisant vers 3h du matin. Chacun échange anecdotes et meilleurs souvenirs de la journée, tout le monde semble crevé, et pourtant la terrifiante journée du Samedi, qui s’annonce la plus chargée, arrive. Écroulé dans mon sac de couchage, je trouve le sommeil en quelques minutes seulement. Vivement demain.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 17/04/15 à 1:42
Raconter mes festivals était une habitude sur ce blog, avant que je ne le laisse lentement mourir. L’occasion étant trop belle, voici donc un update pour revenir en force, même si j’ai déjà abondamment spammé Twitter et Instagram sur le sujet. En ce début d’Avril 2015, donc, je suis allé à Coachella. Pour ceux qui débarquent, Coachella est un festival musical américain se déroulant désormais sur deux week-ends à la programmation identique en raison de sa fréquentation record. À l’heure où j’écris ces lignes, les campeurs doivent d’ailleurs être en train de s’installer sur le site pour le second week-end qui débutera demain à 11h.
Situé dans le désert à Indio, Californie, non loin de Palm Springs, le festival a été créé en 1999 et la pression sur les organisateurs était forte. En effet, trois mois plus tôt avait eu lieu le désastreux Woodstock ’99 dans l’État de New York : températures brûlantes, organisation défaillante, prix démesurés, points d’eau pris d’assaut et files d’attente interminables, les esprits s’échauffèrent rapidement. Incendies, pillages, et plus grave, agressions, viols et un décès accidentel. Coachella se devait d’être irréprochable. Avec à l’affiche des artistes comme Beck, The Chemical Brothers, Tool, Morrissey, Rage Against the Machine, Jurassic 5 ou Underworld, la première édition fut un succès. Bien qu’il n’y eut pas de festival en 2000, sa réputation devint par la suite grandissante, notamment par sa capacité à motiver des groupes anciennement séparés à se reformer pour l’événement comme Rage Against the Machine (2007), Mazzy Star (2012), Death from Above 1979 (2011), Pulp (2012), The Jesus and Mary Chain (2007) et surtout The Pixies (2004). L’ajout d’un camping et d’un second week-end furent les conséquences logiques de cette popularité.
Lorsque la programmation de cette édition 2015 fut annoncée, nombreux furent ceux à proclamer que celle-ci était plutôt faiblarde, et pour être honnête j’en étais. Oui, AC/DC et Interpol c’est chouette, mais difficile de le nier, par rapport aux autres années, cette liste de headliners avait du mal à faire rêver (Axwell ^ Ingrosso ? David Guetta ? Drake ? C’est une blague ?) et la journée du Dimanche s’annonçait particulièrement abominable. Pourtant en fouillant un peu dans les noms écrits plus petit, il était assez facile de trouver une foultitude de groupes parfois relégués sur la quatrième ou cinquième ligne de l’affiche, et qui seraient bien plus mis en avant dans d’autres festivals européens ; voyez par exemple Royal Blood ou Glass Animals, quasi invisibles au milieu de tous ces noms, et je ne parle même pas de Stromae qui y serait un headliner immédiat. Histoire de rigoler, cherchez Kasabian sur l’affiche de Coachella, maintenant dites-vous que c’est le groupe qui cloture le vendredi de Rock En Seine 2015. Ça vous pose un peu le truc. Et puis, après tout l’intérêt d’un festival, c’est aussi d’y découvrir des groupes que l’on ne connaît pas… c’est donc sans trop d’hésitation que nous fîmes l’acquisition en seconde main de passes trois jours camping inclus pour la rondelette somme de $400. Oui, c’est pas donné (le prix officiel est de $375). Mais plus de 150 groupes, vous vous souvenez ?
