Valérie Détresse

Dans la catégorie: Pol fiction — kwyxz le 1/02/11 à 2:06

Ce procès [de Jacques Chirac] doit-il avoir lieu ?

Je ressens, vis-à-vis de ce procès, un malaise. Je ne suis pas la seule puisque j’ai entendu Arnaud Montebourg, qui avait été un des grands combattants de Jacques Chirac, dire que ce procès vient trop tard, vingt ans après les faits. Je pense en plus que le préjudice a été réparé vis-à-vis de la Mairie de Paris. On a tourné la page. Jacques Chirac a été un grand président de la République. Les Français le plébiscitent. Ils considèrent qu’il a compté pour eux. Il y a un décalage entre ce procès et ce que la France doit à l’ancien président de la République.

Valérie Pécresse, Le Monde, 31 janvier 2011

Si Chirac est trop vieux, trop important, trop tout ça, je propose qu’on envoie Pécresse, qui n’a jamais été présidente, qui n’a jamais compté pour la France, qui n’a même jamais servi à rien et qui ne laissera aucune trace dans l’histoire, en taule à sa place.

Quand je rentre

Dans la catégorie: Écrits — kwyxz le 30/01/11 à 2:27

Je m’installe sur un des fauteuils en plastique jaunes de la station Grands Boulevards. Près de dix minutes d’attente, je sors l’iPod de la poche intérieure droite de mon manteau et cherche parmi la liste d’artistes le nom de celui qui collerait le mieux à mon état d’esprit.

Tandis que je me décide pour Grizzly Bear, l’odeur frappe instantanément, l’espace d’un instant j’ai l’impression que l’on vient de me faire passer une pleine bouteille sous le nez et j’ai le sentiment que mes bientôt six mois de sobriété amplifient ma perception des vapeurs alcooliques. Je repense à ce concert de Pearl Jam durant lequel, alors que je me retrouvais balloté d’un bout à l’autre de la scène, un gars devant moi essayait avec peine de boire au goulot sa vodka qu’il avait réussi, allez savoir comment, à faire pénétrer dans l’enceine du Palais Omnisports, mais dont l’ensemble de la fosse, déjà désespérée de ne pas parvenir à capter le moindre filet d’air frais, pouvait profiter des relents.

Elle est forte, presque synthétique. Colle, peinture, solvant, je me demande quel produit chimique incommodant l’on vient d’ouvrir sur ma droite. Mon voisin de siège se lève et s’en va au bout du quai: à côté de lui, un type vient de vomir la totalité de ce qui ressemble très nettement à un tartare de boeuf. Aisément reconnaissable puisqu’il sort à l’identique de ce à quoi il ressemblait quelques heures plus tôt. Le mystère de l’odeur d’alcool élucidé, je me replonge dans ma partie de Klondike, la 127ème. J’entends le type continuer de cracher et tousser. J’éviterai juste de m’assoir à côté de lui dans le wagon. Machinalement, je place un 5 de pique sur un 6 de carreau et j’attends que le métro arrive.

2011

Dans la catégorie: It's a mad world — kwyxz le 1/01/11 à 6:59

La Norvège compte moins de cinq millions d’habitants, mais ceux-ci se partagent un territoire grand comme la moitié de la France. Avec seulement 15 habitants par kilomètre carré, c’est le deuxième pays ayant la plus faible densité de population d’Europe, juste après l’Islande. Oslo, la capitale, n’a que 600 000 habitants: c’est plus que Lyon, mais c’est moins que Marseille. Le climat à Oslo aime faire le grand écart et si les moyennes oscillent entre -6°C en hiver et +20°C en été, il arrive que la température descende à -20°C pour monter à +30°C quelques mois plus tard. Toutefois l’air sec et l’absence de vent en ville font que des températures très basses sont supportables même sans être couvert comme un scientifique du pôle Nord. On croise d’ailleurs parfois des gars vêtus d’un simple pull ou d’une doudoune largement ouverte sur un simple T-shirt alors que le thermomêtre flirte avec les -10°C, mais notre enquète a permis de conclure qu’il s’agissait de Vikings en goguette.

