Faudrait assumer, maintenant

Dans la catégorie: Pol fiction — kwyxz le 3/04/07 à 17:54

A force de faire le tour des blogs on finit par constater que les types les plus virulents envers non seulement Ségolène Royal (faut dire qu’elle, même les électeurs de gauche commencent à avoir du mal à la défendre) mais aussi l’ensemble de la gauche ne sont pas les Sarközystes. Non, ce sont les “centristes” zélotes de François Bayrou. Vous savez, l’agriculteur, là.

Vu leur acharnement à cogner sur la gauche depuis le début de cette campagne, c’est à se demander comment il peut encore y avoir des gens pour gober une seconde cette idée d’un centrisme de gauche.

Mais les blogueurs, allez-y, faîtes pas les choses à moitié, vous avez honte d’être de droite et vous votez Bayrou pour ne pas avoir l’air de rats auprès de vos potes ou quoi ? Quand on lit, sur le blog d’un Bayrouiste notoire, moult posts suintant l’admiration béate pour Sarko mélangés à une foultitude de citations soigneusement choisies sur la nullité/l’inconsistence de Ségolène Royal et/ou du PS depuis des années, on voit très bien de quel côté la balance pèse, merci, on a compris ce qui nous attend si le béarnais est élu.

Faudrait juste un peu avoir le courage d’assumer être de droite et ne pas se réfugier derrière un vote Bayrou en carton. On peut chier autant qu’on veut sur la tête de Loïc Le Meur, mais au moins on ne peut pas lui retirer ça: il a le courage de ses opinions.

Edit: eh bin voilà un exemple bien représentatif même s’il n’est pas seul visé, 20 minutes après ce post. C’est tellement caricatural que ça en devient grotesque.

23 Commentaires

Commentaire de steph

4/4/2007 @ 9:50

Bonjour kwyxz,

Etonnant ton post…
Je me pense de gauche, depuis peut être bien trop longtemps. Je ne me reconnais pas dans l’esprit de Sarkozy (le karcher par exemple), ni hélas dans celui de Royal (le drapeau national, la corse…). J’aspire à un du pragmatisme pour relancer l’économie et faire baisser le chomage et vois dans les dogmatismes de gauche comme de droite un réel problème pour la France. (pour faire dans la caricature, je pense qu’aujourd’hui, le problème est plus dans le volume du gateau à se partager que le partage lui même, ou dit autrement, comment l’état peut distribuer l’argent qu’il n’a pas ?)

Débarque alors Bayrou… Son discours détonne, il ne nous prend pas pour des moutons, ne promet pas la lune, semble avoir étudié même des rapports de la Cour de Comptes (tu sais, les rapports qui s’empilent dans les placards sans jamais que quelqu’un ne les consulte). On a l’impression de revoir poindre un peu de démocratie, et surtout, il met en avant qu’il faut arrêter de gouverner la France avec 20% de l’électorat derrière soi. Car il ne faut se faire d’illusion, le seul score qui compte en terme de représentativité, c’est celui du 1er tour… Il pointe du doigt les problèmes de représentativité au parlement, il veut redonner du pouvoir au parlement…

Ceci dit, je comprends fort bien qu’il soit rassurant de voir les bons d’un coté et les méchants de l’autres et surtout d’avoir des repères qui ne changent pas…Le clivage ne va pas de soi, même si ça fait quelque temps qu’on en mange (avec quel résultat ?)

Ps : J’avoue que si Strauss Kahn était chef de file, j’aurais voté pour lui… malheureusement, on sait ce qu’il en est !


Commentaire de kwyxz

4/4/2007 @ 10:34

Ta réponse est un chouilla à coté de la plaque vu que mon post ne vise pas Bayrou lui-même, mais ses supporters. Ceux qui depuis des semaines démolissent Royal mais observent Sarközy avec un air béat.

Mais puisque tu as décidé de parler de Bayrou, que tu l’imagines pragmatique, et que tu veux en finir avec le clivage (qui, dans une société démocratique, va plus que de soi), j’espère que tu pourras répondre à ces quelques questions. Si Bayrou gagne, il va gouverner avec qui ? Depuis des années, il vote les budgets de qui ? A l’assemblée, les députés UDF sont élus avec les voix de qui ? Ses opinions en matière de morale et de société, elles viennent d’où ? Quand il était au gouvernement, quelles mesures “de gauche” a-t’il déjà pris ?

Toutes ces questions qui font que je ne me vois absolument pas voter Bayrou. J’ai déjà voté à droite en 2002 au second tour, ça m’a suffi, merci. Je préfère voter Ségolène en me pinçant le nez que voter Bayrou les yeux bandés.