Jeudi, veille du festival, nous devons partir une heure après un difficile réveil à 3h du mat’ pour retrouver nos futurs camarades de camping sur site vers 7h, ce qui devrait coller pour parcourir les 130 miles séparant Los Angeles de Indio. Sur la route nous commençons déjà à réfléchir à qui nous voulons absolument voir, les problèmes de conflit d’horaire étant légion avec plus de 50 groupes par jour répartis sur cinq scènes et un espace dédié à la musique électronique, sans parler de deux autres (The Do Lab et la Heineken Room eux aussi plus orientés EDM). Je peste un peu plus sur ce dimanche qui me paraît bien vide (en gros, il n’y a que quatre noms à vaguement m’intéresser contre une grosse vingtaine le samedi…) mais la route est rapidement avalée, le trafic étant à cette heure assez limité (dans le sens inverse avec les gens venant bosser depuis Riverside vers LA, c’est une autre histoire) et la route étant simple : c’est de la ligne droite sur l’Interstate 10, laquelle pour l’anecdote est à deux pas de chez moi mais surtout fait 4000 km de long puisqu’elle démarre de Santa Monica et va jusqu’à Jacksonville en Floride, excusez du peu.
Arrivés sur place et après avoir fait connaissance de nos nouveaux camarades, en fait des amis d’ami d’ami, l’attente pour accèder au camping, qui n’ouvrira qu’une heure plus tard, commence.
A photo posted by Donald Fauntleroy Duck (@kwyxz) on
Les voitures sont de plus en plus nombreuses, alignées sur une immense pelouse. On attend dans la bonne humeur de pouvoir passer à l’inspection des véhicules et de se faire délivrer un sacro-saint accès au site. Tout le monde est heureux d’être là, ici et là des sound systems commencent à se faire entendre, et on se débouche une bouteille de champagne. Il est huit heures du matin, la veille de l’ouverture du festival. Pour l’occasion, chacun décore son véhicule si cela n’a pas encore été fait. Le Dick Butt sur ma VW Beetle sera un franc succès et le sujet de nombreuses photos.
A photo posted by Donald Fauntleroy Duck (@kwyxz) on
Neuf heures, les portes du camping s’ouvrent. Les voitures sont toutes à l’arrêt et au point mort, pour économiser essence et batterie, on les poussera à la main tranquillou. S’il peut sembler démesuré d’arriver à huit heures du matin la veille de l’ouverture, c’est toutefois pour une raison simple : les meilleures places de camping sont les premières allouées. À moins de vouloir se taper vingt minutes de marche minimum pour arriver à l’entrée ou retourner à sa tente après une journée entière à aller de scène en scène, il faut se préparer tôt. Sur ce point, une fois réunis avec tout notre groupe, nous poussons un cri d’exultation : nous sommes placés idéalement, à cinq minutes à peine de l’entrée. L’espace disponible permet de mettre en place une gigantesque tonnelle qui nous servira de lounge, nos tentes étant disposées tout autour. Une fois tout mis en place, il est temps de visiter les environs…
A video posted by Donald Fauntleroy Duck (@kwyxz) on
Quelques restaus sont déjà ouverts, et des activités nocturnes annoncées : un baby-foot géant, un silent disco pour les plus noctambules (tout le monde porte des écouteurs et la musique n’est diffusée que dans ceux-ci, c’est extrêmement perturbant à observer) et une bataille de boules de neige. Vous avez bien lu. Il fait 32 degrés à l’ombre, mais on va faire une bataille de boules de neige. Ici et là des points de recharge de téléphones sont disponibles, soit via des prises de courant classique soit directement via des ports USB. On repère l’emplacement des douches pour le lendemain, on essaie d’élaborer des stratégies pour faire rentrer de la picole en douce sur le site, et puis on va se poser dans un lounge équipé d’une clim histoire de faire une sieste parce qu’on est quand même debout depuis quinze heures après une nuit qui en a duré à peine quatre… à la nuit tombée, on fait le tour des foodtrucks (et on se tape une poutine) et arrive l’heure tant attendue de la baston, surréaliste.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 26/08/13 à 22:00
Ce week-end, je n’étais pas à Rock en Seine. Mais comme j’avais pour tradition de faire un compte-rendu annuel (et que ça fait bien plusieurs mois que ce blog est laissé à l’abandon, la faute à Twitter / Facebook / GS198X / rayez la mention inutile) et que ce week-end je me suis quand même fait un festoche, je me dis que faire un compte-rendu d’un festival auquel aucun de mes lecteurs n’était pourrait être rigolo.
