Ma, scusi
Alors que nous nous rendions à EPITAnime hier Steeves et moi, nous fumes hèlés par deux jeunes hommes plutôt beaux gosses, il faut bien dire ce qui est, qui étaient italiano.
– Ma, scusi, nous sommé mannéquino, nous vénone dé faire oune défilé pour Gianni Versace, et nous avone récoupèré quelqué modèlé, là nous prénon la routé pour rentrer en Italia, et comme vous faites à peu près la mêmé taillé qué nous, nous vous proposons dé vous en faire cadeau !
Sentant l’arnaque, nous laissons faire. Le type nous présente les modèles depuis sa bagnole.
– Ma, oune belle valise (il ouvre une valise en carton contenant deux chemises, deux ceintures, deux cravates, deux pantalons et ornées d’un énorme “V”) avec tout oune ensemblé… ça gratouit ! Ça coûte 3000 Euros, yé vous le fait gratouit. Oune belle veste à 4000 Euros, gratouit aussi. Et régardez, c’est pas dé la camélote, hein (il sort un briquet et commence à tenter de cramer la veste, qui ne bronche pas). Non, cé qué yé vous demande, c’est pour la veste là qui est la moins chère qui coute 1000 Euros yé vous la fait à moitié prix. OK ?
On se retient très fort de rigoler. Comme si on avait 500 Euros à foutre comme ça dans des fringues dont on ne connaît même pas la provenance ni l’authenticité. De toute façon, on a pas le fric, donc ça résoud le problème.
– Ma, si vous voulez, vous allez à oune distribouteur, et vous rétirez dé l’argent, nous on vous attend ! Combien vous sériez prêts à mettre ?
– Chais pas, 30 Euros ?
– Euh…
Et voilà comment nos top-models italiens sont repartis avec leurs super vêtements Versace sous le bras. Pas d’inquiétude pour eux, je suis sûr qu’ils auront trouvé d’autres gogos. N’empêche, ça fait toujours bizarre la première fois.