Rêverie
Ce n’était au début qu’un point sur l’horizon. Au milieu de ce désert blanc, on aurait pu croire à un mirage, pourtant après une petite heure de marche force fut de constater qu’il n’en était rien. Elle était là, bien réelle. Vêtue de noir par cette chaleur, il était impossible de ne pas la remarquer. Elle fermait les yeux et semblait somnoler.
Elle était d’une éblouissante beauté. Ses cheveux blonds brillaient de reflets éclatants comme autant de soleils. Dans ma tête, mille pensées virevoltaient. Lui adresser la parole pour établir le contact ? La laisser dans sa quiètude ? Si je la laissais, ne risquais-je pas de ne jamais avoir l’occasion de la revoir ? Sur son visage, je pouvais lire comme un sourire paisible.
Elle ouvrit les yeux. Surprise par ma présence, elle sursauta. A mon tour, je sursautai. Celà la fit rire. Elle tendit sa main vers mon visage et caressa ma joue, le bout de ses doigts touchant délicatement mes tempes. Alors que je tentai de faire de même, ma main se perdit dans ses boucles blondes qui fondirent en un sable fin qui, lentement, s’écoula entre mes doigts. Quelques secondes plus tard, j’étais de nouveau seul, au milieu de ce désert.
Je m’éveillai doucement. A mes côtés, elle dormait du sommeil du juste, le même sourire paisible sur son visage. Sous la couette, la chaleur était étouffante. Effrayé de ne vivre qu’un délicieux mirage, je tendis la main pour lui caresser la joue. Je saisis quelques unes de ses boucles blondes, je vis qu’elle me regardait tendrement en souriant. J’étais bien. Elle était réelle. Elle se rendormit. Quelques secondes plus tard, je partis la rejoindre une nouvelle fois au pays des songes.