Commentaire de Cykomyko

4/4/2007 @ 12:33

“[…]le clivage (qui, dans une société démocratique, va plus que de soi)[…]”

Le centrisme ne peut donc pas exister ? Ou au moins une certaine idée du centrisme (gouverner avec les uns et les autres) ?


Commentaire de kwyxz

4/4/2007 @ 16:57

Si quelqu’un connaît une seule démocratie où ça existe et où ça fonctionne, je prends. Attention, je ne parle pas de théorie, je parle de pratique. Parce que sinon le communisme, c’est le pied total, en théorie.


Commentaire de Ertaï

4/4/2007 @ 17:42

En Allemagne, n’ont-ils pas réussi à trouver un terrain d’entente entre les deux partis majoritaires à la suite d’élection serrée, ou alors je me trompe complètement ?


Commentaire de Cykomyko

4/4/2007 @ 17:44

La Belgique par exemple avec son fameux “consensus belge”.

Bien entendu la réussite, dans le sens du fonctionnement structurel (et non le résultat en terme de décisions et d’orientations politiques), est multi-factorielle. Et, comme d’habitude, aucun exemple ne peut être modélisé et transposé directement.


Commentaire de kwyxz

4/4/2007 @ 18:58

Ertaï: en Allemagne c’est très différent de ce que propose Bayrou. Je t’invite à lire l’article de Jacques Julliard sur le sujet, http://www.liberation.fr/rebonds/240692.FR.php (ouais je sais, bouh c’est dans Libé).

Cykomyko: tellement fameux que la première réponse Google à “Consensus belge” est… un article sur le traitement de l’acné ;)
J’ai quand même fini (après plus de 10 minutes de Google) par trouver un article qui en parle et qui, manque de chance, soulève un point pas anodin, prenant comme exemple les chiffres du chômage: « Comme PS, MR, Cdh et Ecolo (à Bruxelles où le taux est de 21%), participe à l’un ou l’autre pouvoir, aucun parti (sauf peut-être en Flandre ?) n’a intérêt à trop les agiter. C’est aussi cela le “consensus belge”. »
Ah bin oui, dès qu’il n’y a plus d’opposition, il n’y a plus de problèmes, les mauvais chiffres ils font “pschitt”.


Commentaire de Cykomyko

4/4/2007 @ 20:11

Ah. Donc nous partons maintenant sur les résultats du centrisme. Ce n’était pas la question au départ mais soit.

En effet, nul ne peut contester un bilan puisque tous y participent. Doit-on donc attendre d’une opposition qu’elle fasse le travail à notre place pour taper du poing sur la table – démocratie représentative oblige – ?

Bonne idée. Allons voir ce que cela donne en France.

En France, la partisanerie est le lot quotidien, avec son aveuglement, sa stérilité. Exacerbée en ce moment par l’échéance électorale. Le but est de battre l’autre et non de trouver des solutions. Les attaques had hominem fusent. Les médias s’en régalent, les citoyens s’en contentent. Fi des solutions, il s’agit de se trouver un chef, un mâle alpha. Comme si la vérité était dans une personne, dans un courant. Regardons d’ailleurs les pertes et tentatives de récupérer des symboles… (oh ! un drapeau, oh ! Jaurés…)

Alors, quelle solution est la meilleure ?
Peut-être que la solution tient moins dans l’organisation politique que dans l’investissement des citoyens. Individuellement et collectivement.


Commentaire de kwyxz

4/4/2007 @ 20:50

Donc nous partons maintenant sur les résultats du centrisme. Ce n’était pas la question au départ mais soit.

Je rappelle que “le centrisme” n’est pas non plus le sujet du post initial. J’ai juste demandé dans un précédent commentaire qu’on me donne un exemple de pays où c’est appliqué tel que le propose François Bayrou et où ça marche, on me dit la Belgique, je me renseigne, et je trouve le lien cité plus haut. Alors, ça marche ou ça marche pas ?


Commentaire de Cykomyko

4/4/2007 @ 23:31

Non, tu as demandé, suite à une question de ma part, une démocratie où le centrisme existe et fonctionne (et pas le centrisme de Bayrou particulièrement).
La Belgique est dans ce cas.

Oui, ça marche.

Mieux que chez nous ? Au vu des résultats, au moins aussi bien.

On peut en déduire quoi sur Bayrou et le centrisme français ?
Rien. La Belgique n’est pas la France. Et une organisation politique n’est pas les décisions qu’elle prend (et si le consensus belge était conduit par des nuls ?).

Cela fait un commentaire inutile ? Pas plus que ce que l’on peut lire dans la blogosphère actuellement, mais au moins plus honnête intellectuellement.
(et hop, je retombe sur le sujet de ton billet.)