Ce week-end donc, j’étais au FYF Fest, ou Fuck Yeah Fest Fest, ce qui est une tautologie assez intéressante. Originellement lancé voici dix ans comme un festival punk organisé avec trois dollars six cents à l’Echo, dans le quartier de Silver Lake, le FYF s’est petit à petit professionnalisé jusqu’à devenir le rendez-vous incontournable de tous les barbus porteurs de chemise à carreaux et jeans trop serrés de la région. Il faut dire que la programmation est passée progressivement d’un punk rock / bières / iroquois / bracelets à clous à un indie rock / électro / moustache improbable / fixie que ne renierait pas la population du Motel et les Hipsters Belin en particulier, big up à tout mon crew, yo.
Le samedi donc, sous un soleil de plomb, nous garons la voiture à Chinatown dans l’un des innombrables parkings improvisés ayant fleuri autour du site du festival, non sans nous faire soutirer $25 au passage. On a beau avoir l’habitude de se faire racketter à chaque sortie / concert ça fait toujours un peu mal : le prix du parking n’est jamais inclus dans celui de la place, ce dernier n’incluant jamais divers frais et autres taxes diverses et se voyant doubler entre le moment où on clique sur “acheter” et celui où on passe à la caisse. Les files d’attente sont bien gérées et le tout avance vite, on entre donc très rapidement sur le site après une fouille succinte. Première étape, la tente ID Check qui nous permettra d’obtenir le graal, à savoir le sacro-saint bracelet “21 or over” nous autorisant à acheter de l’alcool. Oui, on ne déconne toujours pas avec ça aux USA. Pire encore, les bars autorisés à vendre de l’alcool sont parqués derrière des barrières façon Rosa Bonheur, et il faut montrer patte blanche (enfin, le bracelet) à des membres du staff pour pouvoir y accéder, sans ensuite pouvoir trimbaler le verre de bière hors de l’enclos. Impossible de se savourer une mousse devant une scène, il faut le faire à l’emplacement prévu pour, et uniquement là. Ah on a fait du chemin depuis le punk, y’a pas à dire. C’est donc après m’être enfilé deux pintes de Stella Artois que je prends la direction de la grande scène, accompagné de mes deux complices, pour le premier concert de la journée : The Breeders.
Alors que les roadies mettent en place le matos et commenc… OH PUTAIN MAIS C’EST KIM DEAL LÀ SUR SCÈNE HEY COUCOU KIM COUCOU ELLE M’A FAIT COUCOU REGARDEZ donc en fait les Breeders font eux-mêmes leur mise en place et leur soundcheck, parce que fuck yeah that’s why. Le public est assez hétéroclite mais quand même majoritairement composé de trentenaires, on notera d’ailleurs sur toute la durée du festival une proportion impressionnante de très beaux messieurs et de très jolies filles, ami(e) célibataire si tu es de passage sur Los Angeles et que tu ne sais pas où pécho tente les festivals de hipsters la population envoie du lourd. Le concert commence avec un petit morceau introductif puis Kim Deal annonce “on nous a demandé de jouer tout Last Splash, donc c’est parti” et déroule, les morceaux s’enchaînent dans l’ordre donc Cannonball est le deuxième titre joué, la foule se déchaine mais on est loin des pogos furieux observables dans certains autres concerts / festivals, l’ambiance est très bon enfant. Alors que Kim Deal place une vanne “donc là c’était la dernière de la face A” les plus jeunes ont soudain l’air stupéfait et demandent autour d’eux “euh c’est quoi la face A” et nous rions de bon cœur. Le set est carré et agréable, le groupe est visiblement content d’être là, comme nous en fait, les sœurs Deal ont l’air d’avoir vingt piges et de prendre énormément de plaisir. Une chouette entrée en matière donc, je n’en demandais pas tant.
