Flotte en Seine, acte 1

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 28/08/10 à 2:41

Il est près de deux heures du matin, j’écris ce post depuis le navigateur de la PS3 qui m’a déjà fait planter la console à deux reprises ce soir, je rentre de Rock en Seine, je suis crevé et cette première journée de festival était placée sous le signe de l’étrange et de l’humour, so: don’t make me chier.

Pourtout tout avait plutôt bien démarré avec un temps d’attente record d’environ cinq secondes et vingt-trois centièmes pour passer la sécurité et récupérer le précieux bracelet trois jours. Forcément comparé aux trois bons quarts d’heure de Solidays fin juin, on sent la différence. Première fausse blague la météo qui alternera entre beau soleil et averses costaudes, les prévisions pour le week-end ont complètement changé par rapport à ce matin, on nous annonce un temps de chiotte pour les trois jours du festival, youpi. Je rejoins les amis Netsabes et Sushi qui me disent s’être ennuyés devant Foals dont je n’entends que la fin du set, de loin, Fred se joint à nous quelques minutes plus tard ainsi que le camarade Gérald qui signera la meilleure vanne de la journée: “Dîtes donc, Eels, Underworld, Skunk Anansie, Massive Attack, Cypress Hill, Blink 182… Les soirées ‘We are the 90s’ ont tellement de succès qu’ils en ont fait un festival !”

Nous sommes devant les québecois de Beast et pas grand chose à dire si ce n’est que c’est pas mal. Alors forcément, le programme qui les compare à RATM, Portishead et Gorillaz raconte n’importe quoi, ce sera l’objet de nombreuses vannes, mais finalement le groupe s’en sort bien et c’est loin d’être désagréable à suivre. Nous filons voir The Kooks que je connaissais vaguement de nom, en fait il s’avère que je connaissais aussi leur titre le plus célèbre, sauf que leur britpop “plus fascinante que futile” et “sur les traces de Blur ou de Supergrass” (je cite) se contente surtout de faire les poubelles de ces deux groupes, n’est strictement d’aucune originalité et fait ce que tous les groupes de britpop font depuis 40 ans, à savoir plagier les Beatles. C’est du déjà entendu/vu mille fois, et on peut tromper mille fois une personne, mais on ne peut pas tromper mille… non c’est pas ça. On peut tromper une fois mille personnes, mais…

Direction la grande scène pour Cypress Hill qui d’après le programme “a fait entrer le rock dans le monde du hip-hop: sur scène, basse, guitare et batterie sont alliées aux platines”, promettant une véritable “fusion des genres sur fond de rock bien viril”. Sauf que les pépés du rap californien se contentent du strict minimum pour leur set, aucun instrument à cordes à l’horizon, il y a bien quelques percus et une platine, mais pour le reste c’est tout, ça enchaîne les morceaux à tel point que le profane a l’impression que ça ne s’arrête jamais, et pour peu que l’on ne soit pas plus fan que ça on a déjà  sa dose au bout de vingt minutes (de toute façon les quelques morceaux un peu connus ils les ont joués). Nets et moi allons donc voir French Cowboy, formation composée d’anciens des Little Rabbits, moui c’est bien mou tout ça. Reprise de “The wall” de Pink Floyd sans grande inspiration, nous préférons fuir en direction de Black Rebel Motorcycle Club qui, après un début de set prometteur, s’enfonce à n’en plus finir dans une atmosphère profondément ennuyeuse… jusqu’au dernier quart d’heure, enfin énergique, et qui réveille le public déjà amorphe après une demi-journée de festival. Je pars manger et rate volontairement le début du set de Blink 182 dont je me fous complètement puisque dans ma jeunesse, j’ai connu NoFX, Pennywise et Green Day, finalement après manger histoire de ne pas mourir idiot je vais voir ce que ça donne sur scène, Travis Barker, le batteur, et accessoirement le seul bon musicien du groupe, fait un petit solo, et puis le chanteur se lance dans une série de blagues d’un niveau qui ferait carrément honte à Guy Montagné et toute l’équipe des Grosses Têtes: “I went to the museum this afternoon… It was very disturbing ! It was called Musée du Lube ! Very disturbing ! Musée du Lube !” – une vanne qui peut à la rigueur passer en fin de soirée entre potes bourrés à l’université, vachement moins quand on est un quarantenaire qui se prend pour une rock star qui se prend pour un skater. Finalement après “What’s my age again” qui restera le seul morceau que je trouve tolérable du groupe, je me tire voir ce que donne Deadmau5 dont je n’avais jamais entendu parler, eh bin c’est pas mal, il faut aimer la minimal techno et la house un peu progressive, mais ça passe et ça fait un peu remuer du cul. Et puis c’est une sorte d’apéro pour le final de la soirée.

J’avoue que je me demande un peu ce qui est passé dans la tête des organisateurs.

