Les mystères de Jean-Luc

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 3/04/11 à 2:48

Cette critique de la série Les Mystères de l’Amour a été initialement publiée sur Sens Critique

Treize épisodes de cette nouvelle saga ont été diffusés, soit la moitié de cette première saison. Je pense qu’il est désormais possible d’écrire une critique assez juste de l’oeuvre sans que les épisodes futurs ne la fassent trop mentir. Dans le cas contraire, je procèderai à des corrections.

Sept ans après la fin des Vacances de l’Amour, la joyeuse bande de copains rentre en France et se range des bécanes. José et Bénédicte ouvrent un restaurant sur l’île de la Jatte, Nicolas, devenu photographe, fréquente la gérante d’un bar à hôtesses et habite sur une péniche, Christian file le parfait amour avec une petite jeunette nommée Angèle, Laly est journaliste pipole et trouve le temps de passer voir ses amis entre deux avions. Mais la petite vie tranquille de tous est perturbée lorsque Jeanne, que tout le monde pensait morte, débarque…

Ce n’est pas peu dire qu’elle était attendue au tournant, cette fameuse suite. Et le moins que l’on puisse dire était que le tableau s’annonçait allèchant: nouveaux lieux, nouvelles situations, nouveaux personnages, nouvelles problématiques… très vite, trois histoires majeures se mettent en place et se déroulent en parallèle.

Malheureusement c’était sans compter sur l’inventivité de Jean-François Porry, alias Jean-Luc Azoulay, pour scier lui-même la branche sur laquelle il est assis. Chaque arc narratif, les trois sans exception, se retrouve systématiquement saboté. Un twist scénaristique intervient ? Hop, pas grave, on le fout en l’air cinq minutes plus tard. Un épisode se termine par un cliffhanger au suspense haletant ? Il ne faudra que trente secondes lors de l’épisode suivant pour résoudre la moindre situation compliquée. Et le plus aberrant, le plus effroyable, est ce fil rouge sur une histoire de trafic de drogue et de prise d’otages par des truands colombiens qui se termine en… deux minutes chrono, via un stratagème tellement grotesque qu’on a l’impression que le téléviseur traite le spectateur de gros débile consanguin et l’invite à changer de chaîne. Non mais sincèrement, je n’exagère pas, et pour ceux qui n’ont pas peur des spoilers on va faire le tour des incongruités qui me viennent à l’esprit dans le détail.

HERE BE SPOILERS

Expédions d’entrée l’arc le moins intéressant: Béné, on l’a vu plus haut, tient un restaurant sur l’île de la Jatte. Chaque scène dans ce restaurant est immédiatement identifiable par une musique qui est un plagiat intégral de celle du village Kokiri d’Ocarina of Time. Si c’est involontaire, c’est assez impressionnant de ressemblance. Lassée des infidélités répétées de José, Béné se laisse séduire par un jeune peintre qui affiche près d’une vingtaine d’années de moins qu’elle au compteur. Ils vont se tourner autour, flirtouiller, finalement elle va céder et ira prendre du bon temps sur la péniche du jeune à plusieurs reprises. Ces scènes figurent haut la main au Panthéon des scènes d’amour les moins érotiques de l’univers: aucune sensualité, une musique d’accompagnement horrible, on n’a qu’une seule envie c’est qu’elles se terminent vite et pourtant Laure Guibert est resplendissante: quel gâchis. Pourtant lorsqu’une jeune fille catégorie avion de chasse débarque dans la chambre du jeunôme et surprend les tourtereaux, que Béné prend la poudre d’escampette tandis que l’autre répète bêtement “c’est pas du tout ce que tu crois” on se dit que ça y est, il se passe enfin un truc intéressant dans cette amourette niaise et ennuyeuse… immédiatement annihilé dans les dix minutes suivantes “mais c’était ma soeur en fait, ah ah ah”, la niaiserie reprend, puis Béné décide que ça suffit les conneries, et on apprend que le jeunôme fait une tentative de suicide, et ça c’est sa soeur qui l’apprend à Béné sauf qu’en fait c’était pas sa soeur mais un de ses plans cul, mais c’est pas grave finalement.

Oui rien qu’à la lecture de ça vous vous êtes certainement déjà dit “Quel est le fuque ?” mais attendez, parce que le meilleur est à venir.