Nous filons voir ce beau gosse de Devendra Banhart qui a déjà commencé son set, et tandis que la nuit tombe la température ambiante ne fait que monter alors que le public danse à n’en plus pouvoir. Nous remarquons qu’à l’horizon les lumières des buildings de Downtown donnent au décor un côté un peu surréaliste, comme si l’on pouvait voir les tours de la Défense illuminées de néons aux couleurs éclatantes depuis le parc de Saint-Cloud. Dommage pour Deerhunter qui jouait exactement en même temps (les aléas des festivals et leurs choix déchirants), mais nous décidons de ne pas trop bouger histoire de garder une bonne place pour le set de Dan Deacon. Celui-ci commencera un peu en retard en raison, apparemment, de problèmes techniques, mais l’ambiance est cool et le DJ joue avec le public, nous demandant de nous accroupir, de mettre la main gauche sur la tête de la personne la plus proche de nous, de nous séparer en deux groupes et de suivre les mouvements de interpretive dance effectués par notre chef d’équipe désigné, et là catastrophe, nouveau problème technique et grosse coupure, puis c’est réglé mais Deacon annonce un brin dépité que le prochain morceau sera le dernier… son set dejà bien court de 45 minutes n’en aura duré qu’environ 25, à mon grand dam.
Direction TV on the Radio le temps d’avaler une pizza dégoulinante de graisse absolument immonde, pour un show carré sans grande surprise, le public répond présent mais la fatigue commence déjà un peu à faire son effet, et puis à ma grande déception pas de “Halfway Home” même si terminer par “Staring at the Sun” c’est toujours l’assurance d’un final réussi. Enfin, le clou final de la journée arrive sur scène, une Karen O blonde platine débarque accompagnée de ses Yeah Yeah Yeahs et électrise la foule, un ballon géant représentant un œil est propulsé dans le public, et c’est entre autres avec l’énorme Maps que la chanteuse dédicacera à tous les groupes présents ainsi qu’au public que ce set survolté s’achève.
Le lendemain, rusés, nous nous garons un peu plus loin gratuitement et franchissons une nouvelle fois assez rapidement les files d’attente de l’entrée. C’est parti pour Poolside, vraiment sympatoche même si malheureusement en raison d’embouteillages sévères lors de l’arrivée Downtown nous en avons loupé la majorité du concert. En attendant Glasser nouveau passage à l’ID Check vu que les bracelets ont changé de couleur, et direction le bar parce qu’il fait encore plus chaud qu’hier, donc encore plus soif. Le set de Glasser est vraiment chouette et situé sous un chapiteau lequel est illuminé par un enchevêtrement de boules à facettes, malheureusement le son sous ce chapiteau est loin, très loin d’être du niveau des autres scènes et c’est fort dommage tant le groupe aurait mérité un meilleur emplacement. Toutefois nous nous laissons entraîner par les compos de Cameron Mesirow avec grand plaisir, avant de filer voir !!!. Ces derniers jouaient deux jours plus tôt à Rock en Seine, je ne m’attendais donc pas à ce qu’ils aient une patate d’enfer, mais Nic Offer se démène comme un beau diable, sautant partout sur scène en calbutte, faisant le show et allant jusqu’à prendre un bain de foule en plein milieu de morceau. Là où le bât blesse, c’est que le sound check potentiellement fait un peu à la va-vite a donné beaucoup, beaucoup trop d’importance aux basses, déjà omniprésentes chez !!!, mais ici au point de totalement étouffer la batterie et de rendre les autres instruments inaudibles. C’est bien simple, lors d’un solo de guitare on n’entendait tout simplement rien d’autre que les graves du synthé et la basse, ce qui donnait au concert une sonorité bien trop plate et ennuyeuse. Bref, c’est ironiquement tout le public qui semblait atteint de jetlag et manquait s’endormir.