– Eh les mecs, les années précédentes on a été super forts pour inviter des groupes disparus que tout le monde ou presque a oubliés, mais qui avaient quand même eu 2-3 succès à leur actif… Alors okay, Jesus and Mary Chain c’était chiant, Nada Surf tout le monde s’est tiré après “Popular” et Faithless pareil après “Insomnia”, mais quand même, c’est pas mal de rameuter des groupes comme ça, les gens ont l’impression que c’est super célèbre et ça te remplit une programmation à peu de frais !”
– C’est pas mal ça comme idée ! Tiens je pensais à ce groupe de techno minimale anglais qui avait eu un petit succès avec un morceau qui était dans la B.O. de Trainspotting…”
Babylon Zoo ?”
– Mais non tu confonds tout, eux c’était une pub Levis. Le morceau dont je te parle il a aussi servi dans une pub Mennen… Et tout le monde se souvient du début parce que de toute façon la suite c’est de la minimale allemande façon Techno Parade.”
– Ah ouais, Underworld !”
– Voiiiiilà !”

Et donc le concert de Underworld commence, on se dit qu’on va être dans une ambiance sympa en étant tout devant, mais les mecs ne sont pas cons et ne commencent pas avec “Born Slippy”, le fameux (et unique) morceau super connu du groupe, le chanteur porte une marinière et un jean slim, un spot rose l’illumine, il remue son bassin de façon explicite sur les coups de boutoir sourds du beat, ce n’est pas la Techno Parade, c’est la gay pride, c’est le concert le plus gay qu’il m’ait été donné de voir, et puis musicalement c’est la catastrophe, si je devais résumer le concert je le ferais en employant cette retranscription de Sushi “Poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum break attention ça reprend poum poum poum poum poum poum poum” le problème de la minimale, c’est que pour peu que le groupe soit un peu feignant il peut faire du play-back tranquillou, et d’ailleurs c’est ce qu’ils font, à un moment le chanteur prend une guitare et fait clairement semblant d’en jouer, c’est ridicule, alors on se marre en hurlant POUM POUM POUM POUM mais ils ne jouent toujours pas Born Slippy, on repart au bar en écoutant les POUM POUM POUM POUM de loin, puis on revient voir mais toujours ces foutus POUM POUM POUM POUM, pas l’ombre d’un effort mélodique, pas le moindre break un peu impromptu, tout ceci est affreusement prévisible, je me dis que je faisais la même chose avec RealTracker au lycée, et là c’est foutu j’ai l’impression d’être au concert d’un mec qui diffuserait un mod Amiga.

Alors que nous prenons la poudre d’escampette, nous entendons Born Slippy, enfin, ultime morceau d’un set qui nous aura bien fait rire à défaut de nous proposer de la musique. Cette première journée fut donc assez étrange, avec une bonne surprise, pas mal de déceptions, et beaucoup d’espoirs pour celle de demain qui cristallise bien 80% des groupes que je veux voir à ce festival… Stay tuned.

Le navigateur de la PS3 n’aime pas DU TOUT l’autosave des drafts de WordPress. Il m’a vidé ma fenêtre d’édition. Quand je rouvre le draft, il m’a niqué tous mes accents. Chouette !

Bon, ça ira là non ?

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur — kwyxz le 25/08/10 à 10:25

Alors déjà mon téléphone portable qui se met à rebooter n’importe quand, en pleine communication, pendant que j’envoie un SMS, pendant que je ne fais rien, c’était relou, mais quand la durée de vie de la batterie est passée à moins de 24h en inactivité et 10 minutes d’appel et qu’en prime la coque a commencé à se fissurer, j’ai trouvé ça un peu rude. Heureusement le gros lard m’a promis de me filer son iPhone 3GS avant de partir faire son tour du Monde, donc ça compense un peu.

Quand mon home cinema Samsung, après avoir vu son bloc de lecture mourir et son entrée audio optique ne jamais fonctionner, a décidé de cramer son DSP de traitement du son numérique, ce fut un long chemin de croix auprès du revendeur et du fabricant pour parvenir à obtenir un échange potable. Plus jamais de ma vie je n’achète chez Samsung, c’est terminé.

Quand mon PC de bourgeois, payé à grands coups d’astreintes, s’est offert le luxe de me flinguer le disque dur SSD Kingston de 80Go qui hébergeait l’OS, j’ai un peu tiqué. J’ai fait jouer la garantie, tout s’est bien passé pendant quelques mois, et là fin juillet après un crash je reboot et Monsieur décide de ne plus rien afficher. Les ventilos tournent, les loupiotes s’allument, mais l’écran n’affiche rien. Testé l’écran, testé le CPU et la Mobo, testé un peu tout, il me reste le choix entre la carte graphique et l’alim, dans les deux cas ça me gonfle un peu.

Sur mon Macbook Pro je n’avais jusqu’ici eu que des problèmes de batterie, tous plus bizarres les uns que les autres: extinction brutale alors qu’il reste plus de 85% de charge, perte de wifi, rappel général pour risque d’incendie… autant dire qu’après mes 3 changements je ne suis toujours pas pressé d’avoir un de ces nouveaux modèles où la batterie est intégrée, ce que je considère toujours comme étant la décision la plus conne de toute l’histoire d’Apple (et la plus injustifiable du point de vue de l’utilisateur). Mais là un de mes ventilos a décidé que le whine du CPU, que je subis depuis le day one, n’était pas suffisant, et commence à hurler dès que la machine bosse un peu. Rendez-vous pris à l’Apple Store du Louvre, on me conseille de faire un backup de mes données.

