Flotte en Seine, actes 2 et 3

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 30/08/10 à 19:26

J’arrive à Saint-Cloud vers 15h15 ce second jour et c’est une belle nuée qui m’accueille dès la sortie du métro, heureusement celle-ci n’est que passagère et une fois arrivé sur site c’est sous un beau soleil que je récupère ma deuxième glace Ben & Jerry’s, celle d’hier à base de vanille et de cookie était loin d’être dégueu, celle du jour au chocolat et brownie est très bonne elle aussi, et puis c’est toujours meilleur quand ça a ce petit goût de gratuit gratuit gratuit.

Une fois entré dans l’enceinte du festival je vais voir Viva and the Diva, combo hétéroclite composé entre autre de Sir Alice, du claviériste de Poni Hoax ou de Mark Kerr, batteur occasionel des Rita Mitsouko. Y’a de l’énergie et de l’envie, c’est un peu bizarre mais pas désagréable à écouter et je me dirige donc vers la scène de la cascade plutôt content de cette entrée en matière. Plan B commence son set par du beatboxing, ensuite j’ai un peu de mal à rentrer dedans, Netsabes m’a rejoint, nous filons nous poser tranquillou et jouer à Jungle Speed avec un démonstrateur d’Asmodée avant d’être rejoints par Mallory, nous écoutons Quadricolor d’une oreille distraite pendant que nous jouons mais ça a l’air franchement pas mal et nous regrettons un peu de ne pas être allés les voir.

Après s’être faufilés dans le public histoire d’être pas trop mal placés pour Two door cinema club nous retrouvons Gérald et le concert commence, et c’est une franchement bonne surprise, je ne connaissais d’eux que “Undercover Martyn” mais tout le reste est franchement chouette, ils ont tout ce qui manquait aux anecdotiques Kooks la veille, le public ne s’y trompe pas et il est évident que ces gars-là ont de l’avenir. Rien à secouer de Paolo Nuttini et sa musique dégoulinante prête à tartiner donc nous restons jusqu’au bout, les petits jeunes repassent en France en novembre, date à surveiller à mon avis.

C’est Martina Topley Bird, ex-chanteuse de Tricky et actuelle chanteuse de Massive Attack qui remplace Où est le Swimming Pool, accompagnée par un ninja musicien dont on essaiera vainement de deviner l’identité. Rien à redire, la dame connaît son métier et son groove entraîne le public déjà impatient de la retrouver le soir même aux côtés de 3D et Daddy G le soir même, nous sommes rejoints au passage par Sushi et Fred. Nous ne restons que quelques instants devant Jonsi, chanteur de Sigur Ros dont le projet solo paraît un peu terne surtout que ses instruments sont restés bloqués au Portugal, nous l’écoutons couiner quelques minutes mais ça n’est franchement pas transcendant surtout en acoustique, de toute façon il nous faut rejoindre la grande scène histoire d’être bien placés pour le gig des Queens of the Stone Age.

Juste devant la régie au début du set des braves menés par un Josh Homme en pleine forme, j’étais à environ dix mètres de la scène avant la fin du premier morceau: ça bouge, ça remue, ça saute, mais l’ambiance est bonne même si certains spectateurs, ne pouvant soutenir le rythme frénétique des crowdsurfers et les bousculades prennent sagement la poudre d’escampette. Set solide et sans bavure avec des morceaux extraits des quatre albums en date, même si l’on pouvait s’attendre à plus de titres de “Rated R” dont la tournée actuelle célèbre la réédition. Pas de temps à perdre après ce concert éprouvant, je file voir LCD Soundsystem qui livre une prestation excellente, tant et si bien que je suis carrément dégouté de devoir partir avant la fin pour regagner la grande scène où va se produire Massive Attack, le show est carré, pas complètement original vu qu’on se retrouve devant une mise en scène similaire à ce qu’on avait pu voir en 2003, ce n’est pas désagréable pour autant et après un petit 3-hit combo spécial “Mezzanine” composé de “Teardrop” / “Angel” / “Inertia Creeps” je file manger un aligot puis profiter de 2 Many DJ’s qui m’avaient déjà ravi en 2007. La foule les acclame, derrière les frangins Dewaele un écran diffuse des animations basées sur les pochettes des disques mixés, l’ambiance est torride même si le set manque un peu de folie par rapport à ce qui avait été fait trois ans plus tôt. Je ne boude quand même pas mon plaisir et quelle surprise quand le public se met à chanter alors que passe un morceau de Zombie Nation, même s’il y a beaucoup d’anglais à ce Rock en Seine, quelle différence de taille avec d’autres festivals… (suivez mon regard).