Pendant Hélène et les Garçons moi je n’aimais pas beaucoup Christian, son personnage était particulièrement irritant et en plus il faisait souffrir Johanna, et Johanna c’était ma préférée et j’en étais amoureux et tout. Oui bon j’avais douze ans. Mais là Christian il est touchant, c’est un alcoolique repenti, il a une liaison avec une petite jeunette toute mignonne et ils habitent ensemble, il continue à essayer de vivre de sa musique et a des problèmes d’argent, bon, jusqu’ici ça se tient. Sa copine Angèle quitte son boulot parce que son supérieur lui fait des propositions indécentes, elle n’ose pas le dire à Christian et cherche donc un plan de secours. Elle s’adresse à Ingrid la copine de Nicolas qui l’engage dans son bar à hôtesses. Quitter un job suite à des avances d’un supérieur pour en démarrer un dans un bar à hôtesses, ça vous situe un peu le niveau de la meuf. Mais là où ça devient franchement proche du nawak total c’est quand le big boss de son ancienne boîte décide de la réengager comme secrétaire personnelle. Dès le premier déjeuner on calcule direct qu’il veut se la taper, c’est cramé à des années-lumière, sans parler de son discours de chien de la casse à base de “vous avez un merveilleux sourire” et autres “vous êtes une perle”. Pendant ce temps une ex de Christian manigance pour le récupérer et celui-ci tombe dans un traquenard: sa petite amie Angèle dont il est amoureux et à qui il déclare vouloir faire un enfant préfère croire l’ex que lui, et se retourne vers son patron trop content de la récupérer (et de pourrir Christian au passage). Et malgré ses méthodes de bourrin lourdingue absolu, elle ne voit rien venir:

– ils déjeunent ensemble un midi sur deux
– il sait qu’elle tap… qu’elle travaille dans un bar à hôtesses, mais ça ne le dérange pas plus que ça
– il lui prête un studio dans son immeuble, gratuitement, pendant plus de deux mois
– il lui apporte le petit dej au lit tous les matins, pendant ces mêmes deux mois
– il fait la vaisselle pendant qu’elle se douche, parce qu’au bout de deux mois c’est la tradition
– il la conduit au boulot en bagnole et la ramène le soir, pendant deux mois toujours
– il n’a de cesse de la complimenter sur son sourire, ses jolis yeux, alors qu’en cachette il se tripote le zizi en reniflant son écharpe

ET CETTE CONNE NE CALCULE RIEN ! PENDANT DEUX MOIS, À AUCUN MOMENT ELLE NE GRILLE QU’IL VEUT LA NIQUER ! CETTE COOOOONNE !

Ahem. Pendant ce temps Christian se tape Johanna qui est revenue et il a bien raison.

Bon maintenant passons au gros morceau: la storyline “principale”, celle qui implique Patrick Puydebat, toujours sémillant, toujours la classe, dans une sombre histoire de trafic de drogue mâtinée de kidnapping et de gangsters qui roulent en Nissan Qashqai. On commencera par admirer la prestance avec laquelle le personnage de Jeanne revient sur le devant de la scène:

– Jeanne, mais, je te croyais morte ?
– Non, je m’en suis sortie
– Mais pourquoi n’as-tu pas donné de nouvelles ?
– J’étais occupée…
– Comment ça ?
– J’étais en prison.

Ça vous pose un retour non ? Durant douze épisodes on va apprendre que Jeanne a été accusée du meurtre de son frère, mais que c’est un coup monté par des narcotraficants colombiens. Sauf qu’en fait les colombiens la font aussi évader parce qu’elle a planqué une partie de la drogue, et ils vont s’attaquer à tous ceux que Jeanne va contacter afin de la retrouver: kidnapping d’Olga, puis d’Ingrid, puis de Jeanne elle-même, on ne lésine pas sur les moyens. Cette histoire de colombiens est la trame la plus importante et travaillée des douze épisodes, avec tentatives de rebondissements, implication d’un grand nombre de personnages, et c’est aussi elle qui décide de la chronologie de toute la série.

Sauf que.

Sauf que sa “résolution” est… je ne trouve pas les mots. Sincèrement.