Ce que je fais, donc, avant-hier. Sauf que ce matin, au réveil, mon disque dur externe décide de ne plus être lisible par mon Mac.

Du tout.

Alors la prochaine étape je me demande un peu ce que ça va être. J’hésite entre le RROD de ma 360 ou le court-circuit de ma PS3 qui foutrait le feu à mon appartement.

The truth is, you suck

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 21/07/10 à 2:16

De vilaine humeur.

Quand j’étais petit, je lisais les magazines spécialisés sur les jeux vidéo et je rêvais de devenir testeur. Être payé pour jouer toute la journée, voilà qui s’apparentait d’assez près à l’idée que je me faisais d’un métier de rêve. Celui qui me donnerait envie de me lever le matin. Celui que je ne rechignerai jamais à faire puisque bien évidemment, cette vision idyllique de la chose oubliait largement qu’il faut parfois se taper des bonnes grosses daubasses en test. C’est pour cette raison qu’un beau jour de 2007, pour fêter les cinq ans du présent blog, j’ai eu envie de créer Gaming since 198x et d’y inviter quelques compagnons de route, pour aborder le jeu avec nos yeux de vieux briscards, mais aussi réaliser ce rêve de gosse.

À l’époque, il ne me serait jamais venu à l’idée que ce projet, issu de ma passion, puisse me rapporter un centime. D’ailleurs, il ne m’en rapporte toujours pas un puisqu’il est toujours hors de question de mettre une seule publicité sur le site, ni de donner dans le post sponsorisé complaisant. Aussi, lorsque j’ai eu l’immense chance d’être mis en contact avec les community managers s’occupant des événements PlayStation et Xbox, je me suis d’une part étonné qu’il existe de tels avantages pour de simples blogueurs et d’autre part dit qu’il valait mieux en profiter tant que ça durait, parce que vu qu’on risquait de massacrer un jeu généreusement fourni par un éditeur le bonheur allait vite tourner court.

Malheureusement celà m’a aussi amené à découvrir que toute une catégorie de personnes juge légitime qu’on lui offre des goodies, des jeux gratuits, et qu’on l’invite à des soirées. Ces gens sont persuadés que leur blog, probablement la meilleure source d’information depuis l’ORTF, est tellement fantastiquement excellent et indispensable qu’il justifie allègrement tous les cadeaux qui leur sont faits. Ces personnes, capables de chier une brique lorsqu’elles ne reçoivent pas leur exemplaire presse d’un jeu, se comportent comme les derniers des connards durant les soirées puisque, attends mec, je suis blogueur moi, merde. Eh bin non mon pote: t’es une merde. Mais c’est pas parce que tu squattes le buffet que t’es une merde, non ça j’ai envie de dire que t’as raison d’en profiter, c’est parce que tu n’assumes même pas ton appartenance au clan des imposteurs, et que t’es persuadé d’avoir une légitimité alors qu’en fait t’es rien. Au mieux tu poses une crotte de temps en temps sur ton super blog SERIOUS BUSINESS histoire de conserver ton audience de débiles qui trouve ça tellement génial de te voir décrire les trucs qu’on t’offre (ou que tu t’achètes parce que t’es plein de fric), au pire la marque se penche et en ramasse dix comme toi dès que tu n’as plus assez de visites. Alors putain, arrète de te prendre comme ça au sérieux: tu tiens un blog sur les jeux vidéo, bordel de merde, t’es pas Maître Eolas, t’es une fourmi sur le web et tout ce qu’on t’offre, c’est pas un dû, c’est un putain de privilège.

C’est quand même dingue de voir tous ces gens invités à des soirées où le bon sens voudrait qu’ils n’aient rien à y foutre, même pas foutus d’au moins remercier ceux qui les y ont invité. C’est quand même hallucinant de voir toute une population de morts de faim se précipiter au buffet dès l’arrivée d’un truc comestible, vaguement regarder les produits présentés en attendant que la bouffe arrive, puis se tirer sans demander son reste une fois le buffet vidé. J’avais conscience de complètement abuser le système et d’en rajouter quand je parasitais les soirées Gratuit Gratuit ? Pour eux c’est une attitude tout à fait normale. Sans parler des manières de merde, de l’incivisme, et de la prétention généralisée. Je ne parle pas spécifiquement de ce soir, c’est une attitude que j’ai pu observer durant plus d’un an. Toute cette population de branleurs est archi-privilégiée et un bon paquet d’entre eux se prend pour la nouvelle bourgeoisie, c’est à gerber. Eh, bande de merdes, n’oubliez pas qui vous êtes, qui vous n’êtes pas, ni d’où vous venez, parce que quand on voit comment vous vous comportez vous méritez vraiment d’y retourner. Heureusement il subsiste quelques personnes qui sont simplement heureuses d’être là et savent apprécier les générosités qui leur sont octroyées, et j’ai toujours plaisir à croiser ces gens en soirée, mais l’attitude des autres donne vraiment des envies de briques dans la gueule… dealer avec ce genre de personnes tous les jours, c’est pas un boulot si marrant que ça, finalement.

