L’ombre de la honte plane sur le Sénat.

Puisqu’on m’a fait comprendre que je risquais les pires outrages si je ne faisais pas de review du concert de ce soir, voici.

• Choda s’est fait confisquer sa bouteille d’eau à l’entrée, mais ils lui ont laissé son paquet de Petit Beurre.
• Deux minutes avant le début du concert, une dame derrière moi a déclaré: « J’espère que le chili de ce midi va pas descendre trop tôt… sinon je vais faire de la place autour de moi ! »
• Le mec devant moi s’est tapé un sandwich au beau milieu du concert. Ça a senti le jambon pendant près de 20 minutes.
• Les gens qui prennent des photos avec flash pendant la prestation de l’artiste mériteraient qu’on leur enfonce leur appareil bien profond dans l’anus.
• Un concert pareil, ça ne se raconte pas, ça se vit. Si vous n’y étiez pas, c’est dommage pour vous.

Mais comme je suis gentil, j’ai quand même quelques photos amicalement offertes par l’ami Choda. Ainsi que, cerise sur le gateau, une courte vidéo suffisamment longue pour vous faire regretter d’avoir raté ça. Parce que Fiona Apple ne vient pas assez souvent émerveiller la France, et c’est peu de le dire.

Coup de fil: « J’ai deux invitations pour le concert de Sarah Bettens ce soir à la Maroquinerie, tu veux venir ? »

La réponse fut évidente. Premier concert à la Maroquinerie, salle d’aspect fort sympathique et qui promet un set convivial de par la proximité de l’artiste. La première partie met rapidement dans le bain avec “Electric”, groupe parisien aux sonorités rock bien senties et aux morceaux puissants. Un rapide coup d’oeil autour de la salle et un premier constat: la population féminine est en majorité ce soir. Juste devant nous, deux demoiselles charmantes commencent à bouger la tête en rythme avant de… se rouler une énorme galoche ! De fait, je commence à me rendre compte que la plupart des filles présentes ici sont des couples et j’apprends du même coup que Sarah Bettens est une icône lesbienne. Il n’est jamais trop tard pour devenir moins bête après tout, je me sens maintenant un peu comme une fille à un concert de Depeche Mode, et c’est assez amusant finalement.

Elle arrive sur scène souriante, maigre comme un clou et vêtue d’un polo rose ainsi que d’un baggy très large, coupe de cheveux à la garçonne comme à son habitude. Le concert commence et Sarah, pleine d’énergie, lache de puissants riffs sur sa gratte qu’elle abandonnera le temps de quelques chansons, parfois au profit d’une guitare sèche notamment pour un morceau final magnifique et empli de tristesse qui ne manqua pas de provoquer quelques larmes dans l’assistance. Face à un public dévoué corps et âmes, Sarah reprend les morceaux qui firent le succès de K’s Choice et tout le monde chante avec elle les immanquables “Not an addict”, “Everything for Free” et “Believe”. Les 2 rappels et la séance de dédicaces achèveront de prouver que malgré la disparition du groupe, la magie fonctionne toujours.

Comme le dit le titre du post, je n’ai jamais été un ultrafan de K’s Choice, j’aimais bien ce qu’ils faisaient sans plus, j’avais pas mal apprécié le concert de 2003 à Rock en Seine, mais celui d’hier soir m’a permis de constater que certains groupes et certains morceaux sont définitivements faits pour les petites salles. Madame Bettens, merci, ce fut un formidable moment.

Ce soir de 1er avril j’ai vécu, suite à une cordiale invitation de Mademoiselle Morue et de Monsieur Bap* – que je remercie chaudement au passage – ma toute première fois, toutoute première fois, toutoute première fois, toutoute… à une soirée Bide & Musique, site de joyeux malades, siège d’une radio dont je suis un fervent auditeur et dont nous fêtions le 6ème anniversaire.

Une fête dont le clou devait être la présence de François Corbier, idole parmi les idoles, lequel farceur eut la mauvaise idée de se faire hospitaliser pour cause d’appendicite et ne fut donc pas des nôtres… Heureusement étaient présents Edouardo, Michel Maillard, le grand Jean-Noël Dupré et l’immense, que dis-je, le fantastique Adonis !

Un bilan plus que positif donc, et pour cause: il n’est pas donné tous les jours de danser sur du Tessa Martin en soirée…

J’ai constaté que la douleur était une bonne source d’inspiration
Et que les zones d’ombre du passé montrent au stylo la direction
La colère et la galère sont des sentiments productifs
Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu’un peu trop répétitifs
A croire qu’il est plus facile de livrer nos peines et nos cris
Et qu’en un battement de cils un texte triste est écrit
On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores
Pourtant je t’ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts

Le Figaro nous propose de découvrir Les chiffres du téléchargement en France. Allèché par un tel titre, je me jette sur l’article. Premier constat, on ne parle déjà plus que de “la musique à haut débit” ce qui limite déjà le téléchargement à une seule catégorie d’oeuvres.

