Ma douce ayant déposé son laptop chez moi pour que je lui installe un joli Linux tout beau, j’ai, après avoir effectué un test Gnome VS KDE, décidé de lui installer une Ubuntu parce que, et d’une je ne connaissais pas, j’avais envie de tester et puis bon, c’est basé sur Debian donc je restais en terrain connu, et de deux j’en entendais énormément de bien, comme quoi c’était un excellent Linux pour une machine personnelle, et tout ça.
Me voilà donc parti pour une installation à partir du CD que Choda m’a gentiment gravé. Ça boote, bon c’est du Debian, pas de problème, je reconnais bien l’installeur de la Sarge. L’installation se fait assez simplement, on entre quelques paramètres (le hostname, la conf réseau de la machine) et c’est parti pour une copie en bonne et due forme d’environ 600 Mo de packages puisque j’ai décidé de faire un setup tout ce qu’il y a de plus standard sans passer par le mode expert.
À la fin de l’install on me propose de récupèrer les updates via le réseau, je dis oui, ça installe encore des packages, hop fini, ça se lance, même pas besoin de configurer XFree86 ça marche tout seul. Chouette.
A l’invite de gdm, je me logge en utilisateur, et déjà première interrogation, pourquoi on ne m’a pas demandé de mot de passe root ? Je me doute bien qu’un utilisateur lambda n’y pensera pas forcément, mais ça peut toujours être utile. Un coup de lecture de FAQ sur le site d’Ubuntu plus tard j’apprends que le compte root est désactivé mais qu’en un coup de sudo on règle ça, ce que je fais.
Et c’est parti pour une petite découverte de l’environnement. Et je vais de mauvaises surprises en désillusion.
Tout d’abord le premier truc qui me saute aux yeux, il n’y a pas d’icônes sur le bureau. Je me retrouve avec un Gnome fraîchement installé qui ne propose que le panel du haut pour accèder dans Nautilus au répertoire personnel, à l’arborescence des répertoires, … donc pour faire un glisser/déposer dans la corbeille, déjà c’est mal barré. Je me mets à chercher dans les options de configuration comment faire pour activer la gestion du bureau par Nautilus qui, je l’espère, résoudra mon souci. Au bout d’une heure de farfouillage dans les préférences de Gnome et dans la doc je laisse tomber, je n’ai pas trouvé comment faire simplement. Je crée donc à la main des fichiers .desktop dans le répertoire Desktop de mon utilisateur, paf ça marche, mais c’est un peu un comble pour une distrib qui se veut user-friendly.
J’ai, à l’installation, demandé un système en français histoire de voir ce que donnait la localisation. Gnome est en français, Gimp aussi, jusqu’ici tout va bien, je lance OpenOffice.org, ah bin raté, il est en anglais, je lance synaptic pour constater que le package d’internationalisation en français n’est pas disponible dans la liste des packages, super génial, tant pis lançons Firefox pour chercher quelles modifs faire dans le sources.list histoire de règler ça, merde Firefox est en anglais aussi, bon ça se règle assez facilement ça normalement, ah bin non sur cette version d’Ubuntu c’est un Firefox 0.9.3 qui est installé et après recherche sur le site de Firefox il faut se fader le download d’un tar.bz2 qui contient je ne sais quoi pour le passer en français. Rah !
Bon, laissons de côté la langue française, on va récupèrer le backup des données, on décompresse, tentons de lire une vidéo, je double-clique sur un .avi et Totem se lance. Et rien ne se passe. Bon, un mp3 alors, je double-clique. Et rien non plus. Bon, tentons un DVD alors. Nouvel échec. Après un nouveau farfouillage dans la doc je constate qu’il faut encore se faire des installs de trucs à la mimine pour ça, et aussi pour Flash par exemple, c’est pas que ça me dérange mais on m’avait vendu cette distrib comme étant idéale pour le desktop et facile d’accès, là j’ai presque l’impression qu’on se fout de ma gueule vu le nombre de manips qu’il faut faire à la mimine à la fin de l’install. J’upgrade le système une nouvelle fois pour passer à la nouvelle version d’Ubuntu qui n’est pas encore déclarée stable, mais si j’en crois le release plan ça ne devrait pas tarder, je retente, non, toujours rien, il faut encore bidouiller le sources.list pour passer en “universe” et “multiverse” et pouvoir installer des packages comme mplayer, lame, libdvdcss2 et j’en passe.
Bref au final c’est la déception la plus totale. Je pensais obtenir après l’install un système directement utilisable, sauf qu’il faut bien y passer encore deux bonnes heures et encore, je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir terminé. Bref, c’est un peu du grand n’importe quoi, probablement rempli de bonnes intentions, mais dès ce soir ce machin dégage et j’installe une vraie Debian qui, elle au moins, m’affichera par défaut des icônes sur le bureau de Gnome et qui détectera le matériel de la même manière puisque de toute façon c’est l’installeur de Sarge qui fait tout le boulot. Parce que quitte à tweaker des trucs à la main, je préfère utiliser l’original plutôt qu’une sorte de rip bizarre et pas encore bien mature.