Une excellente journée-marathon, donc, et c’est épuisés mais heureux que nous repartons en direction du métro, les déconvenues de la veille ne sont plus qu’un lointain souvenir, même pour des connards de snobs blasés qui n’aiment pas la musique, n’est-ce-pas. Une bonne nuit de sommeil plus tard, Gérald me passe un coup de fil, nous prenons ensemble le métro direction Saint-Cloud, une fois sur place re-glace, la jeune femme du stand regarde Gérald et lui demande s’il veut la fin du bac, il acquiesce et se retrouve avec un gobelet tellement rempli qu’il finit par s’en renverser sur son pull, son futal, ses pompes, la classe américaine. Nous allons nous poser sur les transats histoire d’apprécier un peu le beau temps en buvant un coup, et Wallis Bird débute sa prestation, on ne voit rien depuis notre coin de verdure à cause des arbres mais on entend bien, et ça ressemble à du Amy McDonald autant dire que ça ne soulève pas notre enthousiasme, la photo de The Temper Trap était rigolote mais leur musique franchement moins, c’est un peu quelconque tout ça, ça manque d’identité, d’un petit quelque chose, hmm… nous retournons vers la petite scène de l’industrie et sommes agréablement surpris par Success, c’est punchy, ça rappelle un peu et même beaucoup les Beastie Boys et ça confirme une impression grandissante que la scène de l’industrie est vraiment le lieu de toutes les surprises, bonnes comme mauvaises d’ailleurs on le verra plus tard, pour l’heure nous sommes rejoints par Elise et filons vers la grande scène pour la prestation de Eels.

Forcément le look de E à la “Joaquin Phoenix en pleine crise de la quarantaine qui se prend pour un rappeur” aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, barbe de naufragé perdu sur une île déserte, grosses lunettes, bandana dans les cheveux façon “Eels Angels” selon Gérald, et quand les guitares se font entendre nous nous regardons un peu de travers, on est vraiment au bon endroit là ? Parce que ça sonne pas vraiment comme du Eels, du ZZ Top oui, pas du Eels, c’est alors que démarre une cover de “Summer in the City” des Lovin’ Spoonful, oui alors là ça devient vraiment étrange, enfin je l’avoue je m’étais arrèté aux trois premiers albums de Eels et il a peut-être complètement changé de style avec les derniers, ‘faut dire qu’il en a sorti trois en un an donc c’est pas évident de suivre, mais quand bien même on peut saluer la volonté de changer un peu de style et de ne pas faire de surplace, et puis un morceau démarre, ça ressemble à “Souljacker” et effectivement c’est ça, suit un “I like birds” complètement méconnaissable, derrière on croît un moment à une cover de “Twist and Shout” sauf que c’est “Mr E’s beautiful blues”, et là la coupe est pleine, E a le droit de s’amuser avec sa musique comme il l’entend, mais nous avons aussi le droit de ne pas apprécier un tel massacre, nous partons donc, un peu écoeurés et déçus parce que nous pensions pouvoir apprécier un moment un peu cool de musique tranquille relax, pas assister à un concert de réunion de vieux bikers.

Direction donc I am un chien que le programme présente comme étant “entre Prodigy et Rage Against the Machine“, parfait puisque nous sommes un peu énervés du foutage de gueule complet auquel nous venons d’assister. Sauf qu’en fait de Prodigy ou de Rage Against the Machine c’est surtout Enter Shikari que j’ai l’impression de voir là, encore plus mauvais si c’était possible, et encore plus ridicule parce que portant des jeans slims. Doux Jésus que c’était atroce, une véritable catastrophe sur à peu près tous les points, alors Wayne Beckford l’auteur des tubes des Black Eyed Peas que je considère personnellement comme une des plus belles escroqueries de l’histoire de l’industrie musicale, on va passer notre chemin et aller se placer pour Beirut, n’est-ce-pas, d’ailleurs ça commence et c’est vraiment très sympa, les bonnes impressions que j’avais pu avoir en écoutant quelques morceaux sont confirmées, c’est entraînant, bon, ça rappelle beaucoup Yann Tiersen ou Emir Kusturica mais c’est chouette, et puis on se laisse bercer et… et merde, on s’endort un peu quand même, j’aime la musique mais j’ai un peu envie de pioncer là, je ne sais pas, peut-être que ça n’est pas à sa place sur la grande scène d’un festival rock, c’est difficile à décrire parce que j’aime bien mais en même temps je trouve le temps long… le manque de sommeil peut-être ?