Après sa destruction au XVIIème Siècle, la ville est renommée Christiania en hommage à son Roi de l’époque. La Norvège est toujours une monarchie à l’heure actuelle même si ses souverains jouissent, contrairement à leurs homologues anglais, d’une paix royale, comme son nom l’indique. La population respecte en effet l’intimité de sa famille royale et sa vie privée est rarement commentée. Le pays était une province danoise jusque dans les années 1800. Il existe deux langues officielles mais la plus utilisée est un dérivé du danois, dont l’écriture reste identique mais la prononciation change. Il n’y a pas de séparation de l’Église et de l’État, et celle-ci est de confession Luthérienne.

Traditionnellement, lors du nouvel an, la population achète pétards et feux d’artifice et est autorisée à les lancer. Tout du moins, c’était encore le cas jusqu’à une récente interdiction, les accidents se multipliant chez les particuliers. Toutefois, on trouve encore très facilement des batteries de lancement de feux d’artifice qui, s’ils n’égalent bien sûr pas ceux réservés aux professionnels, s’en approchent nettement et sont bien plus impressionnants que tout ce que vous pourrez trouver en magasin et voir entre les mains de particuliers en France. On comprend mieux les accidents quand on voit la tronche des trucs en vente. A minuit, chacun lance ses fusées et pour peu d’être bien placé comme nous l’étions ce 31 décembre quelques secondes avant l’instant fatidique, après avoir difficilement gravi une petite colline recouverte de neige dans un petit square en plein Oslo, on peut assister à un spectacle absolument féérique. Partout autour, des fusées décollent, explosent de couleurs, on peut tourner sur soi-même à 360 degrés et il y a toujours une gerbe lumineuse qui illumine le ciel, pendant cinq bonnes minutes le spectacle ne s’arrête jamais et c’est tel un gosse que l’on reste la bouche grande ouverte et les bras ballants, pas vraiment sûr d’être en train d’assister à un truc réel tellement l’instant est fantastique, tellement ce qu’on est en train de vivre est merveilleux, magnifique, si simple mais en même temps si sublime ; un spectacle qui dépasse pour l’éternité n’importe quel feu d’artifice futur car même à grand spectacle, celui-ci restera toujours terriblement isolé et semblera toujours minuscule par rapport à cette ville entière qui s’illumine, s’embrase, commémore de la plus incroyable des manières cette nouvelle année.

Non sincèrement, je n’ai pas recopié ce qui précède sur un guide touristique ou quoi que ce soit. C’est vraiment l’un des trucs les plus extraordinaires auxquels j’ai eu la chance d’assister de toute ma vie. Je n’exagère pas. Venez en Norvège.

Ubuntout pourri

Dans la catégorie: Geekeries — kwyxz le 27/12/10 à 19:52

Avertissement: si vous n’avez jamais touché à un Linux de votre vie, le post suivant sera aussi compréhensible et intéressant pour vous qu’une thèse de 3ème cycle traitant de la reproduction des batraciens sur les terrains de tennis en Moldavie.

J’aime ma maman. Ma maman possède un ordinateur portable qu’elle utilise pour faire trois choses simples: lire ses mails (un compte Google accessible en Imap depuis Thunderbird), aller sur le web (avec Firefox) et transférer les photos de son appareil vers son disque dur. Puisqu’elle n’est pas administratrice système, je m’occupe de la bonne santé de son ordinateur personnel et, comme tout administrateur de l’ordinateur de ses parents, je souffre.

Fix moms computer once

Bon, pas autant que sa propre machine il faut bien l’avouer. Il y a quelques mois, après trois années de bons et loyaux services, le Windows XP qui l’équipait commençait à sérieusement ne plus en pouvoir: ralentissements aléatoires, plantages inopinés, sans compter les 10 bonnes minutes nécessaires entre l’allumage et l’utilisabilité du bousin. Entre temps, ça ramait à donf et on ne pouvait pas y faire grand chose. Malgré les recherches, les scans anti-virus, anti-malwares, anti-adwares, anti-spywares, anti-anti, le pauvre bolide demeurait aussi poussif qu’une vieille carcasse fatiguée. Avant de considérer l’achat d’une autre machine (et avant de me lancer dans un lobbying intensif afin de lui faire acheter un Mac) je propose d’essayer de passer sous Linux histoire de donner à la pauvre bête une seconde jeunesse. Ubuntu est toujours à l’heure actuelle supposée user-friendly out-of-the-box, je download un live-CD Ubuntu 10.04, puis vient l’heure du test, en ajoutant des raccourcis “Internet” et “eMail” sur le bureau qui pointent vers Firefox et Thunderbird comme sous son Windows, ça semble OK pour elle. On backup ses photos sur un DVD, et j’installe le système. On fait un test de transfert de photos depuis son appareil en utilisant le soft fourni d’office nommé « F-Spot », les images apparaissent bien dans l’interface, tout semble rouler.

