Friday Night Fever
La soirée commence sympathiquement, je débarque au foyer chez C0ute vers 21h45 pour venir chercher Gérald avant d’aller vers le Truskel. Gérald est chez David “Le Blond” pour fêter le départ de Laurent, lui aussi quitte le foyer, je ne vais vraiment plus y connaître grand monde. L’ambiance est bizarre dans cette chambre avec des gens qui ont l’air de s’ennuyer ferme, nous on s’en fout on est là pour dire au revoir à Laurent, il m’offre un verre de whisky, pas mauvais ma foi, je me souviens quand plus jeune je le noyais dans du Coca parce que j’aimais pas vraiment ça (et en plus j’avais l’impression de gâcher du Coca). Vu qu’on est un peu pressés quand même je siffle le verre assez vite et on descend chez Gérald.
Histoire de faire un peu baisser mon taux d’alcoolémie Gérald m’offre une Leffe, voilà, c’est bon, on peut y aller, direction le Truskel, ce soir c’est soirée Spoutnik, c’est soirée Ouï FM. Nous arrivons tous les 3 dans un Truskel pour l’instant assez vide, bonne occasion pour Gérald d’aller discuter avec les DJs, en l’occurence Christophe Crénel, le seul, le vrai, l’unique.
Joe m’appelle, il vient de sortir du restaurant, je vais le chercher au métro Bourse, il a l’air motivé pour se marrer ce soir et ça a l’air bien parti niveau ambiance. Je lui présente C0ute et Gérald qui feront des efforts toute la soirée pour parler anglais (pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Joe est de Los Angeles et ne parle pas français) mais l’ami Joe est plus que sympathique, alors ça motive.
Joe paye sa tournée et la serveuse a un peu de mal avec sa carte de crédit, heureusement qu’il y en a une autre qui lui montre comment ça marche (forcément, sans puce, ça sert à rien d’essayer de l’introduire dans le lecteur de puce), le bar commence à se remplir et la musique est toujours aussi cool, avec une setlist variée qui alterne morceaux classiques archiconnus et groupes beaucoup plus indés et underground sans tomber dans la pop expérimentale casse-couilles à laquelle on a parfois droit (pendant des soirées entières). Je croise Christophe C. en revenant du bar, et je tape la causette une dizaine de minutes avec lui sur Ouï FM, Le Mouv, le rock à la radio en général, et combien Plus Vite Que La Musique est tombé en dégénérescence sans lui, oui, je hais Helena Noguerra et je le crie bien haut. Je lui présente Joe qui, pauvre de lui, ne sait pas à qui il vient de serrer la main, dommage ça, croiser une légende vivante et ne pas s’en rendre compte.
La soirée se continue tranquillement et nous enchaînons les pintes, Joe a un oeil fermé et un autre mi-clos, il a l’air un peu bourré quand même, et il nous explique qu’avec nos accents français si nous allons en Californie nous choppons toutes les filles que nous voulons. Nous lui répondons qu’à priori le charme californien devrait agir sur les parisiennes, le conseil n’est manifestement pas tombé dans l’oreille d’un sourd et il se lance sur la piste pour danser.
Dans un pur moment de rock’n roll, Gérald fait une démo de air guitar devant la cabine des DJs qui lui ont mis Highway to Hell exprès, et dans une ambiance survoltée, sentant que son public est là, il se vide une bière sur la tête, c’est grand, c’est beau, c’est rock. Nous commençons à sentir l’alcool monter, Joe lui par contre il va beaucoup mieux, vu qu’il danse (et même un peu plus, c’est un concept à base de bouche et de langue) avec une petite brunette mignonne qui lui laissera d’ailleurs son numéro de portable (je n’en sais pas plus, inutile de me harceler, demandez-lui directement). Je fais la course avec Christophe C. en sortant des toilettes, on bouscule des gens, on rigole, je tombe sur Gérald qui a les yeux ouverts comme des billes et qui me dit qu’il vient de voir Étienne Daho. Étant donné que le pauvre Gérald est à moitié aveugle depuis qu’il ne porte plus de lunettes (depuis plusieurs mois, donc) j’ai comme un doute, mais il m’assure que ce n’est pas la première fois, on fait le tour du Truskel sans trouver Daho, et puis finalement c’est en revenant à ma place que je le vois, en effet c’est bien lui, forcément sans maquillage il fait un peu plus son âge qu’à la télé.
Gérald va le voir « C’est bien vous Alain Chamfort ? » puis il commence à discuter musique avec lui. Grand moment quand Daho veut lui poser la main sur l’épaule, puis se rend compte qu’il touche un truc humide. Le pauvre a dû croire que c’était de la sueur sur le tshirt, manque de chance c’était de la bière, quoi qu’il en soit il a vite retiré sa main comme s’il s’était brûlé et là j’avoue que j’ai bien éclaté de rire. Pendant tout le reste de la soirée plein de monde vient parler à Daho, ça doit être bizarre la célébrité avec tous ces gens qui viennent vous voir pour vous parler, Gérald l’a vouvoyé et je pense que c’est pour ça qu’il s’est pas fait envoyer bouler trop rapidement par rapport à tous les autres boulets qui sont venus lui parler comme s’ils étaient tous ses meilleurs potes.
Les meilleures choses ayant une fin, vers 5h du mat la musique s’arrète et nous nous dirigeons vers la station de taxi. Joe nous quitte pour aller retirer du cash, nous essayons de remonter un peu le boulevard pour chopper une bagnole, finalement une fois arrivés à République nous laissons tomber l’idée de prendre un taxi et rentrons à pied. Couché à 6h, je m’endors comme une masse et j’aurai des nouvelles de Joe le lendemain vers 19h, soit une heure après son réveil, ah ouais, il en tenait une sévère quand même, et je pense qu’il devrait se souvenir un moment de cette soirée. Mission accomplie.