Y’a de l’idée
Mais c’est une mauvaise idée.
Des millions d’américains sans aucune couverture maladie. Un système de santé déficient, aux abysses du classement des pays occidentaux. Des compagnies d’assurance faisant passer le profit par dessus tout. Et des pays voisins infiniment plus accueillants pour les malades. Voici une facette de l’Amérique dont on entend souvent parler mais dont on ne connaît finalement pas grand chose. Et celle-ci n’est pas belle à voir.
Sicko, le dernier film de Michael Moore, est une violente charge envers l’absence de Couverture Maladie Universelle en vigueur aux États-Unis. Envers le châtiment infligé aux personnes ne pouvant financièrement assumer le coût d’un traitement ou d’une hospitalisation. Même si Moore conserve certains travers, ce film est probablement, à ce jour, celui dont le message a le plus de chance de porter même parmi ses détracteurs.
Absolument indispensable.
J’ai toujours bien aimé le boulot de Michel Gondry, fut-ce ses clips ou ses films (bon, j’avoue, je ne les ai pas tous vus, mais rien que le concept du prochain me botte déjà à mort). Et voilà qu’une interview de lui dans Écrans me fait d’un coup perdre pas mal d’illusions.
Quand mon fils est venu vivre à New York avec moi il y a quatre ans, il regardait la série Oz à la télé, un truc abject sur la vie en prison. Donc, j’ai résilié mon abonnement au câble et comme l’information sur les gros networks est vraiment pourrie, j’ai carrément arrêté la télé. De plus, j’ai interdit les jeux vidéo à la maison, j’ai trop vu les ravages que ça fait. Le jeu vidéo, c’est une stimulation immédiate, puis une descente du plaisir, ce qui pousse à recommencer jusqu’à en crever.
Comme quoi, on peut être un réalisateur doué, un artiste de talent, et raconter de la merde.
Peter Fondu, le spécialiste cinéma de Oui FM, a vu le film Da Vinci Code. Morceau choisi: « Je n’avais pas lu le roman de Dan Brown, on est plus beaucoup mais il y en a quand même, mais si le livre est aussi monumentalement con que ce qu’on a vu hier soir, y’a aucun regret à avoir ! »
Eh bien je suis en mesure de te le confirmer, Peter. Y’a aucun, mais alors aucun regret à avoir.
Edit: le film s’est fait crucifier lors du gala d’ouverture. Du jamais vu.
Si l’on s’attarde sur chaque étape de sa carrière, Michaël Youn aura réussi l’exploit de devenir célèbre en n’ayant strictement aucun talent. Qu’il s’agisse de comique, de jeu de scène ou bien de jeu d’acteur, tout en lui sonne creux, faux et le repompage à plein nez.
Animateur de radio après être passé par la case standard sur Skyrock et un Fun tombé en décrépitude, il atterrit après casting au Morning Live de M6 parce qu’il dit prout lorsqu’il présente les actus. Là, il devient en deux ans une vedette auprès d’un public majoritairement jeune: montrer son cul et gueuler dans un mégaphone, voilà à peu près tout ce que Michaël aura besoin de faire, on est loin d’un Desproges ou même d’un Coluche. Ces derniers avaient d’ailleurs le bon goût de ne pas être des malades dangereux, comme lors de cet inoubliable sketch dans lequel notre ami invective des motards pour faire un demi-tour en catastrophe sur une nationale, rouler comme un malade le temps que les flics le rattrappent, et donc leur faire risquer leur vie ainsi que celle des autres automobilistes en bon connard irresponsable. Un single intitulé “Stach Stach” dont le niveau dépasse à peine celui du lavabo de Lagaf explose les charts. Après une daube cinématographique surfant sur sa cote de popularité nommée “La Beuze”, Youn démontre une étonnante capacité de recyclage avec les abominables “11 Commandements” pour lesquels il interprète justement un single intitulé “Comme des connards”, clone fini à la pisse de “My Sharona” des Knacks. Au concept intégralement repompé sur Jackass bien que l’animal s’en défende, ce nouvel étron filmique s’offre une nouvelle fois le mauvais goût de faire prendre des risques à des malheureux qui n’avaient rien demandé quand l’émission de MTV, elle, n’engageait que les joyeux débiles qui y collaboraient. Le succès de Michaël est tel qu’il s’imagine capable d’un one man show et commet “Pluskapoil”, sur lequel je ne ferai pas de commentaire: je ne l’ai pas plus vu que celui d’Arthur et de toute façon je ne m’en fais pas, on devrait se le bouffer régulièrement à la téloche lors des fêtes de fin d’années d’ici une décennie. L’an dernier survint la première anicroche à la courte carrière de superstar de notre jeune premier, surprise, Iznogoud, désastreuse comédie dont Youn tient le premier rôle se vautre comme une vieille otarie bourrée à la bière au box-office et disparaît des salles obscures au bout d’un mois. Après une période durant laquelle il s’est fait relativement silencieux, si l’on omet une apparition catastrophe dans la non moins catastrophique émission de Marc-Olivier Fogiel, voici que Michaël nous la joue grosse comédie à l’américaine avec “Incontrôlable”, sorte de “Fous d’Irène” du pauvre, le talent des frêres Farelly en moins.
