24 heures de PSP
Il y a donc 24 heures que j’ai fait l’acquisition d’une PlayStation Portable flambant neuve. Certains se souviennent probablement que j’avais déjà, à plusieurs reprises exprimé des réserves importantes face à l’engouement général de la presse qui, dans son immense majorité, a plebiscité l’objet en passant sous silence jusqu’à ses défauts les plus voyants (autonomie, manque criant de variété dans les jeux du line-up, fonctions multimédia mises en avant mais anecdotiques, pixels morts, …).
Maintenant que je suis l’heureux propriétaire de cette machine à hype, je pense être en mesure d’en faire une critique un brin plus objective que ce qu’on fait nos amis journalistes sans me faire taxer de fanatisme pro-Nintendo anti-Sony. Il faudrait quand même être bien masochiste pour acheter une machine aussi chère juste pour avoir le droit d’en dire du mal.
Commençons tout d’abord par l’achat en lui-même. A l’origine, je comptais acheter uniquement la console, via le pack le plus simple à $199, celui qui ne propose aucun accessoire particulier, et prendre un jeu à part. Première surprise, ce pack est introuvable sur le territoire américain, en fait je ne sais même pas s’il a déjà existé ailleurs qu’au Japon (en Europe il n’a jamais existé). Me voici donc obligé de faire l’acquisition d’un Value Pack, ce qui ne me ravit pas puisque comme j’ai pu le lire sur IGN quelques heures plus tôt ce pack est une véritable arnaque. Que contient le pack ? Un strap, des écouteurs, une télécommande, une housse, et un Memory Stick de 32 Mo. Quel est le problème ? Comme le dit IGN, ces accessoires ne servent à rien, ou pas loin.
Commençons par le strap: il est laid et peu confortable. Et impossible à enlever une fois qu’il est mis (j’ai essayé, j’ai eu peur de casser la console en deux). Mais bon, ça peut servir pour éviter de faire tomber la console par terre ce qui est une très mauvaise idée, j’y reviendrai tout à l’heure.
Les écouteurs sont jolis, mais la qualité laisse franchement à désirer. Pour profiter pleinement d’un son de bonne qualité, vous devrez acheter de nouveaux écouteurs et il n’y aura pas besoin de mettre beaucoup pour que ce soit meilleur.
La télécommande est probablement l’accessoire le plus inutile, à moins qu’il y ait vraiment des malades sur Terre qui utilisent leur PSP comme lecteur mp3. Non mais sincèrement c’est une plaisanterie ce truc, ça ne sert vraiment à rien. Faudrait que j’essaie avec une vidéo pour voir mais quand bien même, on est rarement à plus de 20 cm de la console quand on regarde une vidéo dessus, donc la télécommande est inutile.
La housse ne protègera la console d’aucun choc. Et elle ne la protègera pas de la poussière non plus, et vu le revêtement intérieur je suis prêt à parier qu’elle va fourbir l’écran de micro-rayures. A mettre à la poubelle rapidement.
Et terminons par l’accessoire le plus honteux, le “carre une Memory Stick de 32 Mo dans le pack coco, on a un stock à vider”. Voilà, 32 Mo ça ne sert à rien, à moins que vous vouliez l’utiliser pour vos sauvegardes et en utiliser un autre pour le reste, ce qui vous oblige à vous le trimballer en permanence avec la console (mais pas dans la housse, y’a rien de prévu pour ah ah ah). Ou alors vous avez envie d’écouter en boucle 5 mp3, donc vous les mettez dessus et puis voilà. J’ai beau chercher je ne trouve pas d’utilisation intelligente pour ce Memory Stick de 32 Mo. Mettre un émulateur NES dessus avec quelques jeux ? Ma foi…
Déjà vexé par le fait de devoir acheter un Value Pack, j’ai aussi, comme je l’ai relaté dans le précédent post, eu la surprise de constater que j’étais dans l’obligation d’encore ajouter $20 à la douloureuse puisque la console était obligatoirement vendue avec Metal Gear Acid. Il faut croire que chez Sony, on s’est rendu compte qu’il ne suffisait pas d’appeller “Metal Gear” un jeu pourri pour qu’il se vende et qu’il fallait là aussi liquider quelques invendus. Bien sûr tout ceci n’est que pure spéculation de ma part, mais les motifs de cette opération me paraîssent plus que flous.