Ingrid et Nicolas sont chez un avocat qui dispose des preuves permettant de faire sortir Jeanne de prison, celle-ci s’étant rendue aux flics. Mais Nicolas craint que les colombiens aient volontairement fourni quelques preuves histoire de la faire sortir, puisqu’ils veulent toujours lui mettre la main dessus. Ingrid, qui pendant trois épisodes s’est laissé allègrement violer par le boss du cartel (même si elle avait quand même l’air gentiment consentante parce qu’elle envisageait de récupérer une part de leur magot, ou alors elle jouait la comédie, en fait on ne sait pas trop, c’est dire si c’est étrange), propose de tendre un piège aux gangsters. Elle va se rendre chez le chef dont elle connaît l’adresse parce qu’elle a laissé un téléphone portable chez lui avec la géoloc activée, fera mine de se faire violer et bim, la police pourra intervenir. De façon assez incompréhensible Nicolas accepte le plan (MAIS ! BORDEL !) et la scène suivante passe immédiatement sur Ingrid chez le boloss. Il la pousse sur le canapé, elle pousse des cris, ET BOUM trois mecs grimés comme au GIGN débarquent et arrêtent le vilain. Chez lui on trouve des documents qui prouvent son implication dans le trafic. Fin de l’histoire, c’est réglé en… même pas deux minutes, et ça soulève tellement d’incohérences grotesques que ça devrait être étudié afin de servir de référence historique, le modèle de la résolution à ne pas suivre, celle que dans un téléfilm turkmène on irait chercher le scénariste dans sa famille à 4h30 du matin pour l’exécuter froidement d’une balle en pleine tête qui repeint les murs avec sa cervelle.

Pour ceux qui se poseraient la question, les trois arcs narratifs sont disjoints et n’ont aucun rapport entre eux. Y’a bien Laly ou Jimmy qui, n’ayant pas de rôle majeur dans aucun des trois, font le lien et vont de l’un à l’autre, mais ça ne va pas plus loin, et surtout ça pose des problèmes de cohérence quand la sortie de prison de Jeanne nécessite deux mois, ce qui provoque des réactions ridicules dans les deux autres arcs du fait du temps écoulé: qu’on ne me fasse pas croire que cette chaudasse de Laly va attendre DEUX MOIS après que Jimmy ait quasiment tenté de sauvagement l’attrapper sur le pare-chocs de sa bagnole pour finalement décider de sortir avec.

Pour finir sur une note négative après cette avalanche de qualités, la palme de l’acteur le plus catastrophique est remportée haut la main par l’interprète de Rudy. Je crois que de ma vie je n’avais jamais vu aussi mauvais, et pourtant j’en ai regardé des séries AB, enfin je veux dire le mec était déjà nul à chier par la bouche dans les Vacances de l’Amour, c’est vrai, mais dans le laps de temps il aurait peut-être pu prendre au moins des cours de diction, non vraiment, pour les autres on peut toujours blamer les dialogues mais sincèrement là je ne vois pas comment ça peut être autre chose, je n’ai rien de personnel envers lui mais il est vraiment nul, nul, nul, nullissimantesque. Tellement mauvais qu’il pourrait jouer un français dans le prochain Tarantino, c’est dire.

En bref, c’est un excellent plaisir coupable dont je ne rate aucun épisode. Après tout, c’est pas plus pourri que Plus Belle La Vie.

Je me fais de la pub à peu de frais

Dans la catégorie: Humeur,It's a mad world — kwyxz le 30/03/11 à 19:07

C’est à l’origine un article du Monde qui attire mon attention. Titré « Après Fukushima, le débat sur le nucléaire en France est inadequat ». Cet article commence par expliquer que si la centrale a des problèmes, c’est parce que pour faire des économies de bout de chandelle les japonais l’ont construite près de la mer, que finalement c’est pas la faute du nucléaire si aujourd’hui il y a une catastrophe nucléaire, et que lancer un débat en France est grotesque vu que là n’est pas la question vu que de toute façon rien de bon n’en sortira. C’est sûrement pour ça qu’on n’en a jamais lancé en 40 ans, d’ailleurs.

S’en suit un salmigondis d’arguments foireux, d’interrogations pseudo-philosophiques sur le réel besoin en énergie, un placement produit pour un des bouquins de l’auteur (il fallait oser), un peu de tout et surtout beaucoup de rien. Et après avoir tout lu, on a compris qu’il n’y avait rien à comprendre. Signé Jean-Pierre Peyrard, lecteur.