Community, continuity, and such

Dans la catégorie: Humeur,Watching TV — kwyxz le 13/07/10 à 2:06

Ce soir j’ai enfin découvert le fameux épisode 1×23 de Community, intitulé Modern Warfare, qui éveillait ma curiosité pour deux raisons, la première évidente est le titre qui sait parler au joueur en moi, la deuxième est que cet épisode est, de l’avis général, le meilleur de toute la première saison. Lors de ma découverte de la série j’ai déjà observé sur Twitter que la série, si elle me plaisait beaucoup et me faisait rire, souffrait de problèmes de montage qui parfois m’avaient sauté au visage tellement ils étaient évidents et gênaient ma lecture immédiate de certaines scènes.

Cette remarque a beau être parfaitement fondée, on m’a objecté que je n’étais qu’un pisse-froid pinailleur aigri et c’est tout juste si on ne m’a pas reproché d’inventer lesdits problèmes.

Je vais donc démontrer par la présente que même l’épisode considéré comme étant le tout meilleur de cette saison en souffre, histoire d’une fois pour toutes clore le sujet et démontrer que mes détracteurs ne sont qu’une bande de vilains aveugles, ou alors les pires fanboys de mauvaise foi. Promis, après je n’en parlerai plus jamais sans y avoir été invité.

Scène d’introduction de l’épisode, Britta et Jeff entrent dans la salle de travail: ils portent tous les deux des livres à la main.

Britta pose ses bouquins, Jeff garde les siens à la main.

Tiens, au plan suivant les livres de Britta ont disparu ?

Elle n’a pourtant plus rien dans les mains… et le pire c’est que Jeff non plus !

Ah mais, les voilà les fameux bouquins ! Ils sont posés devant Jeff, et sont quasiment collés les uns aux autres.

À moins que… ce n’est pas possible, j’ai dû rêver, ou bien Britta a déplacé sa pile de bouquins à la vitesse de l’éclair pour que désormais cinquante bons centimètres séparent ses bouquins de ceux de Jeff.

J’ai dit cinquante ? Hmm. Non, c’est plutôt dix là, hein ? Moins ?

Ah, quand le doyen entre dans la pièce ils se sont un peu plus éloignés. Probablement une force de répulsion d’origine magnétique. Disons vingt centimètres, à tout casser.

Au temps pour moi, ils ont de nouveau cinquante centimètres d’écart. Je dois voir de travers.

Mais quel âne je fais: ils sont collés.

Ah bin non.

Le tournage de cette séquence d’intro a nécessité trois, voire quatre prises différentes, et un truc aussi simple à gérer que le positionnement des bouquins de Britta et Jeff passe complètement à la trappe. Pourtant certains efforts sont faits: si vous regardez la pendule dans le fond, elle est volontairement arrètée pour toujours montrer la même heure.

Ne vous leurrez pas: ce genre de gag arrive dans la quasi totalité des épisodes, de façon plus ou moins visible, les pires scènes étant celles où les acteurs se téléportent. Vous croyez que j’exagère ? Revoyez le 1×08 à partir de la quatrième minute et suivez le déplacement de Jeff.

Alors non, ce n’est pas dramatique et ça n’en fait pas une mauvaise série pour autant: je n’ai d’ailleurs jamais dit le contraire et j’ai adoré cet épisode 1×23, tout simplement adoré. Il y a juste sur ce plateau un(e) script(e) qui fait très mal son boulot et c’est très dommage tant le reste, qu’il s’agisse de l’écriture ou du jeu des acteurs, est vraiment de très haute tenue. Si vous ne connaissez pas encore Community je vous invite à la regarder, que vous voyiez ou non ces problèmes de continuité vous allez passer un très, très bon moment.

Failtival, la conclusion

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 28/06/10 à 15:17

Réveillés presque tôt ce troisième jour, il n’est même pas midi, nous décidons de nous cultiver un brin avant de retourner nous abrutir et écouter de la musique bruyante, nous regardons donc Bad Boys II tandis que je réponds parcimonieusement à chaque gentil message reçu pour mon anniversaire. Sushi est claqué et moyennement motivé par la prog de ce dimanche, c’est donc seul que je me dirige vers le site après m’être royalement envoyé un So Grilled de chez McDal ramené par Fred. Cette troisième journée sera-t’elle une bonne surprise comme la veille, ou le festival se terminera-t’il sur un gros échec, la réponse après une courte publicité.