Nous allons jeter un oeil à Fat Freddy’s Drop, un type qui a dû se planter d’adresse remue un drapeau jamaïcain alors que les gars sont néo-zélandais, oui je sais ils font du reggae mais non ça n’est pas une raison, et puis le chanteur harangue la foule « the original and only sound of Fat Freddy’s Drop !» voilà qui est un peu prétentieux pour un groupe qui ensuite se lance dans un morceau de reggae comme on en a déjà entendu des milliers, pour de l’original and only on repassera plus tard, l’an prochain, peut-être. Un peu saoulé par cette journée qui pour l’instant oscille entre le bon et le très nul, c’est non sans appréhension que je rejoins Netsabes, Meuble, Saucisse et Grouh pour les Ting Tings et lorsque la musique démarre mes doutes s’envolent, c’est festif, c’est joyeux, le public autour de nous s’amuse, nous faisons des blagues à deux balles et tout le monde rigole, l’ambiance est vraiment excellente et quand le batteur lance une longue intro de percus pour “Shut up and let me go” on entend la foule lancer “Live is life” de Opus qu’une belle partie du public reprend en choeur, et c’est sur un finish assez mouvementé que s’achève une prestation qui donne de la couleur à ce dimanche bien terne. La pluie commence également à faire son apparition, discrète à cet instant, nous allons manger pendant que Roxy Music tente de retrouver son public, mais nous n’accrochons pas du tout à la voix de crooner et aux sonorités un peu poussiéreuses du groupe.

Arcade Fire ou Crystal Castles, c’est la question que plus d’un festivalier a dû se poser ce dimanche et puisque nous avons déjà vu deux fois la bande de Win Butler, nous décidons de regarder le début de leur set pour ensuite migrer vers l’électro cinglée de leurs compatriotes. Et c’est indiscutable, Arcade Fire a toujours le talent nécessaire pour transporter son public, les morceaux de “Funeral” et de “Neon Bible” scandés comme des hymnes sont repris par la foule et nous-mêmes chantons en choeur, partant presque à regret écouter Crystal Castles au bout d’une vingtaine de minutes… pour revenir à Arcade Fire quelques instants plus tard, la faute à une balance complètement ratée, des basses étouffant toute autre mélodie, tout autre instrument, ou même les hurlements d’Alice Glass qui semble s’égosiller dans le vide. Et puis surviennent deux morceaux de “The Suburbs”, dont celui du même titre d’ailleurs, étrangement mous, manquant cruellement de personnalités face aux monstrueux “Wake Up”, “Rebellion (Lies)” et autres, qui nous poussent un peu vers la sortie, la volonté d’éviter la bousculade dans le métro aidant, la pluie aussi qui a commencé à tomber, nous repassons devant Crystal Castles où la balance s’est un peu améliorée mais la pluie arrose le festival et plus nous approchons du métro plus elle est violente, à cet instant Arcade Fire a déjà arrèté de jouer mais nous ne le savons pas, nous pouvons juste imaginer l’état dans lequel doivent se trouver les spectateurs et le matériel, comme à son habitude la RATP fait la bonne blague de fin de festival de contrôler tout le monde alors que les deux nuits précédentes pour le trajet retour c’était opération portes ouvertes, nous nous installons dans la rame et commençons à chanter du Arcade Fire, les autres voyageurs sourient, et là un message nous informe qu’en raison d’une agression sur un voyageur non seulement le trafic est perturbé mais en prime le métro n’ira pas plus loin que Michel-Ange Molitor, c’est à dire deux stations. C’est déjà là que je descends d’habitude pour prendre la 9 donc ça ne me dérange pas des masses, et quand on a une occasion de troller tout un wagon de métro bondé on la saisit au vol, heureusement que les gens étaient contents parce que personne ne nous a tapé quand nous avons chanté “Si tu prends la ligne 9 tape dans tes mains” (clap clap).

Flotte en Seine, acte 1

Dans la catégorie: Humeur,Monte le son — kwyxz le 28/08/10 à 2:41

Il est près de deux heures du matin, j’écris ce post depuis le navigateur de la PS3 qui m’a déjà fait planter la console à deux reprises ce soir, je rentre de Rock en Seine, je suis crevé et cette première journée de festival était placée sous le signe de l’étrange et de l’humour, so: don’t make me chier.

Pourtout tout avait plutôt bien démarré avec un temps d’attente record d’environ cinq secondes et vingt-trois centièmes pour passer la sécurité et récupérer le précieux bracelet trois jours. Forcément comparé aux trois bons quarts d’heure de Solidays fin juin, on sent la différence. Première fausse blague la météo qui alternera entre beau soleil et averses costaudes, les prévisions pour le week-end ont complètement changé par rapport à ce matin, on nous annonce un temps de chiotte pour les trois jours du festival, youpi. Je rejoins les amis Netsabes et Sushi qui me disent s’être ennuyés devant Foals dont je n’entends que la fin du set, de loin, Fred se joint à nous quelques minutes plus tard ainsi que le camarade Gérald qui signera la meilleure vanne de la journée: “Dîtes donc, Eels, Underworld, Skunk Anansie, Massive Attack, Cypress Hill, Blink 182… Les soirées ‘We are the 90s’ ont tellement de succès qu’ils en ont fait un festival !”