Michaël Youn me sort par les trous de nez, je n’en peux plus de ce type, renvoyez-le à ce standard qu’il n’aurait jamais dû quitter, je n’arrive pas à imaginer qu’il soit si difficile de trouver un mec plus doué que ce recycleur incapable. Ce qui me console et me fait quand même beaucoup rire c’est qu’au moins, là-dessus, tout le monde semble unanime à tel point que j’ai cru qu’Allociné buggait. Voilà au moins un talent de Michaël Youn: devenir tellement lourdingue à vomir qu’il finit par faire l’unanimité contre lui. De mémoire, je n’avais jamais vu un tel défonçage collectif. Je serais lui, je hurlerais au complot.
Edit: eh bien voilà, c’est fait, il a hurlé au complot. Pas longtemps. À voir ici.
Je n’ai jamais été contre une critique acerbe dans tous les domaines. La télévision est d’ailleurs un endroit gerbant de consensualité où tout le monde ne fait que des trucs formidables et où jamais un avis négatif n’est émis, la radio s’en sort un peu mieux grace à des émissions comme Le Masque et la Plume où depuis 50 ans certains se font étriller sans ménagement, la presse c’est mitigé, parfois mieux vaut ne pas fâcher certains annonceurs et rester sympa avec des oeuvres d’une qualité plus que limitée.
Mais plus je lis les critiques cinéma de Chronic’Art, plus je les trouve insupportables de prétention, bouffies d’intellectualisme elito-branlettesque avec leurs phrases de cinq lignes sans virgules remplies de mots piochés dans un dictionnaire des synonymes et leur condescendance affichée. Ils se la surpètent en permanence, et ça me file des boutons. C’est grave, Docteur ?
Assez hallucinante, l’histoire du critique imaginaire qui adore les films Sony Columbia Tristar et qui en chante les louanges alors que tous ses collègues, bien réels ceux-ci, ont démoli lesdits films. Pris la main dans le sac en flagrant délit de foutage de la gueule du spectateur, Sony décide de rembourser toute personne s’étant estimée flouée. Encore faut-il, tout du moins je le suppose, que ladite personne dispose encore du ticket de cinéma faisant foi, ce qui pour des films sortis entre 2000 et 2001 ne devrait finalement pas coûter si cher au studio.
Je me demande si je ne pourrais pas obtenir de la rédaction de Première qu’ils me remboursent mon ticket de Kill Bill vol.1, tiens.
Avec l’avènement d’Internet, tout un chacun a accès à un panel d’images abominables, horribles, que la presse dite « traditionnelle » recouvre d’un voile pudique. Images gores, scatologiques, pornographiques, tout un chacun peut, s’il le désire, avoir sa dose de cadavres déchiquetés, de décapitations, de démembrements, de corps humains noyés, pendus, couverts d’excrêments, nageant dans leur vomi, et j’en passe.
Phénomène presque inquiètant, certaines images qui provoquaient en moi une réaction brutale de rejet me paraîssent désormais bien anecdotiques. La force de l’habitude, je suppose. J’imagine qu’il en est de même pour les forces de l’ordre ou les pompiers quand ils sont envoyés sur les lieux d’accidents ou de crimes. Les premières fois sont éprouvantes, et après, on s’y fait.
Pourtant, toutes les atrocités montrées sur des sites aux noms évocateurs de rotten.com ou ogrish.com ne m’avaient pas préparé à ceci.
En effet, Hollywood a décidé de contre-attaquer. Préparez vos sacs à vomi, éloignez les esprits sensibles, j’ai bien peur que rien ne vous permette d’être suffisamment blindé pour affronter ça.
Oui, je sais, ça fout la trouille.