L’oracle
Je pénètre dans une cuisine assez crado où ça sent le graillon. Une vieille me tourne le dos. Sur la nappe en plastique ornée d’un motif de grosses fleurs colorées, il y a une petite assiette remplie de Tuc goût bacon. Au moment où je prends un Tuc, la vieille se retourne et me regarde d’un air entendu. Je remarque : « Vous saviez que j’allais prendre un Tuc, n’est-ce pas ? » Elle sourit : « Bien sûr. Sinon je ferais une piètre voyante??? » Ça ne m’impressionne pas plus que ça : « Oui, bon ben, quand il y a une assiette de Tuc, tout le monde prend un Tuc, y’a pas à être devin, non plus. »
Je me goinfre le Tuc et j’en prends un deuxième dans l’assiette. Je tique : « Mais vous saviez que j’allais en prendre un deuxième. » Elle : « Bien sûr ». J’enfourne le deuxième Tuc et je crachote des miettes : « Ch’est que ch’est vachement bon, ches chaloperies. Quand on commenche, on peut plus sh’arrêter. Même moi, jh’aurais pu le prévoir. »
Marxist reloaded. Un pur moment de bonheur. Merci Arno*.