Insupportable
Si l’on s’attarde sur chaque étape de sa carrière, Michaël Youn aura réussi l’exploit de devenir célèbre en n’ayant strictement aucun talent. Qu’il s’agisse de comique, de jeu de scène ou bien de jeu d’acteur, tout en lui sonne creux, faux et le repompage à plein nez.
Animateur de radio après être passé par la case standard sur Skyrock et un Fun tombé en décrépitude, il atterrit après casting au Morning Live de M6 parce qu’il dit prout lorsqu’il présente les actus. Là, il devient en deux ans une vedette auprès d’un public majoritairement jeune: montrer son cul et gueuler dans un mégaphone, voilà à peu près tout ce que Michaël aura besoin de faire, on est loin d’un Desproges ou même d’un Coluche. Ces derniers avaient d’ailleurs le bon goût de ne pas être des malades dangereux, comme lors de cet inoubliable sketch dans lequel notre ami invective des motards pour faire un demi-tour en catastrophe sur une nationale, rouler comme un malade le temps que les flics le rattrappent, et donc leur faire risquer leur vie ainsi que celle des autres automobilistes en bon connard irresponsable. Un single intitulé “Stach Stach” dont le niveau dépasse à peine celui du lavabo de Lagaf explose les charts. Après une daube cinématographique surfant sur sa cote de popularité nommée “La Beuze”, Youn démontre une étonnante capacité de recyclage avec les abominables “11 Commandements” pour lesquels il interprète justement un single intitulé “Comme des connards”, clone fini à la pisse de “My Sharona” des Knacks. Au concept intégralement repompé sur Jackass bien que l’animal s’en défende, ce nouvel étron filmique s’offre une nouvelle fois le mauvais goût de faire prendre des risques à des malheureux qui n’avaient rien demandé quand l’émission de MTV, elle, n’engageait que les joyeux débiles qui y collaboraient. Le succès de Michaël est tel qu’il s’imagine capable d’un one man show et commet “Pluskapoil”, sur lequel je ne ferai pas de commentaire: je ne l’ai pas plus vu que celui d’Arthur et de toute façon je ne m’en fais pas, on devrait se le bouffer régulièrement à la téloche lors des fêtes de fin d’années d’ici une décennie. L’an dernier survint la première anicroche à la courte carrière de superstar de notre jeune premier, surprise, Iznogoud, désastreuse comédie dont Youn tient le premier rôle se vautre comme une vieille otarie bourrée à la bière au box-office et disparaît des salles obscures au bout d’un mois. Après une période durant laquelle il s’est fait relativement silencieux, si l’on omet une apparition catastrophe dans la non moins catastrophique émission de Marc-Olivier Fogiel, voici que Michaël nous la joue grosse comédie à l’américaine avec “Incontrôlable”, sorte de “Fous d’Irène” du pauvre, le talent des frêres Farelly en moins.
Michaël Youn me sort par les trous de nez, je n’en peux plus de ce type, renvoyez-le à ce standard qu’il n’aurait jamais dû quitter, je n’arrive pas à imaginer qu’il soit si difficile de trouver un mec plus doué que ce recycleur incapable. Ce qui me console et me fait quand même beaucoup rire c’est qu’au moins, là-dessus, tout le monde semble unanime à tel point que j’ai cru qu’Allociné buggait. Voilà au moins un talent de Michaël Youn: devenir tellement lourdingue à vomir qu’il finit par faire l’unanimité contre lui. De mémoire, je n’avais jamais vu un tel défonçage collectif. Je serais lui, je hurlerais au complot.
Edit: eh bien voilà, c’est fait, il a hurlé au complot. Pas longtemps. À voir ici.
Commentaire de neuro
10/2/2006 @ 7:40
Mouais je vois… encore une crise de jalousie de la part de l’Intenationale communiste contre ceux qui réussissent à la force du poignet. C’est vrai que les programmes télé d’État pour instruire le peuple (comme celui qui coupe les Oscars à Hong Kong) sont la seule chose qui soit valable à tes yeux.
Bon OK, je déconne, ce type est une merde, mais j’avoue que la puissance du port du havre / la culture de la bêterave ça m’avait vraiment fait hurler de rire.