Lundi, j’écoutais dans la bagnole l’émission de Ruquier sur Europe 1 et pour la première fois de ma vie, Ruquier m’a fait rire. Pour une fois, il n’a pas fait un sale jeu de mot complètement bidon qui ne fait marrer que lui et le public payé pour applaudir, pour une fois il n’a pas ressorti une vanne déjà usée jusqu’à la corde par le Canard Enchaîné ou les Guignols de l’Info. Non.
Lundi, Laurent Ruquier a diffusé le nouveau single de Alizée, dont le titre est “J’en ai marre”. Après avoir introduit ce nouveau single pendant quelques minutes, avec présentation de la jeune chanteuse, bla bla Graine de Star, bla bla débute à 16 ans avec “Moi Lolita”, bla bla protègée de Mylène Farmer, etc. Puis lancement du morceau.
Oh
My
Fucking
God.
En moins d’une minute, top chrono, Ruquier et sa bande coupent le disque pour nous faire profiter de leur sentiment général. Qui est aussi le mien. Mais qu’est ce que c’est que cette MERDE ? Alors oui, on va me dire, un peu de tolérance, tout ce que tu n’aimes pas n’est pas de la merde, bla bla, les conneries habituelles. Non mais attendez, il faut être sérieux 5 minutes, là. Musicalement, c’est fadasse, du niveau de n’importe quel morceau des Quadricolor ou d’un élève de la Staraque. Mais les paroles, là je crois qu’on atteint des records.
Après une rapide recherche sur le web pour être précis dans ce que je vais citer, j’en viens presque à regretter qu’Europe 1 n’ait pas diffusé l’intégralité de la chanson. Il y a des passages d’anthlogie là-dedans.
J’ai la peau douce
Dans mon bain de mousse
Je m’éclabousse
J’en ris!
Voici la moitié du premier couplet. Notez le rapport évident avec le titre du morceau. Ah, vous ne l’avez pas trouvé ? C’est un peu normal, remarquez.
J’ai la peau douce
Dans mon bain de mousse
Pas de secousses sismiques
Je me prelasse
Et me délasse
C’est mon état aquatique
Y’a comme un hic!
Ça, c’était le dernier couplet. Je garde le refrain pour la fin, faut toujours garder le meilleur pour la fin. Et maintenant nous y sommes. Vous êtes prêts ? On respire un grand coup. Ça va bien se passer, vous verrez.
J’en ai marre de la grande soeur
Qui gémit tout et qui pleure
Marre de la pluie, des courgettes
Qui m’font vomir sous la couette – (ARGH)
J’en ai marre de ces cyniques
Et dans les prés les colchiques
J’en ai marre d’en avoir marre
Aussi…
Oui, vous avez bien lu : “J’en ai marre de ces cyniques, et dans les prés les colchiques”. On a eu Verlaine, Prévert, De Musset, Ronsard, Rimbaud, La Fontaine, on a eu des centaines de poëtes, des milliers d’auteurs, des centaines de milliers d’artistes qui ont passé des heures et des heures sur un texte, une rime, une oeuvre, et grace au miracle Universal Music on en arrive là. Je reste sans voix. Et c’est ce genre de trucs que Pascal Nègre veut protèger et préserver en taxant de partout le consommateur moyen ?
Parfois, on a des envies de meurtre.