Demi-vie Deux
L’une des pierres angulaires de mon expérience vidéo-ludique s’appelle Half-Life. Rarement un jeu n’avait été pour moi aussi immersif, aussi impressionnant, aussi prenant et aussi captivant. L’impact que Half-Life a pu avoir sur moi et sur de nombreux autres joueurs s’explique par plusieurs aspects :
- Une réalisation soignée: le moteur de Quake patché utilisé par les développeurs, une boîte méconnue nommée VALVe, a permis de créer un univers cohérent, un centre de recherches crédible et doté d’une atmosphère immédiatement reconnaissable
- Un scénario cohérent: loin d’une énième invasion extra-terrestre de la Terre, le joueur est ici implicitement rendu responsable des dramatiques événements qui se produisent dans le centre de Black Mesa.
- Une personnalité très marquée: une aura de mystère entoure l’aventure du joueur incarnant Gordon Freeman, et ce dernier a non seulement pour but de sauver sa vie en s’enfuyant de cet enfer mais également de comprendre les tenants et aboutissants de cette catastrophe attendue. Bien moins impersonnel que le très sombre et répétitif Quake 2, qui m’a rapidement ennuyé en solo, ne trouvant son intérêt qu’en multijoueurs – mode dans lequel Half-Life excellait, longtemps avant la sortie de cette catastrophe que fut Counter-Strike.
moi comme pour de nombreux joueurs, Half-Life a été une expérience inoubliable. Sa suite, attendue depuis des mois comme le messie par de nombreux fans, vient de sortir, mais de reports en reports, de rumeurs d’abandon en leaks pirates et après un rocambolesque procès entre VALVe (développeur du jeu) et Videndi Universal Games (éditeur, court-circuité par le programme Steam de VALVe qui permet de télécharger le jeu directement sur leur site) la pression était énorme.
Force est de constater que quelle que soit la qualité du jeu, nous sommes en face d’un ratage. Premièrement, la sortie du jeu donne le sentiment d’avoir été faite dans l’urgence, pour ne pas rater le coche de Noël, et passablement précipitée. De plus, probablement en raison du procès entre VALVe et Vivendi, le jeu doit, pour être jouable, se voir activé via une clé téléchargeable via Steam, même pour les versions boîte achetées au magasin du coin. En clair, sans connexion à Internet, pas de Half-Life 2. Mesure antipiratage ? Comme si ça ne suffisait pas, voici le genre de témoignages que l’on peut lire sur IRC depuis hier, date de la sortie du jeu :
Got the game yesterday morning at 9 AM, installed it and then spent the next 8 hours trying to get it to update itself via Internet so that I could play, which was annoying to say the least. Even more annoying was the fact after 8 hours trying to d/l the updates it still hadn’t done it and a have a 1 Mb broadband connection. So at 9 AM this morning (17 of nov) I still couldnt play the single player game. Enough was enough and have now returned Half-Life 2 to the shop where I bought it and got a full refund (thank the Gods for UK consumer protection laws). Words fail me as to whose bright idea this was to do this with single player game. How sick did I feel when my friend had great pleasure in telling me this morning that he downloaded a cracked version of Half-Life 2 in 2 hours flat and was playing it withing 10 minutes of installing it !!! That’s the last VALVe game I will ever buy no matter how good it is, if that’s their grand vision for the future of PC gaming. I’ll stick with Doom 3 as at least it works !!! So thank you VALVe/Steam for waisting 8 hours of my life trying to get your game to work.
Pour les non anglophones, ça donne ceci :
J’ai acheté le jeu à 9 heures hier matin, l’ai installé, puis j’ai passé les 8 heures qui ont suivi à essayer de le mettre à jour sur Internet pour pouvoir jouer, ce qui était, le mot est faible, ennuyeux. Encore plus ennuyeux, après 8 heures à essayer de télécharger les mises à jour ça n’était pas encore fini et pourtant j’ai une connexion haut-débit 1 Mb. À 9 heures du matin aujourd’hui (le 17) je ne pouvais toujours pas jouer en mode solo. C’en était trop et j’ai ramené Half-Life 2 au magasin où je l’avais acheté pour me faire intégralement rembourser (je remercie Dieu pour les lois anglaises de protection du consommateur). Les mots me manquent pour décrire ceux qui ont eu la lumineuse idée d’imposer ceci pour jouer en solo. Quel ne fut pas mon énervement quand un ami m’informa tout sourire qu’il avait téléchargé en 2 heures une version piratée de Half-Life 2 et qu’il y jouait 10 minutes après l’avoir installé ! C’est le dernier jeu de VALVe que j’achète, quelle que soit la qualité des suivants, si leur vision de l’avenir du jeu sur PC ressemble à ça. Je reste sur Doom 3 qui lui, fonctionne ! Alors merci à VALVe/Steam d’avoir fichu en l’air 8 heures de ma vie pour essayer de faire fonctionner votre jeu.
L’envie de faire un parallèle avec les CD Copy Controlled qui n’empêchent en rien le piratage et ne font qu’emmerder les honnêtes acheteurs me démange violemment, mais je pense qu’il est inutile d’en rajouter au désastre.