Stratégie politique
Un dernier post sur le référendum à venir le 29 mai. Lors des premiers sondages donnant le “Non” vainqueur, Chirac a semblé tomber des nues. Lui qui avait décidé de passer par la voie référendaire afin de semer le trouble au PS s’est subitement vu face à un nouveau revers personnel à essuyer.
Il n’était pourtant pas difficile de prévoir que le “Oui” aurait énormément de mal à convaincre, et ce pour plusieurs raisons, certaines justifiées, d’autres moins.
- Depuis plusieurs années (et surtout depuis Maastricht), les gouvernements successifs, qu’ils aient été de droite ou de gauche, ont assez régulièrement imputé à l’Union Européenne la mise en applications de lois ou de directives impopulaires auprès des électeurs, ou bien certaines politiques de rigueur budgétaire. « C’est pas de notre faute, c’est Bruxelles qui l’exige » était l’excuse utilisée fréquemment pour se dédouaner. Nul besoin d’avoir fait Bac+5 et l’ENA pour comprendre l’envie de certains électeurs de se libèrer du “joug des Eurocrates”.
- Dans énormément de domaines ayant trait à la santé publique (OGM, pesticides, pollution, … ) l’Union Européenne paraît bien clémente vis-à-vis des intérêts des industriels, et ce au détriment de ceux du simple citoyen. Ce constat ne se base peut-être sur rien, il est peut-être faux, toujours est-il qu’en ce qui me concerne, plus je m’intéresse à ce sujet plus j’ai franchement l’impression qu’on favorise les gros sous plutôt que ma santé. Et je ne pense pas être le seul.
- Qu’un Président de la République de droite nanti d’un Premier Ministre de droite qui battent tous deux des records d’impopularité, après 3 scrutins et d’autant de baffes électorales, se permettent de pratiquer la politique de l’autruche et de faire comme si de rien n’était ne pouvait qu’attiser la colère de certains parmi ces 82% des électeurs qui étaient en majorité, rappellons-le, portés à gauche.
Voir Chirac prendre tout d’abord un air surpris, stupéfait, puis laconique, résigné et désabusé face à une probable victoire du “Non” me pousse donc à m’interroger. Comment lui et ses conseillers, pourtant censés être des professionnels de l’analyse et de la stratégie politique, ont-ils fait pour ne pas savoir que le risque était énorme ? Sont-ils stupides ou juste complètement incompétents ?
Le plus triste, c’est que nous n’en aurons même pas la réponse le 29 mai au soir.
Votez Oui ou votez Non, mais votez bien.
Commentaire de huge
25/5/2005 @ 12:11
Comment ? Simple. C’est les mêmes que pour la dissolution.