Quelques jours plus tard, coup de fil: les photos sont introuvables et la machine plante lors d’une mise en veille. J’essaie de jeter un oeil via VNC sur F-Spot, mais ça rame, c’est pas trop jouable, et pour la mise en veille je ne trouve pas trop d’infos à l’époque. Je lui dis qu’il va falloir faire avec en attendant que je revienne.

Le week-end dernier donc je rentre au domicile familial pour les fêtes de Noël et je jette un oeil à l’ordinateur portable en question. Fermeture du clapet, réouverture: il ne sort pas du mode veille. Ne répond pas au PING. Obligé d’éteindre à la barbare. Les différents messages sur les forums parlent de hibernate, de uswsusp, j’installe des trucs, j’en supprime d’autres, je blacklist des modules, j’essaye un peu tout ce que les gars disent avoir testé et qui fonctionne chez eux, mais rien à faire. Finalement je me dis que je vais tenter le module proprio Nvidia: vu que c’est une vieille carte, je dois récupérer le driver “legacy” nvidia-96, ce que je fais. J’installe. J’édite xorg.conf et ÇA FONCTIONNE. J’ai un bel affichage en 16 bit, qui va vite, et qui revient normalement après une mise en veille. Miracle ! Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Reste à régler le problème du logiciel de photos. Je remarque qu’une mise à jour stable d’Ubuntu est disponible, la 10.10, je me dis que ça peut aider si le logiciel de photos avait un souci: je lance donc l’upgrade. Après tout, si c’est une version stable, il ne peut rien m’arriver, non ?

La version 10.10 vient avec un nouveau kernel, le 2.6.35. A la fin de l’upgrade, je redémarre afin de booter sur ce nouveau kernel. Et là, catastrophe: le système reste bloqué sur le message suivant immédiatement après grub:
Resume: libgcrypt version 1.4.5

Jamais vu un truc pareil en plus de 12 ans sous Debian. Je google, j’essaie de piger à quoi pourrait bien servir cette libgcrypt dont je n’ai jamais entendu parler à l’install, mais je ne trouve rien de bien probant et à ma connaissance mes filesystems ne sont pas cryptés. Je trouve un message d’un gars qui dit qu’il est bloqué à ce point, on lui conseille de virer uswsusp, tiens donc, une vieille connaissance, je boote sur l’ancien kernel, ça passe, je vire le package en question, je reboote sur le 2.6.35, ça passe. Zarb.

Ce qui ne passe plus, c’est Xorg. Crash au démarrage, sans plus d’explication. Je jette un oeil au log de X, et je découvre un magnifique “Undefined symbol”. Après enquète, il s’avère que le driver nvidia-96 de la Maverick (qui a pourtant été updaté pendant l’upgrade) ne fonctionne pas avec le Xorg fourni. Elle est belle, la version stable ! Ça en dit long sur le reviewing des packages avant les releases. Je downloade donc le nouveau driver directement depuis le site de Nvidia, je dégage le -96, ça me saoule un peu de ne plus passer par des packages, mais je n’ai pas vraiment le choix. Une fois le nouveau module recompilé et réinstallé, Xorg se lance, enfin, nous allons pouvoir nous atteller à comprendre le fonctionnement de F-Spot. Ma mère ne comprend pas pourquoi elle ne trouve pas les images sur le disque dur alors qu’elle les importe bien. Après environ une quinzaine de minutes à batailler avec F-Spot qui rame pour afficher la moindre image, la consternation me prend: pour les devs de cet immondice, la fonction “Importer” ne sert pas à importer les images de l’appareil photo sur l’ordinateur, mais uniquement à importer les metadata (ainsi qu’à générer un thumbnail) dans le catalogue. Les photos, elles, restent sur l’appareil. Au moment de l’import, il y a une case à cocher “Copier les images vers le répertoire Photos”. On coche la case, on relance un import: ça génère des répertoires vides et les photos ne sont pas copiées. Pour copier les photos sur le disque, il est nécessaire de les sélectionner dans le catalogue, puis ensuite non pas faire un clic droit, ce serait trop simple, mais aller dans « fichier / exporter / vers un répertoire ». Merci les gars ! C’est tellement user-friendly. Encore une belle victoire d’une Gnomerie sur l’ergonomie et l’utilisabilité, toutes mes félicitations. J’ai fini par conseiller à ma mère de laisser tomber F-Spot, de le fermer quand il se lance automatiquement, et de copier les fichiers à la main. Ça me fait mal au coeur de le reconnaître, mais c’était mieux branlé sous Windows.

