Beverly Hills, that’s where I want to be
Il est des sujets tellement bouillants qu’aucun autre blogueur n’aura le courage de les aborder. Des sujets qui, rien qu’à leur évocation, provoquent l’effroi. Oui très chers concitoyens, je viens vous faire part de mes impressions après avoir regardé, de mon plein gré, sans nulle forme de torture ou de coercition, le season premiere de la nouvelle série 90210. Et je remercie Rivers Cuomo pour le titre, ô combien inspiré, de ce post.
C’est donc une nouvelle époque et une nouvelle famille de bouseux, cette fois-ci fraîchement débarquée du Kansas, qui arrive au paradis des petits branleurs et des petites pouffes liposucées et/ou anorexiques. Avec, une fois de plus, un frère et une soeur mais, histoire de varier, la fille est un émule de Skeletor et le frère est cette fois-ci adoptif et black : il fallait bien remplir les quotas, on manquait un peu d’immigrés dans la première série et de nos jours ça fait désordre. Ne vous inquiétez pas, il n’y a aucune autre minorité visible parmi les premiers rôles, l’honneur est préservé, les autres sont tous des bons WASP comme il faut. Les parents sont loin des vieux ringards qu’étaient Mr & Mrs Walsh, puisqu’il s’agit pour le papa de Rob Estes, las de jouer du flingue à Palm Beach ou de ruminer à Melrose Place son divorce virtuel d’avec Lisa Rinna, la femme qui a volé les lèvres de Lova Moore (celles du haut, tout du moins). La maman est, elle, interprétée par Lori Loughlin, oui, vous ne rêvez pas, la petite amie d’Oncle Jessie dans La Fête A La Maison. Si ce dernier n’était pas désormais interne aux Urgences, on prierait presque pour le voir venir faire un coucou chez les branleurs de Beverly Hills.
Bon, parlons un peu du show en lui-même : on navigue en permanence entre le pathétique et le grotesque, avec des acteurs complètement à côté de la plaque, un scénario indigent, et un greatest hits de tout ce qui peut se faire de plus cliché et stéréotypé. Alors évidemment Rob Estes joue le papa mais aussi le proviseur du lycée, donc sa principale problématique est “comment être un papa cool en étant un proviseur classe”, dure vie que celle de parent d’élève. Lori Loughlin gère sa nouvelle vie avec belle-maman, celle-ci étant peut-être le seul personnage à sauver de cette catastrophe ambulante grâce à ses quelques répliques fun (et elle est copine avec Sue Ellen, ça c’est quand même la classe). Pour le reste pas de surprise, les garçons sont des gros branleurs et les filles sont des pouffes, même la gogothe pas assumée qui a un blog mais surtout un surnom de pute parce que ça fait cool. Évidemment, les actrices supposées jouer les pouffes lycéennes en question ont toutes au minimum la vingtaine et pas une n’est grosse ou moche: on relèvera notamment la présence de AnnaLyne McCord, déjà célèbre pour son rôle de garce jailbait machiavélique dans la saison 5 de Nip/Tuck, qui du haut de ses 21 printemps interprète une jeune bratz de 16 ans (principal vocabulaire: “ohmahgawd”).
Évidemment un come-back ne serait pas un vrai come-back sans quelques personnages faisant leur grand retour : on retrouvera ainsi la blonde Kelly Taylor, interprétée par une Jennie Garth reliftée en pleine santé. Pour notre grand malheur, on comprend mal pourquoi Shannen Doherty a quitté son rôle de sorcière de Charmed tant elle a désormais le physique de l’emploi. C’est triste, elle est devenue affreuse, elle qui m’avait tant fait rêver dans l’épisode “Blindfold” de Hollywood Night, ah là là, à cette époque on savait vivre le samedi en deuxième partie de soirée. Mais je m’égare.
Pourquoi vous demanderez-vous, pourquoi donc vous faire subir un article sur une série pareille ? Eh bien parce que surfant sur la vague du “plus c’est hipster plus c’est cool” les producteurs ont essayé un peu de soigner leur soundtrack. On leur pardonnera donc la faute de goût Coldplay en ouverture puisqu’ensuite nous avons droit à MGMT, The Ting Tings (par deux fois), Jason Mraz, et carrément un guest live de Tilly and the Wall au Peach Pit, on ne se refuse rien.
Je vais donc rendre l’antenne avec la conclusion évidente que c’est de la merde, ce qui surprendra au moins tout le monde, que même regardé au second degré c’est quand même assez pénible contrairement à la saison 4 de Prison Break qui sera, elle, probablement la meilleure série comique de l’année, mais que je conserve l’espoir secret que Kathleen Robertson apparaisse, et rien que pour ça je regarderai en cachette la suite. Peut-être.
Commentaire de Snoorky
8/9/2008 @ 20:52
> C’est triste, elle est devenue affreuse, elle qui m’avait tant fait rêver dans l’épisode “Blindfold” de Hollywood Night, ah là là, à cette époque on savait vivre le samedi en deuxième partie de soirée. Mais je m’égare.
Oh. J’avais oublié ces grands moments de découverte de mon adolescence. Merci de me “rafraichir” la mémoire.