Je clique, et sous mes yeux ébahis apparaît un premier panneau qui me propose une évolution du chiffre d’affaires des ventes des supports musicaux physiques ! Tout ceci sent l’étude indépendante et impartiale, à n’en point douter. Il faut dire qu’elle provient de “l’Observatoire de la Musique”, dont tout le monde connaît le sérieux. Non ? Bon, pas tout le monde alors.

Et là le verdict tombe, imparable, avec un avisé comparatif entre la baisse des chiffres d’affaires des ventes et… l’augmentation du nombre d’abonnés haut débit ! Bon sang mais c’était si simple et personne n’y avait pensé ? Merci Le Figaro. Bien évidemment, il ne faut surtout pas ajouter à cette étude exemplaire un graphe de l’explosion des ventes de DVD et un autre sur l’évolution du pouvoir d’achat entre 2002 et 2005, ça ferait désordre.

Je sais bien que c’est Le Fig et qu’il faut prendre ça à la rigolade. Mais des fois, on se dit quand même qu’il y a des coups de batte qui se perdent.

Candide que je suis, j’avais donc acheté il y a quelques semaines le dernier album de Gorillaz pour me rendre compte que la bête était Copy Controlled. Un peu deg, surtout que je m’étais déjà fait avoir avec le second opus de RöyksÞpp. Lorsque j’ai appris qu’EMI proposait de m’envoyer une version sans Copy Control de ces deux CDs j’ai sauté sur l’occasion: moins j’ai de DRM chez moi, mieux je me porte. J’ai donc composé le numéro, renvoyé les deux disques, et patiemment attendu.

Aujourd’hui j’ai enfin reçu une enveloppe qui contenait, non pas les deux disques, mais uniquement le Demon Days de Gorillaz. Je déballe donc la bête pour me rendre compte que le CD qu’on m’a renvoyé est toujours Copy Controlled. En fait, c’est exactement le même que celui que j’avais expédié. Avant d’appeller EMI pour les insulter dans tous les langages que j’ai eu la chance d’étudier, je vérifie le reste du contenu de l’enveloppe par acquis de conscience et je constate qu’il s’y trouve un second disque ressemblant à un CD-R. Je regarde la chose de plus près, et oui, c’est bel et bien un CD-R sur lequel a été dupliqué mon album de Gorillaz. Voilà, je l’ai ma copie de sauvegarde sans DRM. C’est ce truc tout moche.

J’ai donc le choix entre le joli disque avec la pochette et le livret, mais Copy Controlled, et cette horreur à peine digne d’un CD pirate de la mafia russe dont l’examen attentif me montre qu’en plus, celle-ci est watermarkée pour fliquer les éventuels usages illégaux que je pourrais en faire ! C’est ça le monde de la musique de nos jours, quoi que vous fassiez, même quand vous achetez vos disques, vous êtes suspect !

Je garde le meilleur pour la fin: cette repro a été faite par des sagouins, les morceaux ne sont même pas mixés correctement, il y a un gap de 3 à 4 secondes entre chaque. Messieurs de EMI, je vous demande de bien vouloir ouvrir la bouche: j’ai très envie de faire caca dedans.

Sur le site de propagande, les jours se suivent et se ressemblent. Exception faite de Michael Jones que je salue au passage, les artistes ne comprennent rien au problème, récitent sagement leur leçon, font tous les mêmes analogies à la con sur les boulangeries, le débat est complètement inexistant, la censure tourne à plein régime.

Pourtant, c’est une quasi-certitude, une fois que nous nous serons tous bien fait sodomiser à sec à coups de poignées de gravier par DADVSI, le ministre et les patrons de majors se féliciteront de « l’initiative citoyenne » créée par cet « espace de dialogue » entre les artistes et les internautes. D’ailleurs, le ministère commence déjà à communiquer en ce sens: « Nous avons eu en deux jours 40 000 connexions sur ce qui est le premier site véritablement pluraliste sur le téléchargement : il y a autant, voire plus d’arguments contre que pour le projet de loi qui se sont exprimés »

Avec environ 99% des commentaires en opposition avec le projet de loi, tout est dans le « voire plus ». Et comme ces commentaires ne seront de toute façon pas écoutés parce que y’a pas le choix, pourquoi est-ce qu’on se fait chier à essayer de débattre avec ces gens, je vous le demande.