Je pensais être tranquille, mais c’était sans le message de ce matin. L’ordinateur ne démarrait pas, bloqué après le grub avec un simple curseur qui clignote. J’ai demandé à maman de choisir le noyau 2.6.32 dans le menu, je me suis connecté en ssh et j’ai viré le 2.6.35, puis recompilé le module Nvidia. Elle a pu réutiliser sa machine. Pour combien de temps ?

Non mais sérieusement, c’est pas possible Ubuntu 10.10 là. Une distribution “stable” finie à la pisse de cette manière, je n’avais pas vu ça depuis la grande époque de Mandrake. C’est dramatique de nullité. Mais vraiment. Je n’ose imaginer le cauchemar pour un néophyte.

PS: pas la peine de poster un commentaire pour dire « chez moi ça marche », je m’en branle copieux.

Meet the fuckers (ceci n’est pas un titre de film)

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 21/12/10 à 19:59

Même si vous n’aimez pas le foot et avez essayé de rester le moins informé possible durant la dernière Coupe du Monde, vous avez difficilement pu échapper à ce scoop: l’équipe de France a été ridicule, tant sur le terrain qu’en dehors, se prenant des décullotées pendant le jeu pour finalement se mettre en grève à l’entraînement. Le sketch a été poussé à son paroxysme lorsque Nicolas Anelka, connu pour ne strictement jamais rien branler lorsqu’il joue en équipe nationale, aurait insulté le sélectionneur Raymond Domenech en des termes sympathiques.

C’est au détour d’un article intitulé « Henry et Anelka s’accrochent à leur prime du Mondial » que Le Monde nous informe que les deux joueurs ont décidé, contrairement à leurs camarades, de refuser d’abandonner la prime qui devait leur être accordée par la Fédération Française de Football.

Revoyons ensemble la définition du mot prime: « Somme versée par un employeur à un salarié à titre exceptionnel, en guise de récompense pour un travail de qualité, ou à tous les salariés pour les encourager ou pour saluer une étape dans la vie de l’entreprise. » Nul doute que la prestation des deux joueurs colle parfaitement à cette définition.

Mais il y a plus intéressant encore: « La renonciation à ces primes doit toutefois être relativisée, tempère [Libération]. En effet, “les sommes en jeu – de 130 000 à 150 000 euros selon les cas, soit moins d’un demi-mois de salaire – [sont] dérisoires à l’échelle des fortunes amassées par les deux joueurs au fil des années”. »

Je ne comprends pas bien en quoi c’est supposé tempérer quoi que ce soit. C’est même pire encore: on aurait presque envie de les plaindre ces pauvres bougres qui doivent renoncer aux plus de 96 SMICs que représente leur prime si méritée… s’ils n’en gagnaient pas déjà le double par mois.

Quelle indécence.

Addendum: Nicolas Anelka vient de s’exprimer sur le sujet.

“Par conséquent et pour m’assurer de la véritable utilisation de cette somme, j’ai décidé de la reverser moi-même et à parts égales vers le football amateur, une association tournée vers les jeunes et une œuvre sociale, ce football amateur qui, à mes yeux, mérite mieux que le traitement qui lui est infligé par ceux qui le gouvernent”, détaille-t-il. “Il semble important pour certaines personnes de me faire passer pour un ‘mauvais garçon’, je vais donc leur faire plaisir en ne laissant personne me dicter la conduite à tenir sur l’utilisation de ces primes”, conclut-t-il.

Il ne reste plus qu’à patienter pour voir s’il tient parole.

