AJAX ! LAMP ! Podcast ! XML ! Les dernières technos à la mode dont tout ZDNet parle sont au coeur de la nouvelle connerie révolutionnaire de l’Internet qui va vite, le web 2.0. Mais si, vous savez bien, ce machin magique qui va faire gagner plein d’argent aux entrepreneurs agiles comme le web 1.0 l’avait fait en 2000 avant… avant que tout se casse la gueule, mais que voulez-vous, maintenant aucune chance que ça recommence, 2.0 c’est mieux que 1.0. Écoutons nos amis les innovateurs, ils vont nous expliquer en quoi tout ceci consiste.
Ryan Carson, de DropSend: « Le web 2.0, c’est avant tout la prise en compte des besoins des utilisateurs. Toutes les entreprises du web 2.0 fournissent de nouveaux outils aux internautes afin qu’ils s’approprient la Toile et en deviennent les principaux acteurs (…) Nous ne révolutionnons pas la façon d’échanger des fichiers. En revanche, grâce à AJAX et d’autres technologies liées au web 2.0 – des tags notamment – nous améliorons grandement l’expérience de l’utilisateur. Cela se traduit concrètement par un indicateur qui confirme que le fichier a bien été téléchargé, une barre de progression, un client pour PC et Mac qui augmente la vitesse de téléchargement, la possibilité d’envoyer le fichier à quelqu’un par e-mail directement depuis le disque dur en ligne, etc (…) Notre modèle est double. Nous gagnons de l’argent grâce à la publicité que nous affichons sur notre offre gratuite (250 Mo). Et nous proposons un service payant (à partir de 5 dollars par mois pour 1 Go) sans publicité et allant jusqu’à 25 Go de capacité mensuelle. » Voilà, Ryan Carson en 10 lignes de bullshit total nous explique qu’il a innové en inventant le FTP over www over http payant. Il fallait y penser, merci Ryan.
Steve Olechowski de FeedBurner est a été un peu plus inspiré: « Il a fallu dix ans à l’industrie internet pour se standardiser autour d’XML et pour comprendre comment utiliser cette technologie. Nous pensions, par exemple, que la découverte automatique de services était un point important. Mais ce n’est pas le cas. Web 2.0 est synonyme de simplicité. La baisse du prix du matériel, de la bande passante et la maturation des technologies web permettent à n’importe qui de se lancer dans une aventure, à moindre coût. C’est un nouveau souffle. (…) FeedBurner fournit des services aux blogueurs qui leurs permettent d’analyser leur audience, puis de l’augmenter, et enfin de la monétiser. » Steve, comme il est sympathique, va donc vous aider à coller des publicités dans vos feed RSS pour vous aider à faire du pognon avec votre blog, ainsi que des outils d’analyse pour qu’en plus vous puissiez cibler vos victimes ! C’est pas gentil tout plein de penser aux utilisateurs de Typepad comme ça ? On ne se bouffe déjà pas assez de pubs via AdSense ou le spam, il faut en plus qu’on y ait droit dans les feeds RSS. Sympa Steve, merci, vraiment.
Dave Pell de Rollyo: « Avec le web 2.0, ce sont les entrepreneurs qui mènent la danse, pas les investisseurs. (…) Rollyo permet de créer et de partager des moteurs de recherche personnalisés, dont les résultats sont issus uniquement des sites que l’internaute sélectionne. C’est un moyen simple et efficace pour obtenir des résultats plus pertinents que les moteurs de recherche traditionnels. » C’est donc un moteur de recherche avec lequel il faut se casser les burnes à rentrer les URLs des sites sur lesquels on veut chercher. Ou alors on peut chercher parmi les rolls des autres gens. J’ai sincèrement essayé d’utiliser ce truc pendant plus de dix minutes, et si j’admets que c’est probablement une des moins mauvaises idées du web 2.0 (avec Flickr, par exemple), on cherche un peu l’innovation dans un énième moteur de recherche.
Dernier foutage de gueule 2.0, Kevin Rose de digg.com: « Le web 2.0 possède de nombreuses facettes à la fois techniques et sociales. Pour moi, la plus importante est la collaboration d’une large communauté d’utilisateurs. Ce modèle est au c??ur des stars du web 2.0 telles que Flickr, Del.icio.us et Odeo, qui réunissent les internautes autour d’une thématique et leur donne les moyens de collaborer. L’idée de changer la nature du web 1.0 est très excitante. Nous passons d’une Toile «à sens unique» et en «lecture seule» à la construction d’une nouvelle Toile bien plus interactive, basée sur le partage et la collaboration. (…) Digg est un site d’information – actualités et articles de fond – où chaque internaute est un rédacteur en chef. Les utilisateurs soumettent des articles que les autres utilisateurs notent. Cette intelligence collective permet de hiérarchiser l’information en fonction de l’intérêt général et non du dicta de quelques personnes. » Un Slashdot à la Wikipedia, donc. Quelle innovation confondante, j’en reste sans voix, merci Kevin.