Ce qui évidemment n’allait pas s’arranger (ou tout du moins le pensions-nous) puisque nous allions enchaîner Beach House et Washed Out, deux groupes connus pour leurs compos plus proches de l’électro planante que du punk qui tache. Agréable surprise donc, puisque les deux sets fort enjoués avaient suffisamment de patate pour faire danser tout le monde et illuminer la nuit qui commençait doucement à tomber, afin de se mettre en jambes pour ce qui sera pour nous le clou final, MGMT. Là encore, c’est enjoué et surtout bien carré : on sent qu’ils commencent à avoir de la bouteille les braves de Brooklyn, et ils n’ont aucune difficulté à entraîner avec eux un public conquis d’avance. C’est fourbus que nous décidons d’en rester là, même si j’avoue regretter de ne plus tenir suffisamment pour assister au set de My Bloody Valentine, une autre fois peut-être, mais on vieillit et on n’a plus la même endurance que durant nos jeunes années. Quoi qu’il en soit, cette dixième édition de Hipsterfest m’a convaincu, et si nous rigolons en voyant la centaine de Fixies accrochés au grillage en repartant, il est loin d’être exclu que j’y retourne l’an prochain si j’en ai l’occasion.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 30/05/12 à 11:19
C’est un petit jeu idiot que j’ai vu passer sur Gamekult il y a quelques jours. Et depuis j’ai le réflexe, c’est assez affreux, mais parfois ça me fait vraiment pleurer de rire. C’est tout bête. Vous prenez la dernière chanson que vous avez entendue, et au titre vous ajoutez “in my ass” si c’est une chanson anglaise, “dans mon fion / dans mon cul” si c’est une chanson française.
Et régulièrement, ça donne des résultats bidonnants. Quelques exemples que je pioche dans ma playlist Spotify de l’an dernier.
Los Campesinos – You! Me! Dancing
Aesop Rock – None shall pass
LCD Soundsystem – Someone great
Day One – I’m doing fine
Johnny Cash – The man comes around
Ladytron – Destroy everything you touch
Spoon – I turn my camera on
Queens of the Stone Age – I wanna make it wit chu
Flobots – Never had it
Mogwai – Young face gone wrong
Trent Reznor & Atticus Ross – Hand covers bruise
Tame Impala – Desire be, desire go
Tender Forever – Got to let go
Roger Water – Wish you were here
Fool’s Gold – The world is all there is
Herman Düne – I wish that I could see you soon
Warpaint – Set your arms down
Nick Drake – One of these things first
The Antlers – Every night my teeth are falling out (oh boy)
José Gonzalez – Time to send someone away
Angus & Julia Stone – Big jet plane
Madjo – Leaving my heart
Queen – Who wants to live forever (Freddie, sérieusement…)
Filter – Hey man, nice shot
Socalled – You are never alone
Feist – How come you never go there (bonne question)
The Rolling Stones – You can’t always get what you want
Cassius – I <3 U SO
Belle & Sebastian – The boy with the arab strap
Blood Red Shoes – When we wake
Sparklehorse – Don’t take my sunshine away
Fink – Yesterday was hard on all of us
Jet – Take it or leave it
Florence + The machine – No light, no light (un tunnel tout sombre… qui sent pas très bon comme disait George)
A Silent Film – You will leave a mark (un de mes préférés)
Grouplove – Tongue tied
Nine Inch Nails – We’re in this together
Archive – The pain get worse (idem celui-ci je l’aime beaucoup)
Gotye – Somebody that I used to know
Bref, vous voyez l’idée. C’est idiot hein. Ça me fait tellement rire.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 3/01/12 à 12:11
Voici très exactement un an, le 3 janvier 2011, m’est venu l’idée de créer une playlist Spotify mise à jour quotidiennement. Tous les jours, un nouveau morceau, sans relation particulière avec le précédent, sans aucune volonté de créer un enchaînement harmonieux, juste selon l’humeur du moment ou le dernier coup de coeur musical, en essayant de varier les groupes, les genres. Parfois le titre choisi est en relation avec sa date d’ajout. Parfois non. Pour découvrir de nouvelles choses, l’utilisation de la fonction “Related Artists” s’est rapidement faite fréquente, les achats d’albums également. Parfois, lors de la disparition subite d’un groupe ou d’un titre du catalogue, il fallut trouver un morceau au moins aussi bon pour le remplacer. Le résultat ? One song a day makes worry go away, à l’heure où j’écris ces lignes, 365 morceaux, une sorte de sélection de l’année 2011 même si tout n’est pas sorti cette année, loin de là. Enjoy.
Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 12/11/11 à 22:59
(Lettre ouverte à Renaud Séchan)
Je ne sais plus quand j’ai commencé à t’écouter, j’étais jeune pour sûr, je devais avoir même pas 7 ou 8 ans, mais elles me faisaient marrer tes chansons. Bien sûr je ne comprenais pas vraiment les paroles, et toutes n’étaient pas marrantes, mais Mon HLM, Marche à l’Ombre, Baby-Sitting Blues ou Le Retour de la Pépette, quelle poilade.
Avec les années, et le recul, j’ai appris à faire plus attention aux textes, à en saisir la tonalité dramatique aussi, et les titres qui me paraissaient moins accessibles prirent toute leur véritable portée. Bouleversants, émouvants, attendrissants, des morceaux comme Baston, Manu, Pierrot, tous plus formidables les uns que les autres, tous porteurs d’un message, souvent positif, vecteurs d’amitié, de compassion, de tendresse.
Lorsque j’ai découvert Le Sirop de la Rue, incroyable pépite d’un album injustement mésestimé, ce fut un immense choc. Je n’avais rien vécu de tout ce qui est raconté, et tout à la fois. Cette chanson est une véritable ôde aux gamins ayant grandi en ville, à ceux qui sont partis au bord de la mer les étés, elle est intemporelle, dansante, joyeuse, entraînante, et pourtant se termine sur une note sombre en contrepoint total du reste du texte. Tu y parles de tes souvenirs, mais tu en profites pour balancer quelques-unes de tes principales inquiétudes, en remettre une couche sur tous ces “connards” que tu adores détester. Et en t’écoutant, je ris, je pleure, je m’identifie. Je vis.
Je t’ai vu en concert une fois, une seule. C’était le 24 novembre 1999, lors de la tournée “Une guitare, un piano, et Renaud”, mes parents avaient entendu que tu allais passer à côté de Poitiers, dans une toute petite salle, et avaient eu la gentillesse de m’offrir une place. Je m’en voulais de n’avoir pas suivi ton actualité, j’ignorais simplement qu’à cette époque il n’y en avait pas. J’ignorais donc tout des motivations derrière cette tournée, de tes problèmes d’alcool, de tes difficultés à écrire. Dans la salle tout le monde t’adorait. Tout le monde connaissait la moindre parole de n’importe laquelle de tes chansons. Tu nous as beaucoup parlé, de toi, de tes copains. De ton futur album, qui arriverait un jour, peut-être. Tu n’étais pas à ton meilleur, et pourtant ce fut l’un des concerts les plus marquants de mon existence, parce que jamais auparavant, et jamais par la suite je n’ai ressenti cette connexion entre un artiste et son public. Tu la ressentais toi-même.
Lorsque Boucan d’Enfer est sorti je ne l’ai pas beaucoup aimé. En particulier Manhattan-Kaboul, un morceau beaucoup trop lisse, trop gentillet, trop mièvre pour toi qui n’hésitais jamais par le passé à dénoncer ces excès vomitifs de bons sentiments. Un morceau beaucoup trop formaté pour la bande FM qui l’a diffusé jusqu’à l’écoeurement. Un morceau que je déteste désormais viscéralement. La tournée qui a suivi, je m’en suis senti curieusement étranger. Tous ces gens qui parlaient de toi avec des mots élogieux, où étaient-ils alors que tu étais au fond du gouffre ? Ils me faisaient penser à ces faux “amis” qui te tournent autour lorsque tu es au top, mais oublient étrangement de te rappeller lorsque les choses tournent mal. Rouge Sang m’a interloqué, et je me suis surpris à vouloir ne pas l’aimer, un petit peu d’élitisme mal placé peut-être, pourtant j’ai fini par beaucoup l’apprécier même s’il n’a plus le punch de tes anciens albums. Tu n’as pas perdu ton verbe incisif, tu n’as pas perdu ton talent. La voix n’est plus là, et alors ? Ce n’est pas ce que ton public te demande. Ton vrai public. Celui qui t’aime, et qui t’aimera toujours même si tu n’écris plus beaucoup. Même si tu sors une douzaine de mauvais albums.
Ton public comme ce petit garçon qui vit toujours en moi, quelque part (pour vivre heureux, il vit caché), qui est ému aux larmes en lisant que tu sembles baisser les bras.
S’il te plaît mec, te jette pas. Ou jette-toi avec nous.