Whores
Vendredi soir, à peine rentré de Poitiers et fraîchement débarqué au foyer, j’apprends qu’un des résidants a des invitations pour une soirée dans une boîte de Paris. L’Etoile, que ça s’appelle. Ma connaissance des boîtes du coin se limitant aux Bains-Douches, à la Loco et au Queen, pourquoi pas, me dis-je. Je conviens avec Sarah de l’accompagner ainsi que ses 3 amies anglaises qui sont là pour le week-end. Douche, habillage chic (mieux vaut se méfier, c’est quand même tout près des Champs), et nous partons. Sur les 4 anglaises, deux étaient habillées… disons en tenue de soirée confortable (avec un décolleté tout de même), et les deux autres carrément moins chaudement. Très court, assez provoquant, limite vulgaire tellement elles avaient insisté sur le maquillage. Mais bon, chacun fait ce qu’il veut en soirée. Par contre, se balader dans la rue sans imper de cette manière, c’est un peu tendre le bâton pour se faire battre.
Et ça n’a pas loupé. Pendant tout le trajet vers le métro, on a eu droit à des commentaires plus ou moins fins et à des racailles qui prenaient de grandes inspirations bruyantes (seraient-ils asthmatiques ? les pôvres). Arrivés à Nation, ces demoiselles me disent qu’elles veulent prendre le RER pour aller plus vite. Le RER à 23h30, habillées comme elles l’étaient. Y’en a qui ne doutent de rien. Très bien, je les aurais prévenues. Et ça n’a pas loupé non plus. Quelques mètres avant d’arriver dans le train, celle qui portait la jupe la plus courte s’est fait pincer la fesse droite par une racaille manifestement fort à propos de ce genre de choses. Elle avait beau faire l’outrée, il fallait quand même un peu s’y attendre.
Mais le pire était à venir. Une fois sortis du métro, l’une d’entre elles demande à aller aux toilettes et se dirige vers le restaurant le plus proche. Nous restons donc à l’angle de la rue de Presbourg et d’une autre rue dont le nom m’échappe, à proximité de la place de l’Etoile. Les passants me dévisagent. Me regardent bizarrement. Quoi, j’ai une patate sur le coin de la gueule ? Puis, un coup d’oeil rapide de l’autre côté de la rue me fait comprendre l’épouvantable vérité. Il s’y trouvait deux prostituées, juste sur le coin de la rue en face de nous. Et ces deux prostituées étaient habillées plus chaudement et moins vulgos que les deux anglaises avec qui j’essayais (péniblement) de discuter. Conclusion : les passants me prennent pour un mac. Si les flics passent, je vais me faire embarquer. Merci, vraiment merci. Le pire, c’est que je crois que quand j’ai voulu leur faire comprendre qu’elles étaient habillées pire que des putes, elles n’ont toujours pas compris.