Nous sommes devant les québecois de Beast et pas grand chose à dire si ce n’est que c’est pas mal. Alors forcément, le programme qui les compare à RATM, Portishead et Gorillaz raconte n’importe quoi, ce sera l’objet de nombreuses vannes, mais finalement le groupe s’en sort bien et c’est loin d’être désagréable à suivre. Nous filons voir The Kooks que je connaissais vaguement de nom, en fait il s’avère que je connaissais aussi leur titre le plus célèbre, sauf que leur britpop “plus fascinante que futile” et “sur les traces de Blur ou de Supergrass” (je cite) se contente surtout de faire les poubelles de ces deux groupes, n’est strictement d’aucune originalité et fait ce que tous les groupes de britpop font depuis 40 ans, à savoir plagier les Beatles. C’est du déjà entendu/vu mille fois, et on peut tromper mille fois une personne, mais on ne peut pas tromper mille… non c’est pas ça. On peut tromper une fois mille personnes, mais…

Direction la grande scène pour Cypress Hill qui d’après le programme “a fait entrer le rock dans le monde du hip-hop: sur scène, basse, guitare et batterie sont alliées aux platines”, promettant une véritable “fusion des genres sur fond de rock bien viril”. Sauf que les pépés du rap californien se contentent du strict minimum pour leur set, aucun instrument à cordes à l’horizon, il y a bien quelques percus et une platine, mais pour le reste c’est tout, ça enchaîne les morceaux à tel point que le profane a l’impression que ça ne s’arrête jamais, et pour peu que l’on ne soit pas plus fan que ça on a déjà  sa dose au bout de vingt minutes (de toute façon les quelques morceaux un peu connus ils les ont joués). Nets et moi allons donc voir French Cowboy, formation composée d’anciens des Little Rabbits, moui c’est bien mou tout ça. Reprise de “The wall” de Pink Floyd sans grande inspiration, nous préférons fuir en direction de Black Rebel Motorcycle Club qui, après un début de set prometteur, s’enfonce à n’en plus finir dans une atmosphère profondément ennuyeuse… jusqu’au dernier quart d’heure, enfin énergique, et qui réveille le public déjà amorphe après une demi-journée de festival. Je pars manger et rate volontairement le début du set de Blink 182 dont je me fous complètement puisque dans ma jeunesse, j’ai connu NoFX, Pennywise et Green Day, finalement après manger histoire de ne pas mourir idiot je vais voir ce que ça donne sur scène, Travis Barker, le batteur, et accessoirement le seul bon musicien du groupe, fait un petit solo, et puis le chanteur se lance dans une série de blagues d’un niveau qui ferait carrément honte à Guy Montagné et toute l’équipe des Grosses Têtes: “I went to the museum this afternoon… It was very disturbing ! It was called Musée du Lube ! Very disturbing ! Musée du Lube !” – une vanne qui peut à la rigueur passer en fin de soirée entre potes bourrés à l’université, vachement moins quand on est un quarantenaire qui se prend pour une rock star qui se prend pour un skater. Finalement après “What’s my age again” qui restera le seul morceau que je trouve tolérable du groupe, je me tire voir ce que donne Deadmau5 dont je n’avais jamais entendu parler, eh bin c’est pas mal, il faut aimer la minimal techno et la house un peu progressive, mais ça passe et ça fait un peu remuer du cul. Et puis c’est une sorte d’apéro pour le final de la soirée.

J’avoue que je me demande un peu ce qui est passé dans la tête des organisateurs.

– Eh les mecs, les années précédentes on a été super forts pour inviter des groupes disparus que tout le monde ou presque a oubliés, mais qui avaient quand même eu 2-3 succès à leur actif… Alors okay, Jesus and Mary Chain c’était chiant, Nada Surf tout le monde s’est tiré après “Popular” et Faithless pareil après “Insomnia”, mais quand même, c’est pas mal de rameuter des groupes comme ça, les gens ont l’impression que c’est super célèbre et ça te remplit une programmation à peu de frais !”
– C’est pas mal ça comme idée ! Tiens je pensais à ce groupe de techno minimale anglais qui avait eu un petit succès avec un morceau qui était dans la B.O. de Trainspotting…”
Babylon Zoo ?”
– Mais non tu confonds tout, eux c’était une pub Levis. Le morceau dont je te parle il a aussi servi dans une pub Mennen… Et tout le monde se souvient du début parce que de toute façon la suite c’est de la minimale allemande façon Techno Parade.”
– Ah ouais, Underworld !”
– Voiiiiilà !”