Je découvre avec joie que Le Monde ouvre ses pages au premier clampin venu pour lui permettre d’utiliser le journal non seulement comme une tribune, mais aussi comme un panneau publicitaire.

Et puis je fais une recherche Google sur “Jean-Pierre Peyrard” parce que ça m’interpelle.

Je trouve un médecin généraliste du département de la Loire, qui je le pense n’est pas mon suspect.

Je trouve un professeur de lettres classiques, en poste à la Cité scolaire Elie Vignal, à Caluire (en 1999). Qui, au vu de sa bibliographie, est mon suspect. Et j’avoue avoir du mal à comprendre comment un professeur de lettres a pu accoucher d’un article aussi mauvais. Sur le fond, comme sur la forme. Quelqu’un au Monde l’a-t-il réellement lu avant de le publier ? Ça n’a interpellé personne le fait qu’il cause tranquillou de son bouquin en plein milieu ?

Je suis interloqué.

La femme monstre

Dans la catégorie: Monte le son — kwyxz le 25/03/11 à 14:07

Depuis quelques jours, une nouvelle jeune chanteuse tente de faire son trou dans le paysage médiatique: Rebecca Black, c’est son nom, est rapidement devenue la risée de l’Internet convivial à cause de sa chanson Friday dont le clip est d’une ringardise absolue, et les paroles d’une bêtise abyssale. Les Internautes du monde entier s’entendent sur la nullité crasse du morceau, se payent copieusement la tronche de son interprête et des dizaines de parodies plus ou moins drôles émergent, ridiculisant la petite ado.

En exclusivité pour kwyxz.org, nous sommes en mesure de vous donner une traduction des paroles de son prochain morceau, évidemment attendu avec impatience:

Salut, salut bébé, tu m’as appellée ? Je n’entends rien.
Je ne capte pas dans la boîte, tu vois. Qu-qu-qu’est-ce-que tu dis ?
Oh, tu me quittes. Désolée je ne t’entends pas je suis occupée.

Oc-cupée. Oc-cupée.
Désolée je ne t’entends pas je suis occupée.

Juste une seconde, ils vont jouer mon morceau préféré,
Et je ne peux pas t’envoyer de SMS avec un verre dans la main !
Tu aurais pu prévoir des choses avec moi, tu savais que j’étais libre,
Et maintenant tu n’arrêtes pas de m’appeller ! Je suis occupée.

Arrête d’appeller, arrête d’appeller, je ne veux plus penser !
J’ai laissé ma main et mon coeur sur la piste de danse.
Arrête d’appeller, arrête d’appeller, je ne veux plus penser !
J’ai laissé ma main et mon coeur sur la piste de danse.

Ah ah ah quelle pauvre inconsciente cette petite Rebecca, des paroles aussi plates et connes, pour sûr l’Internet convivial va universellement se foutre de sa gueule et personne n’aura assez mauvais goût pour acheter ses disques et aller la voir en concert !

Accidentel

Dans la catégorie: It's a mad world,Pol fiction,Watching TV — kwyxz le 17/03/11 à 12:26

Ils étaient là, l’air grave parfois quand il s’agissait de défendre leur savoir, leur technologie, leur gagne-pain, menacés. L’oeil goguenard quand ils écoutaient leurs opposants, bien trop énervés et caricaturaux pour être crédibles, s’égosiller en vain. Et ils ont repris leur discours, sur un ton paternaliste, avec cette arrogance qui les caractérise. Je suis expert en physique nucléaire et je prends sur mon temps précieux de génial scientifique pour descendre éduquer la plèbe, de quel droit ces ignares incapables de comprendre la fission de l’atome se permettent-ils de critiquer ? Nos centrales sont sûres, il n’y a aucun risque d’accident, cessez de diaboliser le nucléaire, nous savons ce que nous faisons, et quand bien même il y aurait un nuage radioactif ce n’est pas bien grave: on rentre chez soi, on se calfeutre, on attend quelques heures, quelques jours tout au plus, et le problème est résolu. Tous ces gens qui critiquent le nucléaire ne sont que des ignorants ou des illuminés, du haut de mon savoir je vous le garantis, d’ailleurs Tchernobyl ça a fait moins de victimes qu’il n’y a de morts sur les routes par an en France, c’est bien la preuve que le risque est largement exagéré !

