Sale pute, ta chatte, ta chatte
Le site n’aura pas fait long feu. Quelques semaines après son ouverture, PuteLand n’est plus. Pour les ceusses qui ne connaissaient pas ce site, il s’agissait d’un jeu online de gestion. De gestions de prostituées, plus simplement appellées putes, d’où son nom. Le joueur, après son inscription, est doté de 10 000 uros qui servent de monnaie virtuelle. Il est invité à participer à la Bourse à la pute, sorte de vente aux enchères permettant d’acquérir une première gagneuse, et de faire fructifier son capital grace à ses efforts. Chaque pute a des caractéristiques précises, comme l’âge, la santé, l’addiction à la drogue, etc. Le joueur a la possibilité de la frapper si elle fait mal son boulot ou si elle tente de garder l’argent, de lui permettre de faire une opération de chirurgie esthétique, entre autres. Immoral ? Dans le principe, oui. Dans les faits, il s’agissait d’un jeu quasiment intégralement en mode texte. Aucune image subversive, si ce n’est le portrait polygonisé des différentes putes.
Bien évidemment, les réactions n’ont pas tardé, principalement de la part des féministes tendance radicale. Le Matin, journal suisse (comme le site incriminé) s’est ému de l’humour noir du site. « Dans le genre odieux, difficile de faire mieux. Mais il paraît que c’est de l’humour » dit le journaliste. Ça sent l’objectivité à plein nez, avec une entrée en matière pareille. Dans le même article, le journaliste – terme qui finalement commence à sonner comme une insulte – balance non seulement l’identité du webmaster de PuteLand, déjà facilement trouvable via whois, mais aussi et surtout le nom de son employeur. Dans quel but ? On se le demande encore.
Ce qui devait arriver arriva, et notre webmaster perdit son emploi. Le journaliste jubile. Il tient sa victoire. Il lui a bien fait voir, à ce jeune con, qu’on ne rigole pas avec certains sujets ! Sans aucun remords, d’ailleurs, puisque «Le Matin», pour sa part, n’avait aucune raison de cacher le nom de l’auteur. Encore une victoire d’un champion de la moralité contre un de ces dangereux déviants du net !
Maintenant, un petit jeu. Allez sur le site du Matin. Cliquez sur Petites Annonces. Vous verrez un lien pour les Consulter. Dans la colonne de gauche cliquez sur Charme. Au dessus des niouzes vous trouverez une catégorie Détente. Cliquez dessus. Vous n’avez plus qu’à faîre votre marché dans la liste pour trouver, au milieu des propositions directes, agences d’escorting, salons de body-massage.
D’un côté donc, un journal – pardon, un torchon – fout en l’air la vie d’un pauvre type à cause d’une grosse blague de potache. Parce que pour retrouver un emploi maintenant qu’il est tristement célèbre, il va s’amuser. De l’autre, le même torchon contribue à la prospérité de la mafia locale et au bon fonctionnement du proxénétisme en lui faisant de la publicité. Quel beau monde que celui dans lequel nous vivons.
Commentaire de johnny
30/3/2005 @ 17:47
Courage mon vieux! Et puis tu es presque célèbre maintenant!