Et donc le concert de Underworld commence, on se dit qu’on va être dans une ambiance sympa en étant tout devant, mais les mecs ne sont pas cons et ne commencent pas avec “Born Slippy”, le fameux (et unique) morceau super connu du groupe, le chanteur porte une marinière et un jean slim, un spot rose l’illumine, il remue son bassin de façon explicite sur les coups de boutoir sourds du beat, ce n’est pas la Techno Parade, c’est la gay pride, c’est le concert le plus gay qu’il m’ait été donné de voir, et puis musicalement c’est la catastrophe, si je devais résumer le concert je le ferais en employant cette retranscription de Sushi “Poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum poum break attention ça reprend poum poum poum poum poum poum poum” le problème de la minimale, c’est que pour peu que le groupe soit un peu feignant il peut faire du play-back tranquillou, et d’ailleurs c’est ce qu’ils font, à un moment le chanteur prend une guitare et fait clairement semblant d’en jouer, c’est ridicule, alors on se marre en hurlant POUM POUM POUM POUM mais ils ne jouent toujours pas Born Slippy, on repart au bar en écoutant les POUM POUM POUM POUM de loin, puis on revient voir mais toujours ces foutus POUM POUM POUM POUM, pas l’ombre d’un effort mélodique, pas le moindre break un peu impromptu, tout ceci est affreusement prévisible, je me dis que je faisais la même chose avec RealTracker au lycée, et là c’est foutu j’ai l’impression d’être au concert d’un mec qui diffuserait un mod Amiga.

Alors que nous prenons la poudre d’escampette, nous entendons Born Slippy, enfin, ultime morceau d’un set qui nous aura bien fait rire à défaut de nous proposer de la musique. Cette première journée fut donc assez étrange, avec une bonne surprise, pas mal de déceptions, et beaucoup d’espoirs pour celle de demain qui cristallise bien 80% des groupes que je veux voir à ce festival… Stay tuned.

Le navigateur de la PS3 n’aime pas DU TOUT l’autosave des drafts de WordPress. Il m’a vidé ma fenêtre d’édition. Quand je rouvre le draft, il m’a niqué tous mes accents. Chouette !

Bon, ça ira là non ?

Dans la catégorie: Geekeries,Humeur — kwyxz le 25/08/10 à 10:25

Alors déjà mon téléphone portable qui se met à rebooter n’importe quand, en pleine communication, pendant que j’envoie un SMS, pendant que je ne fais rien, c’était relou, mais quand la durée de vie de la batterie est passée à moins de 24h en inactivité et 10 minutes d’appel et qu’en prime la coque a commencé à se fissurer, j’ai trouvé ça un peu rude. Heureusement le gros lard m’a promis de me filer son iPhone 3GS avant de partir faire son tour du Monde, donc ça compense un peu.

Quand mon home cinema Samsung, après avoir vu son bloc de lecture mourir et son entrée audio optique ne jamais fonctionner, a décidé de cramer son DSP de traitement du son numérique, ce fut un long chemin de croix auprès du revendeur et du fabricant pour parvenir à obtenir un échange potable. Plus jamais de ma vie je n’achète chez Samsung, c’est terminé.

Quand mon PC de bourgeois, payé à grands coups d’astreintes, s’est offert le luxe de me flinguer le disque dur SSD Kingston de 80Go qui hébergeait l’OS, j’ai un peu tiqué. J’ai fait jouer la garantie, tout s’est bien passé pendant quelques mois, et là fin juillet après un crash je reboot et Monsieur décide de ne plus rien afficher. Les ventilos tournent, les loupiotes s’allument, mais l’écran n’affiche rien. Testé l’écran, testé le CPU et la Mobo, testé un peu tout, il me reste le choix entre la carte graphique et l’alim, dans les deux cas ça me gonfle un peu.

Sur mon Macbook Pro je n’avais jusqu’ici eu que des problèmes de batterie, tous plus bizarres les uns que les autres: extinction brutale alors qu’il reste plus de 85% de charge, perte de wifi, rappel général pour risque d’incendie… autant dire qu’après mes 3 changements je ne suis toujours pas pressé d’avoir un de ces nouveaux modèles où la batterie est intégrée, ce que je considère toujours comme étant la décision la plus conne de toute l’histoire d’Apple (et la plus injustifiable du point de vue de l’utilisateur). Mais là un de mes ventilos a décidé que le whine du CPU, que je subis depuis le day one, n’était pas suffisant, et commence à hurler dès que la machine bosse un peu. Rendez-vous pris à l’Apple Store du Louvre, on me conseille de faire un backup de mes données.

Ce que je fais, donc, avant-hier. Sauf que ce matin, au réveil, mon disque dur externe décide de ne plus être lisible par mon Mac.

Du tout.

Alors la prochaine étape je me demande un peu ce que ça va être. J’hésite entre le RROD de ma 360 ou le court-circuit de ma PS3 qui foutrait le feu à mon appartement.