J’appelle Mathieu en chemin histoire de le retrouver au métro comme la veille, je me pose dans la ligne 13 et 50 minutes plus tard je suis à Boulogne – Jean Jaurès, Mathieu me dit qu’ils auront du retard, je me dirige vers le site du festival et vers 16 heures 30 je suis sur site, il fait une chaleur épouvantable, une première bière puis une deuxième, je passe au saut à l’élastique où il y a une file d’attente de malade, pas trop envie de risquer de louper Java à 18 heures, je reviendrai après puisque les papiers accrochés aux barrières indiquent encore “Fin des sauts à 23 heures” j’ai largement le temps. Je me pose un moment au stand Guitar Hero au fond duquel on trouve UNE CLIM puis il est presque l’heure, je me dirige vers la grande scène, je tombe complètement par hasard sur Mathieu, Emma et les autres, le concert de Java commence et comme on pouvait le prévoir c’est très bon, énergique, énervé, Erwan le chanteur crowdsurfe, il fait déplacer la foule à gauche, puis à droite, puis à gauche, puis à droite… et c’est épuisés que nous quittons la grande scène après ce set très carré et impeccable et son rappel. Tout le groupe me souhaite un joyeux anniversaire, je suis gonflé à bloc, je me dirige vers la zone de saut à l’élastique même si je dois à grand regret quitter le groupe qui va voir Pony Pony Run Run (surtout que j’aurais bien fait plus ample connaissance avec une copine d’Emma venue juste le dimanche, ahem, bref). Mais ça y est, deux jours que j’attends ça, je vais m’envoyer en l’air comme un sauvage et sauter dans le v… tiens c’est quoi ce bordel pourquoi la barrière est fermée là ? Eh bin non, désolé, les inscriptions ont fermé à 19 heures donc il y a quinze minutes, parce que la fin des sauts c’est 20 heures. Comment ça 20 heures, y’a marqué 23 heures partout ? Oui les papiers sont pas à jour mais aujourd’hui c’est 20 heures. Allez soyez sympa c’est mon anniversaire ça fait deux jours que j’attends – non désolé mais c’est pas moi qui décide, il fallait venir plus tôt.

Je suis la crispation de Jack.

Un truc pareil ça vous flingue le moral en un tour de main. Quasiment plus que la couverture du dernier étron littéraire de Gonzague Saint-Bris, orné de cette affreuse illustration de Michael Jackson.

Horreur malheur

Non mais sérieusement que le type qui a accouché de ça soit pendu par les couilles.

Alors forcément vu que j’étais déçu, mais genre, vraiment, je suis allé noyer mon chagrin dans l’alcool au Bar Métal, le seul bar de tout le festival à proposer des vraies bières et pas de la Desperados Mas, je me la suis donc collée à l’Affligem et à l’Edelweiss au point de rater le début du concert de Delphic, je cherche Mathieu devant la régie mais il a dû bouger vers la scène vu que je suis vingt minutes à la bourre, tant pis, le concert est cool même si je ne suis pas dans le mood j’aime bien ce que j’entends, et puis je vois Lucie et son copain à 10m derrière moi donc je vais taper la bise et c’est à ce moment là que Frouny me repère et m’envoie un message pour que je les rejoigne, ce que je fais, puis je me sauve à Florence & the Machine parce que je suis supposé retrouver Mathieu devant la régie une fois encore, mais il n’y est pas parce que Anne-Cha est aux toilettes, tant pis je les attends alors que le concert m’ennuie un brin, c’est joli mais c’est soporifique, Marine passe me faire une bise, je repasse à la buvette et là je retombe sur Frouny, on reprend une bière tout en se disant qu’on allait rester grand max cinq minutes au concert de -M-, je l’ai déjà vu en live et j’ai beaucoup aimé mais je ne ressens aucunement l’envie ni le besoin de le revoir, et puis en me barrant à 22h et quelques j’aurai la paix dans le métro. Je reçois un SMS de Mathieu me disant qu’ils sont devant la régie mais je ne les y trouve pas et comme le concert commence la foule est de plus en plus dense, je parviens à m’esquiver, en passant devant les restaus je vois qu’ils sont vides, je récupère une portion de pâtes puis me dirige vers le métro. La correspondance pour la 9 étant fermée sur cette partie de ligne 10, je marche jusqu’à Marcel Sembat et vers 23 heures je peux enfin me poser dans une rame après qu’un touriste égaré me demande où se situait le Subway, mais pas le métro, le restaurant de sandwiches, puis me félicite pour mon tshirt Nine Inch Nails.

Putain, 30 ans.

Failtival, part Deux

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 27/06/10 à 12:29

Diam’s, BB Brunes, Jacques Higelin, Vanessa Paradis, c’est peu de dire que les têtes d’affiche de ce samedi à Solidays m’enthousiasment assez peu: le premier truc à vaguement susciter l’impatience est programmé après minuit. Sushi et moi nous mettons néammoins en route vers 16h et tandis que nous arrivons à Boulogne – Jean Jaurès j’envoie un message à Matthieu que je n’ai pas réussi à retrouver la veille: coup de bol, à peine m’a-t’il répondu que nous tombons sur lui dès la sortie du métro. Nous nous mettons en route vers l’entrée du festival et après une grosse vingtaine de minutes arrivons à la file d’attente, petite frayeur parce que nous nous disons que nous allons encore attendre une plombe (et d’après les témoignages que j’entends, avec mes trois quart d’heure de la veille je suis presque un privilégie vu que certains ont attendu une heure trente) mais pour patienter nous avons deux bouteilles de whisky-coca et une bouteille de vodka-pomme à descendre. Sous ce cagnard ça ne rafraîchit pas des masses donc je me torche les deux canettes de DrPepper trouvées à Franprix quelques minutes plus tôt, et puis les orga ouvrent une nouvelle file pour les gens disposant déjà de leur bracelet, ce qui est une excellente chose puisque nous avançons alors très vite pour atteindre la zone de fouille. Matt et Tom passent avec une bouteille de Coca à moitié vide ouverte sans bouchon, je ne vois même pas si la sécu renifle la bouteille, tout ce que je sais c’est qu’ils arrivent à rentrer avec. On apprendra plus tard que dans le passage entre le camping et le festival des nouvelles fouilles seront organisées, assez logique vu qu’à l’entrée on arrivait à rentrer de l’alcool sans trop de difficulté.

