Rock en Seine 2005 (1)
Je vais chroniquer ça en deux parties histoire de récupèrer mes impressions personnelles à chaud. Je rentre donc tout juste de Rock en Seine: je suis pas douché, je pue la sueur, j’ai des fringues dégueu pleines de boue et de bière sur moi, je suis crevé, et en plus il va falloir remettre ça demain. Voilà, comme ça vous avez une idée de mon état.
C’est donc à peine deux heures après un réveil puis un lever chaotiques que je prends la route du métro après m’être ravitaillé en sandwich place de la Nation. Un premier changement puis un deuxième, me voilà sur la ligne 10 à Austerlitz direction Boulogne – Pont de Saint Cloud. Arrivé pile à l’heure du rendez-vous établi avec Trem_r, Pomme et Pwyf, je les retrouve et nous rejoignons la file d’attente pour entrer. Étant déjà venu à Rock en Seine 2003, je m’attendais à me faire subtiliser le bouchon de ma bouteille d’eau: ça n’a pas raté. Tel le ninja, je sors quelques minutes plus tard un bouchon de rechange de ma chaussure gauche que je revisse promptement sur la bouteille avant de la ranger au fond de mon sac à dos. Il me faudra malheureusement user de ce subterfuge une nouvelle fois demain.
- Premier concert, The Subways. Mouais. Bof. A la limite, ça aurait pu aller s’il s’était pas mis à pleuvoir assez sévèrement, refroidissant les ardeurs de tout le monde.
- Second, Stuck in the Sound. Des jeunes français qui chantent en anglais. Et encore plus fort, qui parlent entre les chansons avec l’accent anglais. Mais qui parlent très mal anglais, les “the” prononcés “ze” dans les chansons ça le fait moyen. On a bien ri. Sinon, musicalement, c’est quand même vachement quelconque.
- Ensuite, un saut pour The Sunday Drivers. La nouvelle sensation rock espagnole, paraît-il. Non c’est pas Bebe la nouvelle sensation espagnole, ne me parlez pas de cette daube, merci. Bon bin c’est pas sensationnel non plus. Ah tiens, je connais ce morceau, ça passe à la radio. Mais bon, rien d’exceptionnel là-dedans. Je deviens blasé, ou quoi ?
- Un petit détour sur le stand de la sécurité routière pour tester un “simulateur de mec bourré”. On vous met des lunettes qui font tourner le monde dans tous les sens, et vous devez suivre un parcours pour aller récupèrer une balle. C’est assez fun, mais sincèrement, j’ai jamais eu la vue aussi mouvante après une cuite. Space.
- Quatrième concert, Flying Pooh, décrits dans le dépliant du festival comme du “Cartoon rock” ou un truc du genre, avec des sonorités “à la frontière entre Tim Burton et Ma sorcière bien-aimée” dixit le chanteur. Déjà, si le chanteur confond Tim Burton et Danny Elfman on est mal barrés. Ouais bon y’a du clavecin, ça doit être ça le rapport, sinon, à part ça… encore un mec qui chante mal en anglais alors qu’il est français. Bon c’est pas terrible, on zappe, direction la grande scène.
- The Arcade Fire. Eh bin j’ai vachement aimé, en fait. Ils sont huit ou neuf sur scène, j’ai pas bien compté, avec un batteur hallucinant, parfois remplacé par une demoiselle malheureusement moins talentueuse, un type qui n’a pas l’air de jouer d’un instrument et qui est juste là pour faire le clown, une violoniste qui avait l’air complètement bourrée, on diraît pas comme ça mais c’est vraiment super chouette, je plaisante pas, d’ailleurs je vais essayer d’écouter l’album pour confirmer ma très bonne première impression.
- Ensuite, on fonce pour récupèrer des places devant. Josh Homme et ses braves des Queens of the Stone Age vont bientôt arriver et mettre le feu à la foule. Ils font leur entrée, et c’est parti pour un set malheureusement trop court. Les fans sont en délire, ça saute, ça remue, on est ballotés un peu partout, on brasse l’air en espèrant chopper un petit vent frais histoire de faire baisser la température, on patauge dans le sol qui devient de plus en plus boueux. Bestial, et efficace. Une fin de concert brutale sans rappel, timing oblige, qui laisse quand même carrément sur sa faim. Quand c’est bon comme ça, on voudrait que ça dure. On attendait avec espoir Dave Grohl en guest mais non, dommage.
- Le clou de la journée, c’était bien entendu le set ultra-attendu des mythiques Pixies. Ne les ayant pas vus à Paris l’an dernier, je dois avouer que j’ai eu un choc en voyant Kim Deal arriver. « Mais euh, c’est une mamie là ! » il faut bien reconnaître que son pull et son pantalon lui donnaient un look très 3ème âge et pas vraiment rock, mais bon. Franck a minci par rapport à mes souvenirs de photos vues à l’époque de Teenager of the Year, faut dire que ça fait 10 ans alors forcément, ça ne nous rajeunit pas. Un set agréable sans grandes surprises et sans grande fougue non plus à vrai dire. Le public était globalement en transe ce qui a sauvé l’ambiance, mais sur scène c’était un peu le service minimum. On sent bien qu’ils ont vieilli, qu’ils se sont reformés parce que les impôts il faut bien les payer quand même, et que plus vite ils auront fini la soirée plus vite ils seront tranquilles à boire une camomille sous une couverture avec une bonne bouillote. Bon OK, j’exagère, mais passer après les Queens of the Stone Age ne les a pas aidés non plus. C’était donc un bon set, mais pas follement exceptionnel. Ils ont quand même fait un rappel, mais d’un seul titre, et ont pris le temps de saluer le public avant de partir, ce qui est tout à leur honneur.
L’anecdote croustillante du voyage retour, c’est quand même le wesh tranquillement installé sur son fauteuil dans le RER qui se fait tailler une pipe par sa copine assise en face de lui. J’avoue, j’ai ri. Et maintenant, douche et dodo, demain sera une nouvelle journée chargée.
Commentaire de madflo
26/8/2005 @ 2:17
J’y étais !
Sauf que OK, je courrais partout pour faire des jolies photos de nos bêtes de scène et qu’au final j’ai pas pu profiter d’un set en entier (sauf des QOTSA).
Je partage globalement tes impressions, surtout pour les Sunday Drivers, y’a des trucs sympa, mais après on retombe dans l’impitoyable boucle du rock californien comme disait mon accompagnateur à ce moment.
Pour les Pixies, c’est exactement l’impression qu’ils m’ont donné l’année dernière au Zénith, et c’est aussi la raison pour laquelle je suis plutôt allé voir M. Vitalic sur la scène près de l’entrée/sortie à ce moment.
Surtout qu’avec les lumières, du M. Vitalic donc, j’ai pu jouer mais c’est un détail, j’ai plutôt bien apprécié alors que je ne suis pas du tout musiques électroniques.