Vive la monarchiraquie
Hier, après le traditionnel défilé du 14 juillet, a eu lieu la non moins traditionnelle interview du Président de la République. Après un parcours de la retranscription de cette interview, quelques points me font… sourire. Non parce que là on est obligés de le prendre avec le sourire, tellement c’est gros.
(sur les enseignants)
QUESTION – Luc FERRY n’a pas sur mener ce dialogue ?
LE PRESIDENT – C’était un autre temps, et tout le monde lui reconnaît un très grand mérite mais aujourd’hui il faut naturellement…
QUESTION – … Luc FERRY.
LE PRESIDENT – Ah, pardon. Excusez-moi.
QUESTION – Pas Jules FERRY.
Je crois que ça se passe de commentaires.
(sur le referendum Corse)
QUESTION – Mais on a quand même vu dans le camp des oui, vos partisans, ceux de l’UMP, qui parfois traînaient des pieds, et puis les nationalistes qui eux?
LE PRESIDENT – Je vous dis qu’en Corse c’est complexe. Je vais vous dire, je regrette que le référendum n’ait pas été adopté, encore qu’on ne peut pas dire qu’on va consulter, et c’est une réforme constitutionnelle, pour plus de démocratie, les Français de telle ou telle région sur un sujet qui les concerne et immédiatement politiser la réponse.
En effet. Ça serait tellement facile et risqué de politiser une réponse démocratique à une question politique. L’art et la manière d’esquiver une claque dans la gueule. Joli.
QUESTION – Puisque nous sommes le 14 juillet, sur José BOVÉ, vous ne pouviez pas en faire davantage puisque beaucoup de gens disent : “il n’a ni tué ni volé, ce n’est qu’un militant syndical?”
LE PRESIDENT – Les militants syndicaux sont des Français comme les autres et ne doivent pas s’imaginer que cette vocation leur donne le droit d’enfreindre la loi.
Pour enfreindre la loi, mieux vaut être Président de la République que Français comme les autres, c’est moins risqué.
(sur l’intervention américaine en Irak)
LE PRESIDENT – C’est très facile de dire les choses après coup. Moi j’ai dit une chose. Il y a ou il n’y a pas d’armes de destruction massive?
Ce qui permet à Jacquot après coup d’avoir raison. Ou pas. C’est selon.
QUESTION – Vous avez l’impression qu’à Londres ou à Washington on a forcé un peu le trait pour justifier cette guerre ?
LE PRESIDENT – Je n’ai pas à apporter de jugement dans ce domaine.
(…)
QUESTION – Vous évoquiez l’Europe avant d’évoquer la Constitution, ce succès pour l’Europe. Un mot des débuts de la présidence italienne, est-ce que vous avez été surpris du ton, des premiers propos de Silvio BERLUSCONI et des polémiques qui s’en sont suivis avec l’Allemagne ?
LE PRESIDENT – N’attendez pas de moi un commentaire quelconque sur les propos du Président en exercice de l’Union européenne. Je n’ai aucun commentaire à faire.
Dommage, j’aurais bien aimé qu’il nous livre le fond de sa pensée sur ses petits copains du G8.
Saluons pour finir la manière admirable avec laquelle il nous assène la sécurité routière, le cancer et le handicap en fin de discours. Dommage qu’il n’ait pas ajouté le sida dans sa liste, mais il faut dire que ça n’était pas dans son programme de 2002. On verra ça en 2007.