Bref $269 + 8% de taxes = $290,52 auxquels on ajoute les $10,52 du cable USB bien utile pour les transferts et les $204 investis dans l’achat d’un vrai Memory Stick de 2 Go. Waouh, $505 ça c’est du prix grand public ! Bon bien sûr j’aurais pu acheter un Memory Stick plus petit, mais en fait non, je reviendrai là-dessus tout à l’heure.
Une fois l’objet du délit ramené à la maison, commence la phase d’ouverture du paquet. Première mauvaise surprise, le strap et les écouteurs sont posés en vrac sur un espèce de repli en carton. Je soulève le repli, je trouve le bloc d’alimentation lui aussi libre d’aller et venir dans la boîte au gré des cahots. J’enlève le repli en carton et je sors la console ainsi que la doc. Bon, l’emballage est pourri, mais c’est pas encore trop grave.
J’ai beau déjà y avoir pas mal joué via diverses personnes et divers magasins, je suis sous le charme de l’engin. Le design est quand même méchamment soigné avec cet écran énorme, ces gachettes transparentes. Impatient de voir ce que donne l’écran allumé (et craignant avec angoisse de compter les pixels morts), je retire le petit capot en plastique qui protège la batterie et insère cette dernière. Puis je replace le capot. Sauf que je l’ai mal remis. Alors je réessaye. Et encore. Et encore. Et encore. Ah, à ma 5ème tentative, j’ai enfin réussi. Je pensais être le seul à ne pas être doué, mais j’ai eu confirmation par plusieurs personnes: ce capot est super chiant à remettre correctement. Peut-être faut-il un peu d’entrainement. Je verrai plus tard. De toute façon, je ne suis pas censé ouvrir ce truc souvent.
Bien évidemment, en m’acharnant sur le capot, j’ai manipulé la console un peu dans tous les sens. Et c’est là que je découvre que le joli design a un revers terrible: il y a des traces de doigt absolument partout, pas seulement sur l’écran, partout, vu que la façade toute entière de la console est composée du même revêtement plastique brillant. Et avec les traces de doigt, c’est déjà moins joli, d’un coup. Je sors la chiffonette fournie avec la PSP (enfin un accessoire utile) et je frotte. Je frotte. Je frotte. Attendez-vous à devenir un maniaque du frottage tellement la moindre manipulation de la console laisse d’horribles traces.
Bon, c’est pas tout ça, mais je veux allumer. Il me faut donc insèrer l’UMD de démo. J’appuie sur le petit loquet et le tiroir de chargement s’ouvre. Je regarde le mécanisme avec précaution et le jugement est sans appel: ce truc est d’une fragilité incroyable. Y’a du jeu, ça tient avec deux bouts de métal ridicules, ça doit se pèter à la moindre chute c’est pas possible autrement. M’étonnerait même pas que ça s’ouvre pendant le jeu si on manipule la console un peu vivement. J’insère l’UMD de démo et je referme le tiroir. J’ai beau le refermer correctement en appuyant sur toute la surface supérieure, j’observe sans difficulté un jeu d’environ 0.5 mm sur la gauche du tiroir. J’appuie, il s’écarte de nouveau. Je rappuie, il s’écarte encore une fois. Diantre. Allumons, on verra bien.
J’allume, et l’écran m’éblouit de beauté (j’ai passé encore un coup de chiffon après avoir mis l’UMD…). Les petits films de présentation des jeux et des longs-métrages prochainement disponibles sont forts agréables à regarder. Comme les caractéristiques “multimédia” de la PSP m’importent assez peu, je décide de tester mon unique jeu, Metal Gear Acid. C’est joli, ça tourne, c’est nickel. Bon, le jeu en lui-même est pas terrible, mais on en prend plein les yeux c’est l’essentiel.
Sauf que le jeu, quand il s’est lancé, m’a demandé d’insèrer un Memory Stick. Pas de problème, me suis-je dit, et j’ai dégainé le Stick de 2 GB. J’appuie sur le petit bouton pour ouvrir le clapet et… je me dis que ce doit être une mauvaise plaisanterie. Jamais ô grand jamais je n’avais vu un machin ressemblant autant à du bricolage sur une machine de ce genre. Le clapet qui protège le Memory Stick tient via un bout de plastique souple d’environ 5mm de long. Il tiendrait avec du scotch que ça serait pareil. Au prix où j’ai payé, je commence à me dire que ça fait cher pour un matériel aussi mal fini et que Sony se fout un peu beaucoup de ma gueule.