Jeunes Pop pourris

Dans la catégorie: Pol fiction — kwyxz le 30/07/10 à 13:59

« Benjamin Lancar, le président sortant des jeunes populaires, très contesté, est accusé par ses opposants d’avoir organisé des fraudes pour favoriser sa réélection. Dans le détail, on parle de procurations non signées, de vote de militants sans carte d’identité, voire de candidats opposés à Lancar empêchés de se présenter. » – Le Monde, 26.07.2010

Je ne vois pas bien ce que l’on pourrait reprocher à Benjamin Lancar: il a parfaitement compris et assimilé le fonctionnement de l’UMP. Il est donc tout désigné pour diriger les jeunes pop.

La vie peut être cruelle

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 23/07/10 à 22:10

Pour célébrer ce beau week-end qui s’annonce fort sympathique, une petite chanson de Giedre, ma préférée, enregistrée lors de la dernière émission de la saison de Laurent Baffie sur Europe 1.

[dewplayer:wp-content/sounds/Giedre_-_Vie_Cruelle.mp3]

Elle me donne tellement de bonheur.

The truth is, you suck

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 21/07/10 à 2:16

De vilaine humeur.

Quand j’étais petit, je lisais les magazines spécialisés sur les jeux vidéo et je rêvais de devenir testeur. Être payé pour jouer toute la journée, voilà qui s’apparentait d’assez près à l’idée que je me faisais d’un métier de rêve. Celui qui me donnerait envie de me lever le matin. Celui que je ne rechignerai jamais à faire puisque bien évidemment, cette vision idyllique de la chose oubliait largement qu’il faut parfois se taper des bonnes grosses daubasses en test. C’est pour cette raison qu’un beau jour de 2007, pour fêter les cinq ans du présent blog, j’ai eu envie de créer Gaming since 198x et d’y inviter quelques compagnons de route, pour aborder le jeu avec nos yeux de vieux briscards, mais aussi réaliser ce rêve de gosse.

À l’époque, il ne me serait jamais venu à l’idée que ce projet, issu de ma passion, puisse me rapporter un centime. D’ailleurs, il ne m’en rapporte toujours pas un puisqu’il est toujours hors de question de mettre une seule publicité sur le site, ni de donner dans le post sponsorisé complaisant. Aussi, lorsque j’ai eu l’immense chance d’être mis en contact avec les community managers s’occupant des événements PlayStation et Xbox, je me suis d’une part étonné qu’il existe de tels avantages pour de simples blogueurs et d’autre part dit qu’il valait mieux en profiter tant que ça durait, parce que vu qu’on risquait de massacrer un jeu généreusement fourni par un éditeur le bonheur allait vite tourner court.

Malheureusement celà m’a aussi amené à découvrir que toute une catégorie de personnes juge légitime qu’on lui offre des goodies, des jeux gratuits, et qu’on l’invite à des soirées. Ces gens sont persuadés que leur blog, probablement la meilleure source d’information depuis l’ORTF, est tellement fantastiquement excellent et indispensable qu’il justifie allègrement tous les cadeaux qui leur sont faits. Ces personnes, capables de chier une brique lorsqu’elles ne reçoivent pas leur exemplaire presse d’un jeu, se comportent comme les derniers des connards durant les soirées puisque, attends mec, je suis blogueur moi, merde. Eh bin non mon pote: t’es une merde. Mais c’est pas parce que tu squattes le buffet que t’es une merde, non ça j’ai envie de dire que t’as raison d’en profiter, c’est parce que tu n’assumes même pas ton appartenance au clan des imposteurs, et que t’es persuadé d’avoir une légitimité alors qu’en fait t’es rien. Au mieux tu poses une crotte de temps en temps sur ton super blog SERIOUS BUSINESS histoire de conserver ton audience de débiles qui trouve ça tellement génial de te voir décrire les trucs qu’on t’offre (ou que tu t’achètes parce que t’es plein de fric), au pire la marque se penche et en ramasse dix comme toi dès que tu n’as plus assez de visites. Alors putain, arrète de te prendre comme ça au sérieux: tu tiens un blog sur les jeux vidéo, bordel de merde, t’es pas Maître Eolas, t’es une fourmi sur le web et tout ce qu’on t’offre, c’est pas un dû, c’est un putain de privilège.

