Il suffit d’y croire
« Daval Consulting est tout à fait indépendant de David Douillet car appartenant à sa femme. »
J’ai rarement lu argumentaire plus percutant.
« Daval Consulting est tout à fait indépendant de David Douillet car appartenant à sa femme. »
J’ai rarement lu argumentaire plus percutant.
Christine Albanel rejette globalement l’idée d’une licence globale. On n’en attendait pas moins d’elle. Bravo petit soldat, beau boulot.
Là où on rigole quand même nettement plus, c’est quand on voit la photo choisie par Cnet pour illustrer l’article.
Je sais, ça ne se fait pas d’en rire, mais là quand même merde quoi.
Quand la presse française est tombée dans le panneau Arash Derambarsh, les média étrangers s’en sont payé une bonne tranche. C’est toujours rigolo de se foutre de la gueule des copains.
Quand deux importants journaux télévisés anglais et américains tombent dans le panneau d’une blague de 4chan lancée sur Youtube et depuis largement relayée par des blogueurs plus ou moins anonymes, les média français… recopient et traduisent la fausse news sans chercher à en vérifier les sources, laissant le travail d’investigation et d’explication à un internaute dans les commentaires.
Quel beau métier. Vraiment.
Immédiatement après l’annonce de la fraude qui a coûté 4,9 milliards d’euros à la Société générale, la direction de la banque a tenu à rassurer observateurs et investisseurs sur la santé de l’établissement. Le gouvernement français et la Banque de France ont promis d’éclaircir cette affaire, alors que des doutes sur la thèse d’une fraude isolée menée par un seul trader ont commencé à naître dans les milieux financiers et chez les actionnaires. Le Monde, 24/01/07
Après avoir titré quelques heures plus tôt Fraude à la Société générale : les premiers éléments sur l’identité du responsable, se torchant au passage avec la présomption d’innocence et donnant nom, prénom et photo, Le Monde est donc pris de doutes. Tout de même 5 Milliards d’Euros, ça fait beaucoup pour un seul homme. Un homme qui est aux abonnés absents, d’ailleurs. 5,000,000,000. Ça fait quand même un paquet de zéros.
Là où tout ceci devient tristement pathétique, c’est lorsque l’on constate sur le profil Facebook du suspect (eh oui) que son nombre d’amis, qui était de l’ordre de la dizaine à 18 heures, est en chûte libre: il n’en a plus qu’un seul à l’heure où ce post est écrit. Évidemment, on peut comprendre que ses “amis” se passent bien d’une telle publicité et ont donc décidé d’eux-mêmes de couper les ponts. Mais quelque part, je ne peux pas m’empêcher de penser que quelques-uns ont été contactés par des journalistes en quète de scoops sur la personnalité de Jérôme Kerviel, et que le retirer de leur liste d’amis fut le seul moyen qu’ils trouvèrent pour qu’on leur foute la paix.
C’est le Canard Enchaîné du 16/01 qui nous rapporte ces voeux ministériels, sur le thème “Que serait ma vie sans vous ?”:
« D’abord, pas de chauffeur pour me rendre à Bercy. En plus, je devrais observer les feux de circulation, moi qui aime tant observer le ballet des extraordinaires motards qui nous ouvrent la route, et qui effraie mon directeur de cabinet et quelques autres quand je les encourage à prendre les grandes artères un peu à la marge et parfois à contresens. Ensuite, aucun officier de sécurité pour me défendre et pour porter les cadeaux que nous donnons à nos hôtes étrangers… et pour me porter mes sacs et mes valises. À ma table de travail, je n’aurais rien, pas même un dossier de presse. Cette presse dont Hegel disait que c’était comme une prière du matin et qui, parfois, pour moi est une pénitence. Le plus grave serait qu’il n’y aurait rien à manger. Et quand on est habitué au raffinement des mets qui nous sont servis, on n’a guère envie de connaître d’autres tables. »
Elle va presque me manquer, Christine Lagarde.
Attention les enfants, il semblerait qu’un baron de la drogue, ou un parrain de Cosa Nostra, on ne sait pas trop, chercherait à se faire passer pour un président de la République.
Heureusement pour nous, son déguisement n’est pas très crédible.
Et il sait frapper là où ça fait mal.
Jouer explicitement ce jeu, c’est-à-dire pour le PS choisir son prochain premier secrétaire en pensant choisir du même coup son candidat présidentiel, c’est offrir un surcroît de chances à Ségolène Royal. Or le problème est que cette candidate avenante et charismatique n’a à l’évidence pas les capacités nécessaires aux responsabilités qu’elle postule. Elle représente une certitude de défaite, au prix en plus d’une très grave crise dans le Parti.
Personne d’autre n’est actuellement disponible. Il est essentiel que Delanoë s’occupe de Paris exclusivement et pour longtemps, il est acquis que Dominique Strauss-Kahn fait son métier à Washington et pour longtemps.
L’émergence d’un nouveau leader charismatique est possible, c’est même la solution la plus probable, mais il faut des années pour que le PS soit capable de définir et d’adopter un vrai projet social-démocrate qui supporte le discours et les mêmes années pour qu’émerge le meilleur avocat de ce discours. Telle est la situation de fait.
Ouch.
Vous n’avez à priori pas pu passer à côté: l’affaire Arash Derambarsh fait parler d’elle depuis maintenant plusieurs semaines (et si jamais vous vivez dans une caverne et n’en avez jamais entendu parler, cliquez ici).
Forcément, vexés d’avoir été dupés, nos chers amis journalistes s’en donnent maintenant à coeur joie pour enfoncer le jeune homme qui, il faut bien le dire, les aide grandement dans cette tâche. Alors qu’il aurait pu s’en tirer par une pirouette en déclarant « Eh ouais les gros nazes ! J’vous ai bien tous niqués ! Bisque bisque ! » celui-ci se répand en tentatives de justification consternantes et s’enlise dans un rôle de victime pathétique, affirmant avoir été trompé, dénonçant un acharnement médiatique digne d’une chasse aux sorcières. Pauvre chou. Coauteur du livre “Comment peut-on être de droite aujourd’hui ?” en 2006 (ça ne s’invente pas), Arash nous aura au moins brillamment démontré comment passer en quelques jours du stade de chouchou des média à celui de bon gros naze malgré une dégaine de jeune cadre dynamique costard en alpaga, le genre qu’a payé vingt briques son deux pièces plus Loggia.