Et c’est tout ? Non c’est pas tout, je peux vous parler des loadings interminables qui pourrissent les jeux même les meilleurs (Burnout est insupportable). Paraît que jouer depuis un Memory Stick permet de les faire disparaître. Bien, il faut donc ripper le jeu, upgrader sa console en 2.00 pour ensuite la downgrader en 1.50 (seul moyen de lancer un backup depuis le Memory Stick), installer un loader, copier l’ISO sur le Memory Stick en priant pour qu’il y ait de la place (certains jeux font déjà plus d’1 Go…), et ensuite lancer le tout. C’est pas super user-friendly, mais comme ça peut vite tourner au piratage on peut comprendre que Sony ne facilite pas les choses…
Ce qui peut déjà beaucoup moins se comprendre c’est pourquoi Sony ne distribue pas avec sa console le codec nécessaire pour compresser ses vidéos en Mpeg4 pour les lire sur PSP. Ni pourquoi ils ne donnent aucune explication sur comment les compresser, et encore moins sur comment les lire avec la console ! Parce que non, il ne suffit pas d’un glisser/déposer dans le répertoire Films… il faut créer deux répertoires, ayant des noms bien particuliers, et glisser les vidéos dessus. En bref, on vous promet la lecture de vidéos, mais en fait c’est pour l’UMD only, vos vidéos à vous, vous pouvez crever pour qu’on vous dise comment les lire sur PSP…
Je vais rapidement passer sur l’autonomie, je pense qu’il est inutile de faire de longs discours sur le fait qu’elle est désastreuse, heureusement les batteries évolueront, tout du moins je l’espère. Par contre, le bouton Power est bien pourri en fait, il semble être géré en software, lors de mes tests de rip / loading de backup j’ai planté la console 2 fois et le seul moyen pour moi de lui rendre la vie a été de retirer la batterie… et donc de me battre avec ce @#! de capot de merde.
Pour faire bref, je pense que la PSP est un bel objet. Classieux, élégant, c’est un jouet pour cadres ou enfants de parents riches. Simplement, au vu de tous ses défauts de finition c’est une épouvantable console portable. Elle est parfaite pour jouer depuis le fond de sa couette, mais l’emmener en métro est quasi suicidaire: la moindre chûte serait fatale à l’écran ou au tiroir de chargement des UMD. Elle est systématiquement pleine d’abominables traces de doigt. Elle souffre de défauts inacceptables pour une machine de ce prix. Beaucoup à la lecture de cet article vont avoir envie de me demander pourquoi, si je la déteste tant, je l’ai achetée. Simplement, je ne la déteste pas. C’est une formidable machine à émulateurs, et j’attends des jeux comme Extreme Ghouls & Ghosts et Street Fighter Alpha 3 avec impatience ! Je n’ai acheté la console aussi tôt que pour profiter des prix US. Je suis juste effaré de constater qu’un produit aussi mal fini et aussi bourré de défauts ait été ainsi porté aux nues par l’ensemble des média, et les défauts en question complètement passés sous silence ! Certes les jeux sont bluffants. Mais à quel prix ? Pourquoi personne parmi la presse française (mis à part NoFrag…) n’a-t’il réellement pris le temps d’avoir un regard objectif sur la console ? Est-ce que les journalistes qui ont écrit ces articles dithyrambiques ont réellement eu une PSP dans les mains ?
Eh bien parfois, j’en doute.
(Et pour ceux qui se poseraient la question, j’ai un pixel mort, bleu allumé tout le temps, complètement invisible pendant qu’on joue)
Commentaire de J.
9/10/2005 @ 14:00
Comme la plupart des pixels morts, invisible sous les jeux heureusement. Enfin moi j’en ai pas (mais j’ai du revenir a la fnac pour échanger ;))
C’est clair qu’il y a tjrs de la carotte et on a pas fini d’en voir (Nintendo excelle aussi dans le style carotage avec les 15 versions de la GBA), commerce powwwwaaaa, on achetera une nouvelle psp quand les défauts précédemment cités auront été corrigés ^^
J.