Le Monde, 26 juin 2006: Comme attendu, le chef de l’Etat français a délivré, lundi 26 juin, un discours rassurant et optimiste vantant les mérites d’une “France qui existe” et d’un gouvernement qui a pleinement rempli les objectifs fixés, auquel il a renouvelé sa confiance.
(…) Jacques Chirac a tout d’abord qualifié de “vision apocalyptique” la situation décrite dans le pays par la journaliste (crise du CPE, rivalité au sein du gouvernement, affaire Clearstream…). (…)
Pour ce faire, l’occupant de l’Elysée a fait la liste des succès du gouvernement dans les domaines qu’il lui avait fixés comme prioritaires, à savoir la lutte contre le chômage, la sécurité, la croissance et la poursuite de réformes “pour préparer l’avenir”. Une “feuille de route” (certainement l’expression la plus utilisée par le chef de l’Etat) bien remplie et, surtout, couronnée de résultats, selon Jacques Chirac. Des succès auxquels s’ajoutent la hausse du SMIC, des progrès sociaux, comme la “construction de 400 000 nouveaux logements”, des avancées dans la formation, l’éducation et la justice. Bref, une “France qui existe” et non la “petite France” des intrigues politiques et des rumeurs, a répété Jacques Chirac après avoir souligné qu’il renouvelait “bien évidemment” sa confiance au gouvernement et au premier ministre, Dominique de Villepin, malgré la chute de sa popularité.
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Toutes les questions sur les sujets brûlants ont semblé glisser sur le président. Clearstream : “Je fais toute confiance à la justice”, “toutes les hypothèses que j’ai pu lire me paraissent infondées”. La rivalité Sarkozy-Villepin : “Le choc des personnalités est normal, voire souhaitable”. Fusion GDF-Suez : “Un projet qui s’impose et il sera discuté lors d’une session extraordinaire du Parlement en septembre”. Arcelor-Mittal et l’échec du patriotisme économique : “L’offre inamicale de Mittal est devenue amicale”. EADS : le chef de l’Etat serait “choqué” si le délit d’initié se confirmait, mais pour l’instant ce n’est pas le cas ; il reconnaît néanmoins des “problèmes de gestion”.
Se refusant à dire si Nicolas Sarkozy allait être le “candidat naturel de la majorité”, Jacques Chirac a estimé qu’il ne fallait pas “débrayer” la dernière année avant l’élection présidentielle. Quant à lui, il dira s’il se représente “dans le courant du premier semestre”.
Finalement, tout ce que l’on aura appris de cette allocution c’est qu’en plus d’être sourd, Chirac est aussi complètement aveugle.