Je suis consternation et désespoir
Il est monté à la station Daumesnil. Fraîchement rasé de près, des cheveux savamment coiffés à l’aide d’un gel utilisé avec une redoutable précision. Autour de son cou, la cravate nouée avec soin repose sur la chemise impeccablement repassée. Un magnifique costume sans faux pli parfait le tableau. Discrets, deux petits écouteurs à ses oreilles lui permettent d’écouter un morceau de musique qu’il joue depuis son iPhone, sur lequel il fait rapidement glisser ses doigts.
Ce type a tout du métrosexuel moderne, élégant, connecté, l’homme vanté par les publicités des fabricants de costard, l’homme auquel je ne ressemble pas dans mon blue jean, avec ma chemise de surfeur et mes lunettes de nerd. Je suis impressionné par ce qu’il dégage, cette assurance, cette classe, ce type en jette, vraiment. Arrive Porte de Charenton et je me lève, je vais le frôler, passer tout près de ce qui ressemble fortement à la perfection masculine du XXIème siècle.
Et alors que je me dirige vers lui, que je suis tout près de lui, je jette un oeil sur l’écran de son téléphone et retiens difficilement un haut-le-coeur. En me précipitant sur le quai j’hésite entre vomir de dégoût ou simplement éclater d’un rire rageur. Ce modèle, cette icône, cet homme parfait, était en train de consulter Le Post.
Commentaire de LeReilly
20/4/2010 @ 11:57
C’est l’iPhone de Dorian Gray ! Il révèle sa vraie nature !