Complètement n’importe quoi
C’est à la base une simple invitation envoyée sur un célèbre site de réseau social dont j’ai parlé il y a peu: “Apéro Bloggeurs à la Station 3G+”. A priori je répondais aux critères: “bloggeur” ça devrait aller, et “apéro” ho ho bin ouais évidemment. J’y allais donc le coeur léger avec la ferme intention de profiter de ma soirée tel le Frantico moyen, bref me gaver gratos au buffet.
Charmantes hôtesses à l’arrivée, le premier visage connu que je croise est celui de Laurent Gloaguen. Manque de chance il n’a que des souvenirs très vagues de notre dernière rencontre, lors du fameux Paris Carnet organisé au Chez Wat il y a de ça 18 mois bien tassés. Difficile de lui en vouloir, donc. Je m’enfourne deux ou trois petits fours, je prends un verre de punch, et c’est sur Astigo que je tombe, il est accompagné de Chloé. Ils m’informent que La Morue n’est pas loin, je me tape encore quelques petits fours et je pars à sa recherche.
Je sais jusqu’ici c’est chiant comme compte-rendu et vous vous demandez un peu pourquoi vous continuez à lire. En plus si vous n’êtes pas un lecteur régulier (et genre ancien) de ce blog vous n’allez vraiment pas comprendre le truc drôle. Mais tant pis. En chemin je croise une jeune femme dont le visage me dit quelque chose. Je l’ai déjà vue, mais où ? Impossible de m’en rappeller. Je retrouve La Morue en pleine discussion avec une bande de jeunes gens (dont un avec un tshirt Bubble Bobble de toute beauté). Je me faufile vers le buffet et me fais alpaguer par des gens un peu typés XVIème, le genre à écumer ce genre de soirées mondaines et à avoir un blog perso sur Typepad, bonjour oui moi aussi j’ai un blog oui ah ah la gueule qu’ils tirent quand je dis “depuis cinq ans” c’est un régal bon c’est pas que je m’emmerde mais j’ai encore faim. Et là je re-croise la jeune femme de tout à l’heure. C’est pas possible vraiment elle me dit quelque chose. Et c’est arrivé à côté du bar que je reconnais une affiche qui me fait réaliser:
BORDEL DE MERDE C’EST UNE FANNY’S PARTY !
Pour les quelques uns au fond qui ont du mal à suivre: Fanny Bouton est une passionnée de nouveaux gadgets, bidules technologiques, etc, ce qu’on appelle communément une early adopter. Elle organise régulièrement des soirées nommées “Fanny’s Party” où se retrouvent tout un tas de gens qui partagent la même passion, se montrent mutuellement leur b… euh leur nouveau PDA, leur nouveau laptop, leur tablet PC, enfin bref, c’est un étalage de nouvelles techno et un amusement que j’ai toujours un peu de mal à comprendre, il y a un côté pulsion mal contenue, presque un plaisir puéril à toujours vouloir le dernier jouet à la mode, et le fait d’en faire l’étalage j’arrive vraiment pas à ne pas trouver ça limite indécent quand on sait qu’il y a des clochards qui crèvent la dalle 50m plus loin. Donc un jour alors qu’un journaliste de l’Express avait fait un reportage sur les geeks et avait pris comme modèles ces early adopters, je m’étais fendu d’un billet un poil virulent et assez critique non seulement envers le journaliste d’une part mais également envers les participants des Fanny’s d’autre part. Comme je fais quand même pas ça en douce, j’ai filé le lien du post sur le blog de Fanny, et tout ceci est parti en une sucette mémorable avec flamewar en cadeau dans les commentaires entre mes supporters et les siens, tandis que je discutais par mail avec ladite Fanny (et que plus la journée avançait, plus les échanges devenaient cordiaux). C’est quand j’ai ouï-dire que le journaliste de l’Express, lui, ne l’avait pas bien pris du tout et commençait à prononcer le mot “diffamation” que j’ai sifflé la fin de la récré et supprimé le post en question. Ça nous aura au moins permis de découvrir le Blog de Pierre et ça c’est priceless. Voilà je crois que j’ai tout dit.