Alors que nous avançons vers la buvette Vanessa Paradis a fini son set et on ne peut pas dire que nous soyions déçus d’avoir loupé ça, ni Matthieu ni Emma ni Loïc ne veulent faire un saut à l’élastique avec moi le lendemain alors je suis un peu triste mais j’apprends qu’on peut le faire tout seul, yay. Nous sommes posés sous la tonnelle devant le bar Desperados et un son horrible provient de la scène à côté, les BB Brunes commencent leur set et musicalement c’est comme prévu abominable, des textes insipides, une musique quelconque et techniquement c’est vraiment pas folichon, pour que j’entende le batteur faire des erreurs faut vraiment qu’il soit mauvais, si c’est ça le renouveau du rock français je préfère mourir avant d’avoir 30 ans: BB Brunes me fait regretter que personne au festival n’ait amené de vuvuzela.

Nous nous dirigeons vers Babylon Circus même si je sais déjà ce que je vais en penser, et ça ne loupe pas: okay c’est festif, ils mettent l’ambiance et tout le monde danse, mais perso j’ai toujours eu du mal avec ce que j’appelle pour rire la musique pour fumeurs de ganja. Ça ne me parle pas, ça ne m’amuse pas, ça me fait remuer mon boule un minimum parce qu’il y a de la bonne humeur et de la bonne volonté, mais ça m’ennuie très rapidement. Et puisque Sushi a rapidement sa dose lui aussi nous retournons sous la tonnelle nous en jeter une, alors une sonorité plutôt agréable se fait entendre et nous tendons l’oreille, c’est la musique d’attente avant le prochain concert, et nous rions parce que c’est du Tool et que c’est typiquement le genre de groupe qui ne passera JAMAIS à Solidays, ou alors faîtes-moi mentir messieurs les orgas allez ce serait cool.

Et là, la claque. La putain de claque, la révélation de cette journée et probablement de ce festival. Rodrigo y Gabriella, duo de guitaristes originaires de Mexico, assument sans complexes un style aux sonorités espagnoles mais profondément influencé par le rock: leur énergie transporte la foule, leur son est incroyable, alternant flamenco et metal et entremèlant les genres avec maestria. C’est rock, c’est fort, et sous le soleil encore bien violent du début de soirée la chaleur est à son paroxysme. Le public en veut, le public en redemande et à la fin de leur fantastique set je ne regrette qu’une chose: qu’on ne puisse pas avoir une deuxième prestation de leur part à la place de Diam’s…

Après une si bonne surprise, je suis plein d’espoir en me dirigeant vers la scène accueillant Jamie Lidell, je connais vaguement son nom alors je me dis que oui, peut-être, pourquoi pas, et en fait non au bout de trois morceaux nous nous faisons tellement chier que nous nous barrons, dire qu’il remplace Wolfmother, quelle tristesse, bon sur l’autre scène c’est Toots & the Maytals qui d’après le programme “apportent le son original de Kingston à Solidays”, ouais non merci la musique de fumeurs de ganja j’ai eu ma dose pour aujourd’hui déjà. Nous allons manger alors que Diam’s entre en scène, j’ai une pensée émue pour Bertrand qui depuis la régie va devoir se morfler tout le concert, de là où nous sommes c’est surtout un bruit de fond mais c’est déjà beaucoup trop, je surprends Sushi en train de fredonner un morceau, il se défend en arguant que des potes à lui sont fans mais c’est louche, se méfier de ce mec à l’avenir (même s’il m’a gentiment hébergé pendant deux nuits, big up wesh wesh gros).

A 23 heures, nous allons voir Jamaica et malgré un nom de groupe qui fait super peur, c’est du bon gros rock énergique qui remue bien et c’est la deuxième meilleure surprise de la journée, il va falloir surveiller ces petits gars parce qu’ils ont de la patate à revendre et le public est conquis, ça remue bien et ça saute partout, et qu’est-ce-que c’est cool d’avoir eu une alternative aussi bonne à Higelin.

Et puis ça y est, minuit et quelques, le concert que j’attends depuis ce matin va enfin commencer et j’ai un peu peur parce que les déceptions de la veille étaient à la hauteur de mes attentes, mais heureusement dès les premiers beats je suis vite rassuré: Chinese Man arrache. C’est efficace, c’est carré, ça bouge, c’est putain de bon, chaque nouveau morceau fait vibrer la foule, la scène est trop petite, ces mecs auraient dû être sur la grande et pas sous ce chapiteau minuscule, la chaleur est à son maximum alors qu’il est plus d’une heure du matin. Une tuerie.

