C’est en plein Rock en Seine que Netsabes m’informe que les Eagles of Death Metal seront en concert au Trabendo quelques jours plus tard. Ni une ni deux, nous nous rendons sur le stand de la Fnac fort opportunément situé en plein coeur du site du festival et achetons notre place.
Le jour J, arrivé sur les lieux pile à l’heure indiquée sur le billet, 19h30, je suis rejoint 15 minutes plus tard par mon acolyte et nous pouvons voir au loin le groupe se faire tirer le portrait par un photographe près de son bus. A vue de nez, nous reconnaissons Jesse Hughes, Dave Catching, l’espèce de grand mec baraqué blond avec des lunettes de soleil qui semble être Josh Homme et à coté d’eux un mix improbable entre Slash des Guns’n Roses et The Undertaker, le catcheur des années 90. Nous entrons à l’intérieur de la salle afin de déguster une petite bière désaltérante et Catching prend le micro pour annoncer que leur groupe de potes devant assurrer la première partie est finalement absent. Les Eagles of Death Metal vont donc jouer les DJs en lieu et place de cette première partie. Un programme à priori attirant qui permettra de patienter sans trop s’ennuyer, sauf que. Sauf que les morceaux que nos amis enchaînent (le mot est un poil exagéré, disons qu’ils se contentaient de cliquouiller dans leur iTunes quand ils y pensaient) sont d’une nullité consternante. Déjà, passer du rap pour faire patienter une foule venue voir du hard rock, je me suis demandé à plusieurs reprises s’il ne s’agissait pas d’une blague. Après 1h10 de cette pitoyable plaisanterie, il est 21h, le vrai concert n’a toujours pas commencé et la faim cède sa place à l’énervement.
D’un coup, la musique s’arrète et tout le monde se dit que ça y est, c’est bon, on va pouvoir y aller. C’était sans compter sur le nécessaire passage par les balances. Inutile d’ajouter que nous nous sommes tous demandés pourquoi celles-ci n’auraient pas pu être mises en oeuvre durant la grosse heure d’ennui profond que nous venions de subir. Après 15 minutes, nous nous disons la mort dans l’âme que ça va commencer à 21h30 soit deux heures après l’heure indiquée ce qui est quand même une vache de grosse première partie pour un concert devant 200 personnes.
Les lumières s’éteignent instantanément pour mieux nous faire mentir. Le groupe entre sur la scène, et là, gros doute. Il ressemble quand même pas trop à Josh Homme, le mec derrière les cymbales. Il a presque la carrure, mais la tronche c’est pas ça du tout. Tristesse et consternation, ce n’est pas lui, c’est un autre gars dont j’ai déjà oublié le nom. Fort heureusement, le public n’a pas le temps de se lamenter. Hughes est en pleine forme et ne cesse de répéter qu’ils sont super contents d’être là et que c’est limite le plus beau jour de leur vie. J’imagine qu’il répétera la même chose demain en Espagne, mais ça a le mérite de faire plaisir au public. Le gig commence néammoins et la chaleur monte vite, le public s’emballe, c’est une frénésie qui emporte rapidement tout le monde, ça saute et ça slamme dans le moshpit et aïe putain d’enculé de merde ça fait deux fois que tu me crames le bras avec ta clope de mes couilles t’es trop con pour te douter que tu vas brûler des gens dans un bordel pareil ? Tu mériterais que je te mette le pied dans la gueule en sautant de la scène tiens ah bin pas besoin l’autre grand mec bourré vient de le faire pour moi ah ah ah ah ! On saute, on s’amuse, on rigole, et mis à part 2-3 pénibles qui avaient semble-t’il oublié qu’ils n’étaient pas tous seuls, l’ambiance était quand même salement bonne. Surtout que Hughes continue d’en faire des tonnes, et c’est parti pour une alternance de titres du premier et du deuxième album, ainsi qu’un étonnant cover de Stuck in the middle with you et un peu plus tard un autre de Brown Sugar, le public est conquis, c’est bon, encore, encore, aaaah donne-moi tout grand fou !
Au bout d’1h15 malheureusement le show s’achève et les lumières se rallument, ce fut rock et ce fut bon. Testé et approuvé. Les Aigles du Métal de la Mort, reprends-en c’est de la bonne.