Intrigué par ce nouveau monde étrange, je commençais à regarder les autres personnes présentes d’un oeil curieux. Je pensais fort innocemment qu’il ne s’agissait que de jeunes bobobloggeurs, ceux qui discutent business plan à coups de Google Ads à Paris Blogue-t’il, mais non, il s’agissait bel et bien de ces fameux geeks dont parlent les journaux. Je me suis donc le plus rapidement possible rapproché de gens à l’apparence relativement normale et c’est avec France Quiqueré que j’ai donc discuté (mais pas loin du buffet, faut pas déconner non plus). Les petits fours (délicieux d’ailleurs) ont cédé la place à quelques patisseries pas vilaines, il y a même quelque macarons, bref on se gave c’est GRATUIT. Fanny monte sur scène pour une tombola, coup de chance je ne gagne rien, et là elle explique qu’un groupe de jeunes nommé Marshmallow va monter sur scène pour un concert. Bon soit, moi j’ai soif, je me dirige vers le bar et là on m’apprend que celui du rez-de-chaussée ferme, il faut aller à l’étage. Bon okay, allons-y, purée, c’est une geek elle ? Ah non on dirait une chargée de comm de SFR, c’est pas possible autrement, bon j’en étais où moi, ah oui, picole, tiens encore des petits fours, groumpf, bon c’est sympa leur petit concert en bas là. Quoi ? Attendez y’a qui après sur scène ?
Oh.
Mon visage se décompose. Sur scène, après, y’a… David Guetta. Oui oui, le vrai David Guetta, que j’aime appeller la plus grande escroquerie de l’histoire de la house. Faut vraiment que je me torche la gueule avant, un truc avec de l’alcool genre fort s’il vous plaît, oui bon une vodka pomme si vous voulez. Merde plus un seul petit four, pourtant y’en avait y’a 5 minutes, ils ont tout viré ou quoi ? Comment ça le bar de l’étage ferme, déjà ? Mais je viens à peine de monter ! David Guetta ne montera sur scène que quand les 2 bars auront fermé et que les gens seront redescendus ? Mais c’est quoi ce foutage de gueule, il a peur que ce soit le désert sur la piste de danse ou quoi ? En attendant je vais voir Fanny, parce que bon, évidemment la jeune femme que j’avais reconnu c’était elle, je me présente parce qu’après tout si ça se trouve elle s’en souviendra même pas, ah merde si, bon elle est décalquée à cause du décalage horaire vu qu’elle vit à Hong Kong. Ça va, j’ai même pas envie de faire le pénible en fait, elle a vraiment l’air crevée.
Et tout d’un coup le Guetta arrive sur scène avec son look de midinette, c’est vraiment un poseur ce mec il fait des grands sourires à tous les appareils photos qui se dressent de la fosse, il balance “Love is gone” et j’ai l’impression d’être au Macumba Club de Croutelle-sur-Gougnon. Bordel de merde c’est quand même pas ça l’ambiance des soirées hype parisiennes, j’veux dire mettre le disque et quasiment rien faire de plus n’importe quel DJ Roger de campagne en est capable, merde. Et vas-y qu’il fait sa poseuse, j’ai l’impression de voir José Garcia déguisé en Cindy Crawford à côté de De Caunes en Richard Gere, mais un José Garcia habillé d’une veste orange que les Deschiens n’auraient pas renié: le motif sur les manches ressemble trait pour trait au papier-peint chez tata Gisèle. Quelle misère putain quelle misère, ce qui m’a le plus impressionné c’est que dans l’assemblée certains chantaient et dansaient en plus, bon, une minorité, mais je suis maintenant en mesure de l’affirmer: il y a des gens qui aiment la musique de David Guetta, je sais c’est difficile à croire mais je l’ai vu de mes yeux, maintenant moi j’y crois.
Vu qu’il n’y avait plus rien à bouffer et rien à boire je me suis rapidement barré pour ne plus avoir à subir ce cauchemar auditif et à part un mec bourré qui a d’abord essayé de me taper 10 Euros puis de me braquer mon portable, le retour fut beaucoup moins folklorique que le reste. Dommage.
Commentaire de France
7/11/2007 @ 2:39
J’adore ta note ! J’utilise souvent la référence gratuit gratuit gratuit de Frantico sur mon blog également…
Pas eu le courage de vivre l’expérience David Guetta, les chamalllow m’ont calmé directos. Et puis, on ne pouvait plus discuter…
Dommage pour la com’ de SFR, j’ai l’impression qu’ils se sont encore trompés de cible. En tout cas, je commence à les collectionner les plans : “je sais pas du tout ce que je fous ici, mais ce que je sais c’est que les organisateurs me regardent bizarre” :-p
A la prochaine soirée décalée !