Comme quoi, c’est en attendant strictement rien qu’on passe les meilleures journées. Du coup, j’ai bon espoir pour aujourd’hui, dimanche.

Failtival

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 26/06/10 à 13:21

Je sors du métro à Boulogne – Jean Jaurès et je me souviens qu’il va falloir marcher un moment avant d’atteindre l’entrée du festival, pas grave il fait beau et j’ai encore de la batterie sur mon téléphone, donc je devrais pouvoir retrouver Sushi et les autres sans difficulté. Une vingtaine de minutes plus tard j’arrive à l’entrée et rejoins la file d’attente, des filles distribuent des donuts pour aider les gens à patienter, mais quand elles arrivent à ma hauteur elles n’en ont plus, pas de chance. J’achète le programme de la journée puisque le site web n’annonce aucun horaire pour les concerts et c’est la douche froide.

J’ai acheté le pass 3 jours de Solidays quand j’ai vu les têtes d’affiche: Archive, Kasabian, Wax Tailor, Hocus Pocus, Ghinzu, N*E*R*D, General Elektriks, Java, je me suis dit pourquoi pas allez, ça pourrait le faire et puis en plus Solidays c’est pas cher. Depuis je n’avais plus vraiment regardé la prog et mal m’en avait pris. En ouvrant le dépliant je découvre avant tout qu’à part Java, tous les groupes que je viens de citer sont programmés le même jour, le vendredi. Et pire: N*E*R*D passe en même temps que General Elektriks, Kasabian en même temps que Hocus Pocus et en même temps que Nasser qui m’avait été recommandé par binnie sur Twitter. Il va donc falloir faire des choix déchirants ce qui relève quand même de l’aberration pure et simple: programmer des têtes d’affiche en même temps ? Seriously guys ? Je constate que Beat Torrent passe en toute fin de soirée, mais alors quand je dis fin de soirée c’est vraiment fin de soirée: leur concert est à 3h30 du matin, on verra si on est encore en vie, mais même les gens qui ne souhaitent pas assister à la nocturne vont devoir se priver du concert de Ghinzu s’ils comptent rentrer en métro: ce dernier se termine à 2h…

Au bout de 45 minutes d’attente j’ai enfin réussi à franchir l’entrée puis la fouille, c’est quand même mieux que la dernière fois que je suis venu où une panne avait été à l’origine de 2 heures 30 d’attente, mais c’est toujours pas folichon: je n’ai jamais attendu aussi longtemps dans aucun autre festival. Jamais.

Une fois sur site je retrouve un peu difficilement Sushi et sa bande la faute à une réception GSM plus que défaillante, mais là il serait carrément injuste de faire porter le chapeau à l’orga, je peste donc contre mon vieux téléphone pourri que la recherche de réseaux met à genoux et qui pompe la batterie plus vite que Zahia sur Franck Ribery. Il y a deux grues proposant de faire un saut à l’élastique et je me dis que oui, celà ferait une expérience tout à fait convenable pour fêter mes 30 ans dimanche et il va falloir que je convainque quelqu’un d’y aller avec moi parce qu’on dirait que ça ne se fait qu’en duo. Nous mangeons une bonne grosse ration de pâtes afin de conserver des forces, choisissons dans la douleur General Elektriks plutôt que N*E*R*D, le concert est sympa et l’ambiance est bonne, nous allons chercher des bières et essayons de ne pas trop mal nous placer pour Archive, le groupe arrive et là catastrophe, en plein milieu de Finding it so hard, un morceau de 15 minutes, et après une très longue intro, coupure de courant. Le groupe se barre, visiblement énervé, nous commençons à nous dire que ça fait beaucoup de fail pour un seul jour de festival (et pourtant le meilleur jour des trois me souffle Sushi), une dizaine de minutes plus tard le courant est rétabli et Archive revient sur scène pour finir son set, je me tire un peu avant la fin pour essayer de retrouver Klaims qui vient d’arriver mais finalement c’est devant Kasabian que je la rejoins.