Commentaire de Turtle Crazy

5/4/2007 @ 13:22

» Parce que sinon le communisme, c’est le pied total, en théorie.

En théorie, le communisme, c’est pas l’pied.


Commentaire de AL

5/4/2007 @ 14:20

Le “consensus à la belge” ne se rapporte pas à un équilibre politique mais un subtil équilibre entre les revendications des différentes communautés linguistiques qui composent le pays.


Commentaire de Ertaï

5/4/2007 @ 15:41

@Turtle Crazy:

Une telle force argumentaire me laisse sans voix.

La théorie du communisme (comme celle du libéralisme économique, d’ailleurs) a été écrite pour que ça soit le pied dans une société.

On sait tous comment se passe le passage de la théorie à la pratique, et ce pour chaque théorie économique miracle.


Commentaire de Jets

5/4/2007 @ 23:47

J’avais l’impression que le libéralisme économique c’était fait pour donner plus de pouvoir et d’argent à ceux qui en avaient déjà bien suffisamment (c’est à dire une minorité), je ne connais peut-être pas l’origine mais au jour d’aujourd’hui on peu pas dire que c’est fait pour le bien de tous, AMHO.


Commentaire de Cykomyko

6/4/2007 @ 9:46

Al, mea culpa. En effet, à la base l’expression désigne les rapports entre les communautés linguistiques. Elle n’est utilisée pour la politique générale que chez quelques observateurs.
Je retire donc l’expression dans le sens utilisé pour ne pas froisser ma famille éloignée. =)


Commentaire de Un Suisse

6/4/2007 @ 16:04

Et bien, en Suisse, ça fonctionne…

En discutant avec des Français, sur “notre” système, je constate qu’il est vraiment incompris.

Pour vous, cela ne peut tout simplement pas fonctionner et vous ne prenez même pas la peine de vous y intéresser. Je suis un peu dur mais c’est ce que j’ai constaté.

Si l’Europe voit le jour, son système politique sera très proche du système suisse actuel.


Commentaire de Un Suisse

6/4/2007 @ 16:08

Désolé pour le double post…

Mais j’aimerais rajouter qu’il ne devrait pas y avoir des idées de droite ou de gauche mais que des bonnes idées.


Commentaire de kwyxz

6/4/2007 @ 16:38

Si l’Europe voit le jour, son système politique sera très proche du système suisse actuel.

J’espère qu’on n’héritera pas de la xenophobie au passage. Je suis un peu dur mais c’est ce que j’ai constaté.


Commentaire de Régis

7/4/2007 @ 11:49

Oui, en théorie le communisme c’était le pied. Sauf qu’il fallait le partager.


Commentaire de Un Suisse

7/4/2007 @ 13:32

J’aime. Du bon kwyxz!

De la xénophobie, il y en a à mon grand regret…comme partout.
Et je ne dis pas que la Suisse est l’exemple à suivre, le système a des défauts, mais certaines qualités mériteraient d’être observées.

Si tu fais référence au rapporteur de l’ONU, certains points sont largement critiquables…


Commentaire de kwyxz

7/4/2007 @ 13:36

De la xénophobie, il y en a à mon grand regret…comme partout.

Mais à certains endroits plus qu’ailleurs. Si en plus, il faut se mettre à critiquer des rapports de l’ONU, on a pas fini.


Commentaire de Ertaï

12/4/2007 @ 18:42

@Jets : Les divergences entre tes impressions sur le libéralisme économique et ses principes fondateurs (comme le principe de la “main invisible”) ne rentrent pas en ligne de compte.

Le libéralisme économique est censé, en théorie toujours, procurer à chacun une part du gâteau économique grâce à la totale liberté d’entreprise qui s’auto-régulerait en créant plusieurs effets, notamment la concurrence libre et directe, qui est censée faire baisser le prix des biens (donc à augmenter le pouvoir d’achat).


Commentaire de Menstruel

12/4/2007 @ 19:36

Mais j’aimerais rajouter qu’il ne devrait pas y avoir des idées de droite ou de gauche mais que des bonnes idées.

Il y a très peu de “bonnes” ou “mauvaises” idées absolues. Ca a aussi peu de sens que d’essayer de distinguer le “mal” du “bien” en faisant abstraction du contexte.

Un exemple bien cash: je renvoie les arabes dans leurs pays pour que le chômage baisse.
C’est une bonne ou mauvaise idée?
Ta réponse dépendra de tes valeurs.

Et ce qu’on appelle “droite” et “gauche”, ce sont des ensembles de valeurs différentes quoiqu’en disent les adeptes du “tous pareils, tous pourris”.


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