Addendum 2: ce que je trouve assez intéressant dans cette affaire, c’est qu’une fois de plus un journal (en l’occurence Libération) a reproduit les propos d’un membre de la FFF sans jamais chercher à contacter les deux joueurs incriminés et en n’usant d’aucun conditionnel quant au comportement des deux joueurs. L’article a été repris par l’intégralité de la presse qui n’a, semble-t’il, pas plus fait l’effort de contacter les joueurs (quand elle le fait, elle le signale). Quand on vous assène que la différence entre un blogueur et un vrai journaliste encarté c’était que ce dernier vérifiait ses sources, n’en croyez rien, il ne le fait pas plus. Ah, et avant qu’on me le reproche: non, je n’ai pas cherché à contacter les joueurs non plus, je suis blogueur, j’ai fait confiance au professionel qui écrit dans Le Monde et qui dit vérifier ses sources. Grave erreur que la mienne.

(non, rien)

Dans la catégorie: Écrits — kwyxz le 6/12/10 à 2:34

sous ma veste et c’est au moment où je dévoile et pointe l’arme dans sa direction que la fille se met à crier, un hurlement puissant et strident qui se voit étouffé en moins d’une seconde parce que j’appuie sur la détente, la balle déchire la joue et traverse la boîte crânienne, pulvérisant la chair et l’os, broyant le tissu cérébral et allant se ficher tout droit dans la tête du type assis derrière, un gars chauve d’environ cinquante balais, l’impact crée un petit cratère d’où s’échappe un geyser de sang mais le type n’est pas mort parce que le crâne de la fille a fortement ralenti le projectile, la fille elle s’est écroulée contre la fenêtre, la moitié de son visage est réduite en miettes et ce qui reste de son oeil gauche est livide, le type assis à côté d’elle a envie de crier parce qu’il vient quand même de recevoir une belle partie du contenu de la tête de sa voisine sur l’épaule mais il se retient parce qu’il ne veut pas attirer mon attention, je reste silencieux, mon arme toujours pointée sur ce qui est maintenant un cadavre de fille, le type au geyser se tient le crâne et pousse des cris, sur ma droite une autre fille qui ne doit pas avoir plus de vingt ans hurle que je suis un malade et que je vais tous les tuer et elle a peut-être raison, je suis un malade et je vais peut-être tous les tuer, j’ai trois chargeurs supplémentaires dans les poches de mon manteau et au vu de la population du wagon ça serait suffisant, à ce moment quelqu’un fait ce que toute personne intelligente aurait soigneusement évité de faire, à savoir tirer la sonnette d’alarme, le résultat immédiat c’est que le métro serre les freins à bloc et s’immobilise entre les deux stations, et une personne intelligente n’a pas envie de rester bloquée entre deux stations quand quelqu’un vient d’utiliser une arme à feu dans son wagon, les cris du type et les hurlements de l’autre fille commencent à royalement me saouler alors je leur dis de fermer leur gueule s’ils ne veulent pas finir comme l’autre qui me regardait fixement depuis tout à l’heure, ça faisait trois stations qu’elle n’arrêtait pas de me regarder cette pute et ça m’a énervé alors je lui ai explosé sa gueule, et s’ils veulent pas qu’il leur arrive la même chose je leur conseille de vite arrêter de me faire chier, la fille cesse de hurler mais le type continue à crier en se tenant le crâne, puis une femme devant lui lui prend les mains et l’implore de se taire au moment où je lève mon arme vers lui et il s’exécute, j’aimerais bien que le métro reparte maintenant et je pense que tout le monde est du même avis mais je crois que le conducteur du train arrive avec une lampe de poche parce que je vois de la lumière s’approcher de nous et avant qu’il ait le temps de m’aveugler je vise la porte et dès que je le vois arriver je tire, la balle traverse la vitre et effleure le front du conducteur avant d’aller se ficher dans le mur derrière lui, je tire une deuxième fois mais il est parti en courant et je le rate de nouveau, maintenant c’est sûr il va appeller la police je crois et je maudis le gars qui a tiré la sonnette d’alarme, putain, pourquoi il a fait ça ce connard, alors je tire sur le mec dont le crâne saigne parce que j’en ai marre de l’entendre, il ne criait plus mais il émettait des petits râles chiants et ça me pèse sur les nerfs, je ne me souviens même plus pourquoi j’ai pris une arme aujourd’hui, on est quoi, jeudi ? j’avais sûrement une bonne raison de le faire mais à cause de l’autre conne qui me fixait j’ai tiré au milieu d’un wagon transportant au moins une trentaine de personnes et ça m’arrange pas d’être bloqué là, il fallait que j’aille quelque part, je ne me souviens plus où et les souvenirs peinent à revenir dans ma tête, je garde le bras tendu pour que personne n’essaie de jouer au héros, un mec se lève et me regarde avec des yeux très calmes et très doux et je lui dis tout net qu’il tente même pas de négocier parce que ça se finirait très vite et très mal alors il se rassoit, il fait de plus en plus chaud dans ce métro de merde j’étouffe et je ne sais plus depuis combien de temps nous attendons, je crois que je vois un flic sur la droite à travers la fenêtre alors je tire une dizaine de balles et je crois que je l’ai eu parce que j’entends comme un bruit sourd de chûte, mais quand je me retourne et que je regarde sur ma gauche je n’ai pas le temps de pointer mon flingue vers l’autre flic qui me tient en joue et me hurle de jeter mon arme et avant que j’aie le temps de le faire il appuie sur la

