Des claques qui se perdent
Tiré du Canard Enchaîné du 9 juin 2004 :
Les entretiens privés entre Chirac et Bush en marge de la célébration du 60ème anniversaire du Débarquement ont été froids, voire glacials. Et pourtant le président français avait fait des efforts pour réchauffer l’atmosphère. Il avait, d’abord, informé Deubeuliou de l’intention de la France de voter à l’ONU la résolution américano-britannique organisant le transfert de souveraineté aux Irakiens. Il lui a également fait part de son désir de répèter dans ses différents discours que, malgré les divergences actuelles, “la France aime l’Amérique”.
Selon les dires de Chirac, la réponse de Bush l’a “sidéré”.
“Je vous remercie”, a dit le président US, “mais l’Amérique n’a pas pour préoccupation d’être aimée, mais d’être puissante. Ce qui, je crois, est mieux que de n’être ni l’un ni l’autre.”
Mais moins bien que l’un et l’autre.
Vraiment, il y a des bonnes claques qui se perdent.