C’est quand même dingue de voir tous ces gens invités à des soirées où le bon sens voudrait qu’ils n’aient rien à y foutre, même pas foutus d’au moins remercier ceux qui les y ont invité. C’est quand même hallucinant de voir toute une population de morts de faim se précipiter au buffet dès l’arrivée d’un truc comestible, vaguement regarder les produits présentés en attendant que la bouffe arrive, puis se tirer sans demander son reste une fois le buffet vidé. J’avais conscience de complètement abuser le système et d’en rajouter quand je parasitais les soirées Gratuit Gratuit ? Pour eux c’est une attitude tout à fait normale. Sans parler des manières de merde, de l’incivisme, et de la prétention généralisée. Je ne parle pas spécifiquement de ce soir, c’est une attitude que j’ai pu observer durant plus d’un an. Toute cette population de branleurs est archi-privilégiée et un bon paquet d’entre eux se prend pour la nouvelle bourgeoisie, c’est à gerber. Eh, bande de merdes, n’oubliez pas qui vous êtes, qui vous n’êtes pas, ni d’où vous venez, parce que quand on voit comment vous vous comportez vous méritez vraiment d’y retourner. Heureusement il subsiste quelques personnes qui sont simplement heureuses d’être là et savent apprécier les générosités qui leur sont octroyées, et j’ai toujours plaisir à croiser ces gens en soirée, mais l’attitude des autres donne vraiment des envies de briques dans la gueule… dealer avec ce genre de personnes tous les jours, c’est pas un boulot si marrant que ça, finalement.

L’apocalypse a un nom

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 20/07/10 à 2:22

Ce post fait suite à ma chronique de la série Les filles d’à côté

Si vous avez bien suivi, je vous expliquais qu’à la fin des Filles d’à côté, série fondatrice à laquelle le présent étron fait suite, Marc se tapait Magalie. Lui, plutôt fier de son coup, rentre chez lui en vainqueur, décide de ne pas se laver la verge histoire de conserver l’odeur le plus longtemps possible, et va se piquer un petit roupillon. À son réveil, elle n’est plus là, elle a déménagé sans laisser d’adresse, pour le Venezuela, ou la Patagonie, on ne sait pas trop, en tout cas elle avait un peu honte. Et donc la série devient Les nouvelles filles d’à côté.

Le problème dans cette histoire c’est que Fanny aussi se barre. Alors je ne me souviens plus vraiment des détails, si des azoulayberdalogues trainent dans le coin et veulent nous expliquer pourquoi elle aussi se tire, ça m’intéresse vraiment. On se dit forcément, non, c’est trop con, le seul intérêt de la série, enfin les deux seuls intérêts de la série s’en vont, ils vont forcément la remplacer c’est pas possible autrement.

Fanny sera effectivement remplacée, et Magalie aussi. Malheureusement Claire, que tout le monde espèrait voir disparaître (de préférence de manière violente et brutale) est toujours là.

On a pu avoir beaucoup d’espoir à l’arrivée de Sabine, jolie blonde qui promettait pas mal, mais non, finalement elle était aussi intéressante que mon conseiller fiscal.

Là où l’on sombre carrément dans le glauque c’est quand on a vu les deux autres. Alors déjà premièrement prendre Karen Cheryl pour jouer une trentenaire c’était un peu grillé, je veux dire une publicité ambulante pour le lifting ça ne remplace pas une Fanny aussi facilement, et puis surtout dès que je la voyais je pensais à Hugo Délire, j’appuyais sur les touches de mon téléphone comme un forcené pour qu’elle quitte l’écran et qu’elle disparaisse à tout jamais.

Mais le pire, le cauchemar, fut l’arrivée d’Adeline Blondieau. Je vais faire un petit aparté pour expliquer qui c’est.

Adeline Blondieau est la fille de Christian Blondieau, parolier de Jean-Philippe Smet plus connu dans nos vertes contrées sous le nom de Johnny Hallyday. J’ai élaboré dans mes jeunes années une théorie établissant que si le rock n’avait jamais existé dans notre pays, c’était essentiellement à cause de Johnny Hallyday, et pour ceux qui disent que c’est pas vrai et que le rock existe chez nous je répondrai non bordel, regardez la Grande Bretagne et ensuite regardez la France, le rock n’existe pas ici, c’est un fait indiscutable. Et donc Johnny Hallyday, outre le fait d’avoir généré une quantité astronomique de tshirts d’extrême mauvais goût représentant des loups, ou des aigles, ou des Harley-Davidson, ou des 33 tonnes, ou un aigle sur le capot d’un 33 tonnes ou un loup courant à côté d’une Harley-Davidson, ou les 4 à la fois si t’as pas peur, Johnny Hallyday donc c’est un gros dégueulasse. Parce qu’à la naissance de la petite Adeline il a regardé son pote Christian Blondieau et il lui a dit, alors qu’elle était encore bébé hein, elle venaît de naître et tout, il lui a dit “un jour j’épouserai ta fille”. Et ce gros porc quand elle a eu 19 ans, eh bien il l’a épousée. Voilà, cette meuf son seul fait d’armes c’était de s’être mariée le Jojo, et deux fois en plus, vu qu’au bout de deux ans ils ont divorcé pour se remarier dans la foulée. Et donc chez AB ils se sont dit “tiens, cette nana elle a quelque chose, un talent certain, attends, elle a épousé le seul rocker au monde qui va à Vegas pour jouer devant un parterre de gens qui habitent tous le même pays que lui mais qui ont pris l’avion pour le voir à Vegas, comme si ça changeait quelque chose”. Enfin ça c’était à l’époque où il payait ses impôts en France, avant qu’il se casse en Suisse comme un connard de traître qu’il est.