Ce qui me pose problème ce n’est pas tant le dogme et l’arrogance de ces hommes. Ce qui me pose problème c’est que je doute que cette attitude soit une singularité des nucléocrates français, et j’ai l’intime conviction que les experts ayant conçu les centrales de Three Mile Island, de Fukushima et de Tchernobyl ont un jour tenu le même discours.

Étape 2

Dans la catégorie: Misc — kwyxz le 14/03/11 à 19:18

“Votre FreeBox v6 est disponible au point-relais” je débranche l’ancienne, je l’échange contre la nouvelle que je branche, bloqué à l’étape 2, la hotline me dit “c’est un problème de cable RJ11” et m’en envoie un nouveau, je le branche et toujours bloqué à l’étape 2, maintenant la hotline me dit “c’est bizarre je ne retrouve plus votre ligne c’est comme si vous aviez été déconnecté par un autre opérateur” je dis que me faire déconnecter pile quand j’échange de box la coïncidence est un peu grosse il me répond que oui c’est bizarre, et pour faire reconstruire une ligne c’est six semaines, je demande s’il n’y a pas un moyen plus rapide, il me propose de me faire rouvrir une ligne par FT mais ça c’est payant et plutôt crever que filer du blé à FT. Donc voilà je paye deux mois de Xbox Live dans le vent, je n’ai pas Internet mais une saisissante impression qu’on se fout de ma gueule.

Gainsbourg est mort depuis 20 ans

Dans la catégorie: Monte le son,Watching TV — kwyxz le 2/03/11 à 10:35

Hier, on décernait les Victoires de la Musique: consécration de ZAZ, razzia de Gaëtan Roussel (ex-Louise Attaque, ex-Tarmac) qui empoche 3 trophées, -M- gagne un truc comme tous les ans vu que c’est à peu près le seul musicien potable de la soirée, Katerine réussit son hold-up vu le disque qu’il a sorti, et le bon goût est récompensé avec Stromae l’artiste dont je prononce le nom quand je vomis ou Ben l’Oncle qui me Saoule.

Si je devais décrire le paysage musical français tel que dépeint par cette cérémonie, je pense que je choisirais une décharge à ciel ouvert, ou bien la zone contaminée entourant Prypiat. Quelle putain de catastrophe.

Sémillance

Dans la catégorie: Watching TV — kwyxz le 27/02/11 à 19:58

Je rencontra le sémillant Patrick Puydebat et je l’interviewa:

Interview Patrick Puydebat – février 2011

Cette vidéo mal éclairée, mal sonorisée et mal recompressée vous est offerte avec (mystères de l’) amour. Mes remerciements particuliers à Zeni qui a courageusement tenu la caméra pendant toute l’interview.

Une question de priorités

Dans la catégorie: Pol fiction — kwyxz le 17/02/11 à 20:06

Petit rapport de séance de l’Assemblée Nationale, concernant le livre numérique:

M. le président. Je suis saisi de trois amendements identiques, nos 8, 18 et 30, tendant à introduire un article additionnel après l’article 5 bis.

La parole est à Mme Monique Boulestin, pour défendre l’amendement n° 8.

Mme Monique Boulestin. L’amendement n° 8 propose de supprimer, au e) du 2° de l’article L. 122-5 du code de propriété intellectuelle, les mots : « et des œuvres réalisées pour une édition numérique de l’écrit ».

En 2006, une exception au droit d’auteur a été introduite dans le code de la propriété intellectuelle pour permettre d’utiliser des extraits d’œuvres protégées par le droit d’auteur à des fins d’illustration de l’enseignement et de la recherche. Une restriction a cependant été ajoutée afin que les œuvres déjà numérisées n’entrent pas dans le champ de cette exception.

Puisqu’une part croissante des œuvres existe désormais sous une forme numérique et que le livre numérique est appelé à jouer un rôle déterminant dans l’enseignement et la recherche, il est anormal que l’exception pédagogique et de recherche ne porte pas aussi sur les livres numériques. Cette restriction est par ailleurs susceptible de faire obstacle au développement de la recherche en France et à l’adoption du livre numérique dans l’enseignement.

