Quand on a eu une journée de merde, qu’on a pas forcément le moral, ça fait toujours plaisir de découvrir qu’on peut toujours compter sur un bon épisode de How I met your mother: [dewplayer:http://www.kwyxz.org/kokomo.mp3]

L’apocalypse, au bas mot, c’est ce qu’on nous promettait. La grève générale ! Des écoles fermées ! Des trains qui ne circulent pas ! Des scènes d’émeute dans les gares ! Tout ça parce que ces salauds de fonctionnaires privilégiés se rebellaient contre l’ordre établi ! Heureusement la résistance courageuse s’organisait, sur Facebook notamment, QG des plus courageux de nos travailleurs luttant contre l’incurie du service public !

C’est donc non sans appréhension que ce matin je me présentai à la station de métro de Faidherbe-Chaligny. Allais-je devoir lutter contre une armée de molosses hargneux pour pouvoir monter dans un train bondé, me retrouver le visage coincé contre la vitre déjà humidifiée par des dizaines de joues avant la mienne ? Allais-je devoir patienter de longues heures pour qu’un bus vienne Porte de Charenton et que je doive monter sur la dernière marche porte ouverte ?

Non. Métro comme bus étaient vides. Personne. Fait exceptionnel, j’ai pu m’assoir dans les deux, truc impossible d’ordinaire.

Alors j’ai compris, ça y est. J’ai compris pourquoi depuis des mois on nous parle, à chaque mouvement de grève, de prise d’otage. Où sont les usagers ! Salauds de syndicalistes ! Vous les avez enlevés chez eux ! Vous les avez kidnappés dans leur sommeil ! Vous les retenez prisonniers dans les recoins sombres d’une voie de garage ou d’une gare de triage ! Libérez nos travailleurs ! Libérez la France qui se lève tôt et qui veut travailler plus pour continuer à se faire baiser la gueule ! Libérez vos otages ! Pourris de gauchistes nantis ! Ces gens ont une famille ! LIBÉREZ-LES !

Je l’avoue sans honte: je suis un peu un fanboy de la saga Terminator. J’ai adoré le premier, j’ai adoré le second, j’ai même aimé le troisième malgré ses défauts (et Dieu sait qu’il y en a, c’est dire le degré de fanboyittude). J’attends même avec impatience le quatrième, parce que même si c’est McG qui tient la caméra de l’autre côté il y a Christian Bale et ça vaudra forcément le coup rien que pour lui (même que les derniers trailers m’ont fait envie).

Autant dire que j’attendais au moins avec curiosité la série Terminator: The Sarah Connor Chronicles que la Fox a lancé l’année dernière, alors que les rumeurs de grève des scénaristes allaient bon train. Le résultat ? Une saison amputée de son final, interrompue sur un épisode 9 au cliffhanger bien médiocre.

Médiocre. C’est le terme qui convient le mieux pour qualifier la série. Les producteurs ayant décidé de zapper le 3ème film pour narrer une histoire alternative prolongeant la storyline des deux premiers, on retrouve un John Connor encore ado bien loin de l’espèce de clochard qu’il est devenu dans le 3. Il est jeune et sémillant même s’il passe sa vie sur les routes à se retourner sans cesse, il vit avec sa mère névrosée paranoïaque à tendances psychotiques et mène une existence que l’on peut sans difficulté qualifier de merdique. Shit happens. C’est alors qu’il se lie d’amitié avec une jolie jeune fille monoexpressive et que, manque de chance, quelques heures plus tard, il se fait tirer dessus par son professeur qui s’avère être un Terminator envoyé depuis le futur. Heureusement la jolie jeune fille est, elle aussi, un Terminator que John a lui-même reprogrammé dans le futur pour le protéger, si ça vous rappelle quelque chose c’est normal, vu que c’est exactement le même principe que dans les films Terminator 2 et Terminator 3. Au détail près que dans ces films, le Terminator “méchant” est d’un modèle plus évolué et théoriquement plus dangereux que celui qui sert d’ange gardien (c’est un peu ce qui fait tout le suspense).

Ici, non. Le méchant est particulièrement bête et pas meilleur que la gentille. Pas bien folichon pour ce qui est des frissons, donc.

Mais le principal problème pour le fan n’est pas que la série ait décidé de passer outre le 3ème film. Non, le principal problème c’est que la série a aussi décidé de copieusement déféquer sur la totalité du mythe, avec des squelettes de métal indestructibles qu’une Sarah Connor arrive à soulever et à plaquer contre un mur, ladite Sarah Connor étant visiblement plus jeune que celle de T2 (un comble), un John Connor qui donne dans la figuration quand celui de T2 était à la limite de la petite frappe (il ressemble plus à celui de T3, pour le coup), et enfin des robots qui ont des comportements tellement incohérents qu’ils ne ressemblent même plus à des machines. Aaaah, qu’il est loin le T-1000 de Robert Patrick, froid, implacable et terriblement charismatique. Que le méchant ici ait le charisme d’une endive grippée n’est pas le plus grave, non le plus grave est que ces robots monoexpressifs arrivent à faire passer plus de sentiments que les acteurs supposés incarner les pauvres restes d’humanité subsistant dans ce combat contre la machine.

Et le pire, c’est que je viens de regarder le 2×01 et je suis obligé de continuer pour deux raisons: il y a Shirley Manson et un T-1000 dedans.