Kasabian livre un set impeccable, ça me console d’avoir dû louper Hocus Pocus pour les voir, je me dis aussi que j’ai vu Hocus Pocus à la Maroquinnerie et qu’un concert en festival ne sera jamais aussi sympa que ce que j’avais vu dans cette salle minuscule, et puis nous nous dirigeons vers Wax Tailor après un L.S.F final qui m’a permis de sauter comme un déglingo parce que je suis comme ça. J’attendais pas mal de Wax Tailor après avoir entendu plutôt du bien de ses prestations scéniques, il arrive sur scène entouré de vrais musiciens (violoncelle, violon, flûte traversière), il est rejoint par Charlotte Savary, et puis son set commence, on est un peu surpris parce que c’est un peu mou, un rappeur (dont j’ai malheureusement loupé le nom) débarque sur scène, on espère que ça va vraiment décoller mais non, le flow du gars est assez insipide et sans grand intérêt, le concert se traîne, se traîne, on se fait quand même salement chier, et puis l’artiste essaye un peu de réveiller la foule “Est-ce que vous êtes prêts à bouger ce soir ?” mais je n’y crois déjà presque plus, et quand il lance Que Sera je me demande si ce n’est pas une mauvaise blague, je veux dire le morceau est chouette et très agréable à écouter sur l’album, mais si c’est avec ça qu’il compte réveiller un festival je crois qu’il a perdu la boule. Déception totale donc, on se barre histoire d’être pas trop mal placés pour Ghinzu, mon téléphone portable a rendu l’âme depuis des heures, alors que nous sommes devant l’autre scène nous entendons au loin Positively Inclined en guise de morceau final, le genre de truc qu’il aurait fallu jouer pendant tout le concert, et puis Ghinzu arrive et là le public est réveillé, ça saute ça remue et ça secoue, enfin pas pour tout le monde puisque comme d’habitude même dans les 10 premiers rangs il y a des gens stoïques qui ne bougent pas d’un pouce, même pas un petit hochement de tête rien, je sais bien que tout le monde apprécie la musique comme il l’entend, mais voir des trucs pareils en concert ça me fait toujours bizarre.

Finalement après Ghinzu nous sommes claqués et décidons de nous barrer, des navettes sont en place pour ramener des gens Porte Maillot, sauf qu’il n’y en a que 5 et qu’il en faudrait 20, nous repartons en arrière jusqu’à Boulogne pour commander un taxi, 25 Euros pour retourner dans le XVIIème, bim dans ta face.

Solidays c’est une belle initiative, un festival organisé par des gens pleins de bonne volonté pour une grande cause, et c’est pas cher, ça c’est vraiment l’argument numéro 1. J’ai quand même passé une bonne soirée malgré tout ce rant ouai je sais on dirait que je dis que c’était nul, je dis surtout que c’était super perfectible. Mais difficile de ne pas faire un peu la gueule en voyant le programme du samedi et du dimanche, on diraît un champ de ruines. Heureusement que j’ai quasiment rentabilisé mon pass 3 jours en une journée.

Ça aurait dû se passer comme ça

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 5/06/10 à 23:40

– Et donc je vois les offres de promo à Virgin, tu vois, 3 DVD pour le prix de 2, 4 CD pour 30 Euros…
– Ouais, ils font ça souvent.
– Voilà et ça permet de faire de bonnes affaires. Au rayon bouquins je vois 3 pour le prix de 2, je me dis que c’est cool. Alors je lis l’affiche qui dit: Vous choisissez 2 livres de la collection 10 | 18 – Vous les achetez – Vous récupérez un livre de la sélection avec votre ticket de caisse et dessus y’a quelques couvs de bouquins. Donc je regarde sur le présentoir, je vois « Le Démon » de Hubert Selby Jr, « Moins que Zéro » de Brett Easton Ellis et « Vous descendez ? » de Nick Hornby.
– Donc tu en as trouvé trois !
– Oui, et moi pas idiot je me dis je vais prendre les deux de la catégorie la plus basse, comme ça celui offert ce sera le plus cher.
– Jusqu’ici je te suis.
– Je laisse donc le Hornby, je passe à la caisse, je file mes deux bouquins, « Vous avez la carte Virgin ? » je file ma carte, je paye avec un chèque cadeau. Et là je demande au gars « Pour celui qui est offert alors je reviens avec mon ticket de caisse ? » et le type me montre de la main un tas de bouquins à côté de sa caisse. Je regarde vite fait et le Hornby n’y est pas. Je le dis et le gars me dit que c’est normal, qu’il faut prendre un bouquin dans ce tas, pas parmi ceux qui étaient sur le présentoir où j’ai pris les deux autres. Moi comme y’a rien qui me tente trop je dis que j’avais pas compris ça comme ça. Et là l’autre caissière d’à côté me demande ce qui se passe, je dis que je pensais qu’on pouvait prendre un troisième dans la collection 10 | 18, elle me dit que non, que c’est une sélection parmi laquelle on a un livre offert, et que c’est clairement indiqué sur le panneau. Je lui dis que quand même, c’est super trompeur leur annonce, et elle répond « Quand on sait lire, non. »
– La pute ! Tu as fait quoi ?
– Je lui ai répondu qu’elle avait probablement raison, que c’est parce que je savais pas lire que j’avais besoin de bouquins pour progresser et que c’était pour ça que j’arriverai jamais à avoir un boulot gratifiant et épanouissant, comme caissière par exemple. Alors elle s’est écriée « Je vous demande pardon ? » et moi je l’ai regardée dans les yeux pour lui dire qu’il y avait pas de pardon qui tienne, que c’est elle qui a sous-entendu que j’étais un illettré alors qu’aux dernières nouvelles, je suis un client, pas son sous-fifre, et donc qu’elle pouvait aller se faire foutre !
– Ouah ! Sérieux ?
– Bah non, j’ai pas su quoi répondre comme un abruti, j’ai pris un bouquin de merde au hasard, je l’ai regardée très fort en espérant lui faire avoir une bonne grosse diarrhée, et je me suis barré lamentablement.
– Oh…
– Mais Virgin Grands Boulevards, plus jamais j’y retourne là…

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