Sauf que non, en fait
Le bureau encombré d’un désordre de factures, morceaux de papiers sur lesquels diverses choses sont griffonées çà et là, sur sa droite un ordinateur éteint plus haut que sa chaise, sur sa gauche un deuxième, allumé celui-ci, dont le vrombissement accompagne jusqu’ici ses trop courtes nuits. Le moral au niveau des chaussettes tendance variable mais forte propension à se retrouver vers le ras du sol, son esprit vagabonde au rythme des sonorités esthétiques d’un morceau de Zero 7, il regarde pensivement, non dénué de craintes, l’horloge de son four à micro-ondes continuer sa lente progression vers l’heure de mise à feu de son réveil-matin. S’appuyant contre le dossier de sa chaise bleue Ikea, il sent un frisson le traverser lorsque son dos nu touche la surface de contre-plaqué bleu, et la sensation de froid bien qu’éphémère fait se dresser chacun des poils de ses bras fluets. Il n’a ni faim ni soif, il penche la tête vers la droite et sent le goût des Pringles Sour Cream & Onion dans le fond de sa gorge, il pense à tout à l’heure dans le métro alors qu’il contemplait fixement les rails en se demandant ce que ressentait une personne qui se jetait dessus à l’arrivée d’un train, il se dit qu’entre autres pensées imbéciles il voudrait crier mais n’ose pas perturber le sommeil de ses voisins, bien qu’il ne les connaîsse pas du tout, à vrai dire sur les cinq il y en a deux qu’il n’a strictement jamais vus, existent-ils au moins ? Le voisin dans sa chambre, tel un chat, doit être à la fois mort et vivant, une superposition d’états à la Shrödinger qui était quand même sacrément un barré de la tête, alors il laisse échapper du bout de ses doigts quelques phrases incohérentes dont la longueur n’a d’égale que la vacuité et hésite un instant à tout effacer pour rassurer tout le monde et en premier lieu lui-même.
Commentaire de choda
13/9/2005 @ 14:32
Une seule solution.
Arrêter les Pringles.