Ségolène Royal : “J’ai inspiré Obama et ses équipes nous ont copiés”

When words fail to describe the dismay, there is always facepalm.

J’en avais déjà parlé brièvement il y a quelques mois, mais là je crois qu’on bat tous les records. Pour illustrer un article du Nouvel Obs concernant l’affaire Estelle Mouzin et une éventuelle piste depuis un site pédopornographique estonien, le journaliste a choisi l’image suivante:

Il s’agit d’une reproduction de l’avis de recherche de la petite constitué de deux photos d’elle, rien de choquant donc. Mais les commentaires font, une nouvelle fois, preuve d’une clairvoyance miraculeuse. Commençons avec celui d’une certaine Dahlia:

le soir sur des chaines de tele – j’en ai vu sur M6 et sans doute d’autres chaines, des messages publicitaires propose des sites de rencontres, ces publicités ne sont rien d’autres que de la propagande pour la prostitution
et la prostitution est une grave atteinte à la liberté des filles;
Pourtant le csa se tait et laisse faire….
la corruption est au sommet de l’etat.

Merci Dahlia, arrètez de regarder Prison Break et Conspiracy Theory, ça ne vous réussit pas, vous mélangez un peu tout. Passons à marcolivier et son intervention d’une justesse sidérante:

Comment encore hésiter à rétablir la peine de mort en voyant cet enfant complétement hébétée. S’il faut quelqu’un pour appuyer sur le bouton de la mise à mort des responsables je me porte candidate.

Allez, qu’on envoie Eric Mouzin à la peine de mort, ça lui apprendra à prendre des photos de sa fille complètement hébétée ! C’est scandaleux ce qu’il a fait ! Et terminons avec le plus fulgurant, le plus drôle, le plus phénoménal, celui de petitou:

Je suis radiesthésiste. Après recherche par pendule sur les 2 visages mon pendule confirme que ces 2 visages appartiennent à la même personne.
Faites, s’il vous, voir ces deux photos à des spécialistes en radiesthésie – cela peut aider grandement la police dans ses recherches.
Il faut sortir Estelle de cet enfer…Tous, mobilisons nous.
Péguy.

Bravo Péguy, je suis moi-même voyant magnétiseur et je viens de lire dans des intestins via l’anus d’un singe, eh bien celui-ci me confirme que les deux visages appartiennent à la même personne. Il vient aussi de me confirmer que vous étiez une belle brochette d’andouilles toutes les trois.

Je vous fais grâce des commentaires sur LePost.fr qui sont encore plus intelligents, sans compter que là-bas on vous refourgue la vraie photo du site pédophile, allons-y mesdames et mesdames, dommage qu’on ait droit qu’à la tête tant qu’à faire y’a plus rien de journalistique là-dedans, rideau.

L’explosion d’Internet a vu l’explosion des sources d’information “alternatives”, ayant pour vocation de traiter de sujets que la presse “classique” n’aborde pas, ou peu, ou mal, ou bien tout simplement de porter un regard différent sur l’actualité. L’un des plus connus pionniers fut Indymedia, qui gagna assez rapidement ses lettres de noblesse en couvrant les contre-manifestations lors du meeting de l’OMC à Seattle en 1999. Suite au succès relatif d’AgoraVox, les journalistes des média “historiques” flairent le filon. D’anciens rédacteurs de Libé fondent Rue89 qui, dénichant de bons scoops, se fait assez rapidement un nom. Pour ne pas se retrouver à la traîne, on se dépêcha au Monde de créer LePost qui se veut alimenté en infos par sa rédaction et les internautes.

Sauf que.

Sauf que LePost est un condensé du pire d’AgoraVox, avec le pire d’IndyMedia, et le pire de Rue89. Le côté amateur en plus. Des exemples ?

C’est quoi, ça ? Comment ça a pu passer un truc pareil ? Pourquoi n’y-a-t’il pas une modération à priori pour au moins relire ce genre d’article ? Et la médiocrité n’est pas l’apanage des seuls internautes: la rédaction elle-même n’est pas en reste. C’est drôle ça ? C’est supposé faire rire ? Ou bien ça ? Copier-coller le contenu de blogs, c’est quoi ce travail éditorial ? C’est un vrai article ça ? Style pauvre, infos ridicules, j’ai l’impression de lire un journal de collégiens. Et ne parlons pas des diverses vidéos pompées sur LCI, BFM TV, proposées carrément en Une en toute impunité par un des Internautes, sans que la Rédaction trouve quoi que ce soit à y dire.

Pourquoi ce cri d’effroi ? Parce qu’on retrouve des articles du Post, dans toute leur médiocrité et leur pauvreté journalistique, au sein du feed de Yahoo News, comme ce chef-d’oeuvre. Et parce que définitivement, LePost, c’est de la merde.

10h22 arrivée du plombier (1h20 en retard, tranquille Émile)
10h24 détermination du problème
10h26 correction du problème
10h34 établissement de la facture
10h36 récupération du chèque et départ du plombier

14 minutes de boulot, 79 Euros. Ma petite entreprise ne connaît pas la crise.

Bordel, mais qu’est ce que j’ai envie d’éclater la gueule à coups de parpaing à tous ces connards qui parlent de “prise d’otage” dès qu’une grève éclate dans les transports en commun. Srsly. Qu’ils partent en vacances aux Philippines, en Afghanistan, en Colombie ou en Irak pour savoir ce que c’est réellement, une prise d’otage.