Donc quand on a “femme de Johnny” sur son CV on est embauchée pour remplacer le vide créé par l’absence de Fanny. Alors qu’on est plate comme une limande et que question jeu d’actrice on est à peine du niveau d’une Camille Raymond ou d’une Hélène Rolles, c’est dire.

Même Madame Bellefeuille quittera le navire en perdition au bout de quelques dizaines d’épisodes. Il ne restera que le pauvre Gérard Vives pour sauver les meubles, toujours dans son rôle de folle insupportable. Autant dire que c’était vraiment une série de merde.

Critique initialement parue sur Sens Critique

La bonnasse, la connasse et la cinglée

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 20/07/10 à 1:48

Vous le savez, je n’ai pas l’habitude de noter à la légère, surtout des oeuvres aussi colossales, générationnelles et fondatrices que les sitcoms AB Production. Alors je vous le dis les amis, je suis partagé.

Partagé parce que la série Les filles d’à côté avait tout pour devenir l’une des meilleures séries du Monde. Le pitch de départ est assez simple: c’est l’histoire de deux mecs et de trois filles qui sont voisins.

Le premier des mecs c’est Daniel, américain, photographe, le genre beau gosse crooner sur le retour, j’te chante une chanson de Roch Voisine et tu fais une flaque tac tac tavu keskia, sauf qu’il a le charisme d’un homard enrhumé dans une marmite sur le feu.

Le deuxième des mecs, et le vrai héros de la série, c’est Marc, un bon franchouillard, le genre à raconter des blagues de cul dans les mariages et à se jeter un petit jaune au bistrot avant d’aller faire un PMU, et il a envie de se les attraper les voisines, même s’il a une petite préférence, mais s’il peut se faire n’importe laquelle des trois il dira pas non hein.

La première des nanas c’est Claire, la plus âgée qui se ramène avec son fils (un ado complètement con), débile complète, hystérique, parano, possessive, et dont tout le monde se fout.

La deuxième, c’est Magalie, une brune sans personnalité complètement fade mais dont Marc est, allez savoir pourquoi, éperdument amoureux. Spoiler: à la fin de la série, il se la tape, et morte de honte elle préfère disparaître sans laisser d’adresse. Une belle grosse connasse, c’est moi qui vous le dis.

La dernière, et ma préférée, c’est Fanny. C’est aussi une maman, mais plus le genre MILF. Il faut voir la paire d’arguments qu’elle trimballait, surtout que les costumiers chez AB lui filaient toujours des hauts une taille trop petite. Quel poitrail les aminches, entre ça et Code Lisa mes hormones d’adolescent étaient plus que gâtées.

Évidemment vu que le titre c’est pas “La bonnasse, la connasse et la cinglée” mais “Les filles d’à côté” on se doute que la totalité des épisodes va mettre en scène les manoeuvres de Marc pour essayer de s’en serrer une, pendant que les trois vont essayer de se serrer Daniel. Et ce sera ça tout le temps, tout le temps, tout le temps. Ad vitam ecoeuram. Mais si c’était si simple ce serait moins drôle.

Alors nos amis Jean-Luc Azoulay et Claude Berda se sont dit: on va rajouter une quatrième fille. Et cette fille c’est Gérard Vives, responsable du club de sport de l’immeuble qu’habitent nos cinq protagonistes, Gérard Vives c’est l’homosexualité vue par AB Productions, un truc effeminé au possible, stéréotypé à l’extrême, on ne peut s’empêcher de prendre un peu en pitié l’acteur obligé d’en rajouter des tonnes, et puis finalement les tonnes prennent vie en la personne de Madame Bellefeuille, vibrant plaidoyer du duo Azoulay-Berda en faveur de Slim-Fast, de Club Med Gym et des programmes Weight Watchers. Parce que c’est bien connu, non seulement les grosses sont moches mais en plus elles sont connes comme des pieds et veulent se taper Marc, le balourd, le repoussoir, et si Giant Coocoo avait joué dans cette série elle l’aurait probablement visé lui.

Alors moi je veux bien faire tous les efforts du monde et mettre une bonne note pour les seins de Fanny, vraiment hein, mais non, je ne peux décemment pas mettre plus de la moyenne à ça.

Critique initialement parue sur Sens Critique.

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