Da Vinci Con
Après avoir fini le désormais célèbre Da Vinci Code de Dan Brown, je savais déjà une chose: je n’avais pas aimé ce livre. Le style utilisé m’en a vraiment rendu la lecture pénible: des chapitres de parfois deux pages seulement, un rythme haché, et une tentative de cliffhanger à chaque fin de chapitre soit environ 70 cliffhangers jusqu’au terme de l’oeuvre. Au bout d’un moment, c’est l’overdose. L’impression de lire un script de cinéma tellement la narration est pauvre. Les dialogues un tant soit peu structurés sont majoritairement composés de pseudo-cours magistraux, ce qui pourrait à la rigueur passer si seulement…
Si seulement ils n’étaient pas aussi truffés d’erreurs. Au début du livre, un avertissement prévient que « toutes les descriptions de monuments, d’oeuvres d’art, de documents et de rituels secrets sont avérées ». Voici donc notre lecteur convaincu que les cours qu’on lui assène sont autant de vérités historiques, sauf que manque de chance, il n’en est rien. Premier point qui permet de se rendre compte du manque de sérieux de l’auteur: le titre lui-même. Tout au long de son roman, Brown parle de Da Vinci, le célèbre peintre, inventeur génial, soi-disant membre d’une confrérie secrète… se rend-il compte de l’absurdité de cette dénomination ? Le nom de ce personnage était Leonardo. Dire Da Vinci pour parler de lui, c’est comme dire D’Arc pour parler de Jeanne ou De Nazareth pour parler de Jesus. Se planter sur le nom du personnage qui est l’origine même de l’intrigue, c’est déjà très fort.
Le Canard Enchaîné du 22/09 propose quelques-unes des contre-vérités, voire des mensonges éhontés trouvables dans Da Vinci Code : les deux étages imaginaires de Saint-Sulpice, le “Pont des Saints-Pères” introuvable dans Paris. Dix minutes de Google en donneront de nombreux autres exemples, notamment ce site que je vous invite à lire intégralement…
Si l’on ajoute à celà que le traducteur français lui-même s’est permis, et sans en informer le lecteur, de corriger quelques unes de ces erreurs tellement elles étaient grossières (les « polished stones » du Sacré-Coeur, il fallait oser) on se rend compte que l’on vient d’être victime d’une vaste imposture, et du plus beau coup marketing littéraire de ces dernières années: tous les jours, je croise au mois 3 ou 4 personnes avec ce bouquin sous le bras. La désinformation continue d’ailleurs avec Dan Brown qui s’en félicite même puisque si son livre contient des erreurs, il a selon lui au moins le mérite de lancer le débat. Y-avait-t’il réellement un débat à lancer sur le sujet ? Rien n’est moins sûr. Business is business.
Commentaire de johan13
29/3/2006 @ 13:36
Depuis De Vinci (ou Da Vinci) n’est pas De Vinci !
Ouvre un livre d’histoire. D’accord on dit Vinci (la particule s’en va) ! Mais tu ne trouvera jamais “Leornardo a peint …”