Alone in the Dark
Alors que je montais dans le RER hier soir, tout perdu dans mes réflexions et mes pensées, je ne m’étais pas rendu compte que la lumière dans les wagons était, probablement suite à un oubli du conducteur, éteinte. Je m’en suis bien vite rendu compte lorsque le train a quitté la station et que nous nous sommes retrouvés dans le noir le plus total. Certaines personnes riaient, d’autres discutaient comme si de rien n’était, et moi je restais immobile, l’oreille tendue, essayant de capter l’une ou l’autre des conversations, profitant de cette obscurité inhabituelle.
On se serait crus dans un train fantôme de parc d’attractions. Les fantômes en moins. J’avais l’impression bizarre d’avoir oublié d’ouvrir les yeux, et de ne finalement pas y parvenir malgré tous mes efforts. J’essayais de ressentir mon environnement. J’essayais de voir avec les oreilles. J’essayais de m’imaginer ce que pouvaient faire les gens autour de moi, notamment ce petit couple qui était assis en face.
Quand la lumière est revenue, tout le monde s’est exclamé “Aaaah !”. Presque tout le monde. La lumière, c’est nul.