Métro, c’est trop
Vous êtes au milieu de la masse, marée humaine qui avance sur le quai du métro Charonne, tentant de se répartir uniformément entre les différents wagons. Il y a tellement de monde que vous êtes presque au contact. Soudain, et alors qu’il n’y a personne devant elle, la dame agée qui vous précède stoppe brutalement sans avoir ralenti ou manifesté une quelconque intention de s’arrèter au préalable. Immédiatement vous faîtes votre possible pour l’éviter mais de derrière, on vous pousse et c’est le choc. Heureusement, personne ne chute, mais alors que vous vous assurez que la dame n’a rien, vous vous faîtes copieusement insulter par cette dernière.
Vous descendez à République, vous amorcez le virage à droite serré qui vous permettra de rejoindre la ligne 11. Sur votre gauche vous voyez des gens courir à toutes jambes pour essayer de sauter dans un wagon. Vous avez alors à peine le temps de mettre les bras pour vous protèger qu’une quadra ayant cru intelligent de serrer à gauche pour courir, alors que tout le monde marche dans le sens contraire de ce coté, vous percute de plein fouet en sortie de virage.
A peine remis de vos émotions, vous vous dirigez vers la ligne 11 d’un pas tranquille puisque vous savez pertinemment que même si vous vous dépèchez, le résultat sera le même: une rame bourrée à craquer. Manifestement, les 3 personnes derrière vous que vous entendez arriver en courant n’ont pas connaissance de ce point de détail et c’est alors que vous vous faîtes violemment bousculer encore une fois que vous lâchez “Mais putain, c’est trop dur d’attendre 2 minutes pour prendre la suivante ?!”
Vous prenez bien soin de ne pas monter dans le premier wagon que vous savez être en permanence pris d’assaut et plus que rempli. Vous entrez tranquillement au milieu du second wagon où vous disposez d’un minimum d’espace vital et bien entendu, au moment où la sonnerie de fermeture des portes se déclenche, trois personnes en fin de course se jettent à l’intérieur du wagon et atterrissent très exactement sur vous, manquant de vous faire tomber en arrière.
Un brin exaspèré par ce début de matinée chaotique mais finalement habituel, vous n’oubliez pas de larguer une grosse caisse à l’odeur violemment pestilentielle avant de sortir du wagon et de descendre à la station qui jouxte votre lieu de travail. La vie est parfois faite de petits plaisirs simples.