Le Monde ne vaut pas tripette

Dans la catégorie: Humeur,Pol fiction — kwyxz le 24/11/10 à 14:06

Sur son Blog consacré à l’Élysée, un journaliste du Monde se fend d’un post pour tenter d’expliquer pourquoi il a passé sous silence le terme de “pédophile” employé par Nicolas Sarkozy à l’intention d’un journaliste en marge du sommet de l’OTAN lors de son briefing sur l’affaire Karachi. Et question voltige en hautes altitudes assortie d’un numéro de langue de bois, ça se pose là.

« Sur le papier, la règle du “off” est claire : les propos ne peuvent pas être reproduits. Quelques medias – qui n’étaient pas présents – ont diffusé ces propos. J’ai choisi de ne pas les reproduire dans Le Monde. (..) En réalité, le “off” de Nicolas Sarkozy ne valait pas tripette. Il ne faisait que reprendre dans les termes fleuris qui sont les siens le communiqué qu’il avait rédigé dans la journée et fait signer par le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant. (…) Il a parlé, comme il le fait toujours, y compris dans ses conférences de presse, en prenant à partie les journalistes qui le questionnaient. Rien de neuf ni de caché pour le lecteur. (…) Nous nous sommes fixé pour ligne de conduite de toujours publier les informations et faits précis communiqués par le président, même en “off” : dans le cas d’espèce, il n’y avait pas d’information. »

Personnellement, savoir que mon Président est capable de ce genre de dérapages me semble être suffisamment important pour éviter qu’on le passe sous silence. Finalement il suffit de se dire que les papiers signés Arnaud Leparmentier ne valent pas tripette, puisqu’on n’y trouve pas les faits mais uniquement les informations que celui-ci juge dignes d’y figurer.

Edit: il semble qu’un confrère journaliste de Mr. Leparmentier partage mon opinion.

And nothing important happened today

Dans la catégorie: Humeur — kwyxz le 23/11/10 à 18:06

C’est étrange, j’ai envie d’écrire, j’ai un projet de nouvelle dans les cartons depuis des mois, un projet qui pourrait même largement dépasser le stade de la nouvelle si je prends le temps d’y travailler un peu et de rassembler mes idées, souvent j’y pense et je me dis que tel ou tel truc pourrait pas trop mal fonctionner, et puis finalement quand je me retrouve devant mon clavier face au fichier vide et que je devrais me lancer dans la rédaction j’ai des envies d’autres choses, procrastination über alles, et puis les bouquins / CDs / films / séries / jeux vidéo qui s’accumulent sur mes étagères prennent le dessus, forcément j’achète plus vite que je ne profite alors ça n’aide pas des masses.

Mon utilisation de Google Maps + Street View se résume la plupart du temps à aller jeter un oeil à des lieux que j’ai connus durant ma jeunesse, ce midi je suis allé voir dessus à quoi ressemblaient mon école primaire et mon collège, même si je sais déjà à quoi ils ressemblent en vrai puisque je suis retourné sur les lieux il y a quelques années durant un road trip, de gros souvenirs sont remontés à la surface et j’ai eu envie d’écrire, et puis je me suis dit que je l’avais déjà fait, il ne m’a fallu que quelques secondes pour retrouver ce post , cryptique au possible, mais qui contient tellement d’informations qu’en expliquer chaque point me prendrait des heures et, soyons honnêtes, briserait la magie du truc.

Et là, je me souviens que j’avais eu une autre idée de nouvelle l’autre jour dans le métro. Je devrais toujours avoir un calepin sur moi histoire de les noter, tiens, ça ne serait pas con ça. Il va falloir que je m’en souvienne.

« Previous PageNext Page »