M. le président. La parole est à M. Lionel Tardy, pour défendre l’amendement n° 18.

M. Lionel Tardy. En 2006, la loi DADVSI avait instauré une exception au droit d’auteur afin de permettre d’utiliser des extraits d’œuvres protégées à des fins d’illustration, de recherche et d’enseignement, mais les œuvres numériques avaient été explicitement exclues. Cela ne peut pas tenir, alors qu’un nombre sans cesse croissant d’œuvres ne sera plus disponible que sous la forme numérique. Il faut donc ouvrir le champ de l’exception pédagogique aux œuvres numériques.

M. le président. La parole est à M. Maxime Gremetz, pour défendre l’amendement n° 30.

M. Maxime Gremetz. En 2006, une exception au droit d’auteur a été introduite dans le code de la propriété intellectuelle pour permettre d’utiliser des extraits d’œuvres protégées par le droit d’auteur à des fins d’illustration de l’enseignement et de la recherche. Une restriction a cependant été ajoutée afin que les œuvres déjà numérisées n’entrent pas dans le champ de cette exception.

Puisqu’une part croissante des œuvres existe à présent sous une forme numérique et que le livre numérique est appelé à jouer un rôle déterminant dans l’enseignement et la recherche, il est anormal que l’exception pédagogique et de recherche ne porte pas aussi sur les livres numériques. Cette restriction est par ailleurs susceptible de faire obstacle au développement de la recherche en France et à l’adoption du livre numérique dans l’enseignement.

La suppression des termes « et des œuvres réalisées pour une édition numérique de l’écrit » dans l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle permettra d’utiliser également des extraits de livres numériques à des fins d’enseignement et de recherche, sous réserve des autres conditions posées par cet article.

M. le président. Quel est l’avis de la commission ?

M. Hervé Gaymard, rapporteur. La commission a rejeté ces amendements.

M. Maxime Gremetz. Pourquoi ? Monsieur le rapporteur, vous ne pouvez pas vous contenter de dire : « La commission a rejeté ces amendements. » Vous devez nous expliquer sur quels arguments elle s’est fondée.

M. le président. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Frédéric Mitterrand, ministre. Le Gouvernement est défavorable aux amendements nos 8, 18 et 30. En 2006, le législateur a souhaité exclure du champ de l’exception pédagogique les œuvres réalisées pour une édition numérique de l’écrit, afin d’encourager le développement d’une édition numérique. Cet objectif est toujours d’actualité. Le livre numérique est appelé à jouer un rôle fondamental dans l’enseignement et la recherche. Des modèles économiques devront donc être mis en place pour permettre l’utilisation de ces livres numériques dans un cadre pédagogique sans avoir recours à une exception au droit d’auteur. Ces modèles économiques adaptés aux usages collectifs développés par les établissements d’enseignement et de recherche peuvent facilement être développés dans le cadre de l’alinéa 2 de l’article 2.

Par ailleurs, les conditions d’utilisation des œuvres réalisées pour une édition numérique de l’écrit font l’objet de discussions entre le ministère de l’éducation nationale et les ayants droit destinées à préciser la définition de ces œuvres et à encourager le développement d’études d’usage permettant d’approfondir la connaissance des nouvelles pratiques liées aux outils numériques en matière d’utilisation des œuvres protégées.

M. le président. La parole est à M. Patrick Bloche.

M. Patrick Bloche. Nous avons commencé ce débat en pensant que la proposition de loi pouvait être consensuelle – pour reprendre le mot du rapporteur – et que, à propos de bien des amendements, une majorité d’idée pourrait s’exprimer à l’Assemblée nationale. Des députés siégeant des deux côtés de l’hémicycle ont signé les amendements identiques dont nous discutons et qui sont d’intérêt général, puisqu’ils concernent l’enseignement et la recherche. Il s’agit de conforter, pour le livre numérique, une exception au droit d’auteur, comme il en existe dans bien d’autres domaines. Ne pas voter ces amendements, c’est pérenniser, de manière extraordinaire, une disposition qui interdit que des extraits d’œuvres protégées par le droit d’auteur soient utilisés, sur le mode numérique, à des fins d’enseignement et de recherche.

Au-delà de nos divergences sur une proposition de loi à propos de laquelle les clivages habituels ne s’expriment guère, nous pourrions nous retrouver sur ces trois amendements identiques, pour l’enseignement et pour la recherche.

(Les amendements identiques nos 8, 18 et 30 ne sont pas adoptés.)

Malheureusement pour l’enseignement et la recherche, gouverner, c’est aussi une question de priorités.

« Previous PageNext Page »