Hier je parlais de Pascal Nègre, aujourd’hui je vais éviter de trop m’y attarder sinon il est probable que je perde assez rapidement mon calme tellement ce type m’est insupportablement antipathique. Roi des hypocrites, seigneur des faux-culs, profiteur mégalomane d’un système dédié au fric dans lequel on chie royalement sur l’art et la création, abrutisseur des masses, ce type joue les saintes-nitouches à la télé, à la radio et dans les journaux mais n’est finalement qu’un vulgaire escroc de plus, l’affaire Pagny n’en est qu’une nouvelle preuve flagrante. Présomption d’innocence ? Où est la présomption d’innocence quand son lobby pousse des députés plus bêtes que méchants à voter un texte qui impose une taxe sur les CD vierges ? Où est la présomption d’innocence quand tout internaute devient un pirate notoire aux yeux des maisons de disque ?
Bon je voulais éviter de m’y attarder, mais c’est raté. Revenons à notre sujet, je voulais effectivement parler du Copy Controlled. Je ne me souviens plus si j’en ai déjà parlé ici-bas, toujours est-il que c’est un sujet qui me préoccupe un peu plus chaque jour et que je voudrais clarifier certaines choses.
Dans leur combat contre le piratage, Mr Nègre et ses amis ont adopté une série de positions toutes plus consternantes les unes que les autres. Je ne prétends pas détenir la solution miracle qui permettra aux ayant-droits de toucher une rétribution certaine pour chaque personne qui détient un disque, un fichier, une bande contenant leur musique. Le système inauguré par Apple semble prometteur.
Qu’on me laisse clarifier une chose : je ne suis pas pro-pirates. Quand je lis des interviews dans les journaux de bons pères de famille qui déclarent sans complexes ne plus acheter un seul CD depuis qu’ils ont Internet, j’ai envie de distribuer des baffes. Internet est-il devenu un média dont le seul but serait le vol ? L’appropriation du bien d’autrui ? Je ne le souhaite pas. Internet est une source de partage. Le principe des logiciels Peer To Peer utilisés par les pirates est justement ce partage. Cet échange de connaissances. Il serait hypocrite de ma part de déclarer n’avoir jamais utilisé un de ces logiciels pour récupèrer des fichiers audio, ou même vidéo. Mais c’est justement ce moyen qui m’a permis de connaître des artistes que je n’aurais jamais découverts, ou alors bien plus tard. Et quand j’aime le travail de ces artistes, j’achète systématiquement l’oeuvre originale. M’entendez-vous, monsieur Nègre ? Même avec un accès à Internet, il y a encore des gens qui achètent des oeuvres originales. M’entendez-vous, monsieur X ? Quand on aime une oeuvre, on l’achète.
Bien sûr, la remise en question n’est pas dans vos habitudes. Lorsque les consommateurs réclament une baisse de prix, les majors en choeur dénoncent la TVA. Elle a bon dos, la TVA, lorsque l’on voit que certaines enseignes bradent des albums à 8 euros lors d’opérations promotionnelles (albums qui étaient à 25 euros la semaine d’avant). Le grand public n’est plus dupe. C’est celà, qui a réellement changé avec Internet. Et c’est celà qui fait le plus peur à Pascal Nègre et ses acolytes.
Leur dernière trouvaille en date s’appelle le Copy Controlled. On pensait que ça ne durerait pas, force est de reconnaître que malheureusement ce système imbécile tend à se généraliser. Je suis, comme beaucoup, l’heureux propriétaire d’un baladeur mp3. Lorsque j’achète un album, c’est quasiment systématiquement dans l’optique de copier le contenu de ce disque sur le baladeur. Copy Controlled m’en empêche. Copy Controlled m’empêche de jouir d’un bien que j’ai légalement acheté. Par contre, Copy Controlled n’empêchera pas, et n’empêchera jamais, un disque d’être librement téléchargeable sur les réseaux P2P plus d’un mois avant sa sortie. Au final, je n’achète plus un seul disque Copy Controlled, et je suis très loin d’être le seul. Je ne le pirate pas non plus, celà-dit, l’usage d’un P2P depuis mon lieu de travail me semblant plus qu’inapproprié.
Je me demande une chose. Les responsables de maisons de disque se rendent-ils dans les magasins, de temps en temps ? J’entends de plus en plus de gens pester contre les disques Copy Controlled. Ne leur semble-t’il pas aberrant de perdre des ventes à cause d’un système sensé interdire le piratage, chose que ce système ne fait absolument pas ? Est-il normal que l’utilisateur honnête soit systématiquement le plus lèsé dans ce genre d’affaire ? Ces dirigeants qui brassent des millions sur le dos d’artistes (même si certains méritent à peine ce qualificatif, enfin bref) arrèteront-ils un jour de se voiler la face ? La connerie n’ayant pas de limite, si les ventes baissent encore l’an prochain, on peut malheureusement s’attendre à ce qu’Internet soit naturellement désigné et que les CDs Copy Controlled soient de plus en plus présents. Et que j’achète, ainsi que de nombreuses personnes, de moins en moins de disques, non pas à cause du haut débit, non. Mais juste parce que j’aime profiter d’une chose que j’achète.