Ces derniers temps, je me suis pas mal énervé contre Nicolas Sarkozy, sa politique ultra-sécuritaire, et le retour général (et débile) à l’ordre moral que l’on peut observer dans notre (beau ?) pays.
Force est de constater que ça n’est pas beaucoup mieux ailleurs. Un de mes amis suisses (qui préfère garder l’anonymat pour l’instant, vous allez vite comprendre pourquoi) me fait part de ses mésaventures. C’est long, mais c’est important : lisez.
Il y a quelques mois, les autorités suisses découvrent qu’il s’en passe de belles dans certains milieux “underground”. Quelques enquètes plus tard, on en arrive à la conclusion qu’il circule sur le territoire suisse des documents à caractère pédophile et/ou violents, où des personnes vraisemblablement non consentantes subissent tout ce qui peut contribuer à faire vendre le film. Ces images/vidéos en provenance pour la plupart des pays de l’est sont effectivement glauquissimes.
Pleines de bonnes intentions, les autorités suisses décident de faire passer une nouvelle loi visant à faire cesser ce genre d’activités, et ainsi punir les coupables. Première erreur, elles visent en priorité les clients, et non les producteurs, forts du pricinpe que s’il n’y a pas de demande il n’y a pas d’offre.
Ils ont réfléchi un petit moment pour pondre leur texte, et voici ce que celà donne :
Celui qui aura fabriqué, importé ou pris en dépôt, mis en circulation, promu, exposé, offert, montré, rendu accessibles ou mis à disposition des enregistrements sonores ou visuels, des images, d’autres objets ou des représentations qui illustrent avec insistance des actes de cruauté envers les êtres humains ou des animaux portant gravement atteinte à la dignité humaine, sans présenter aucune valeur d’ordre culturel ou scientifique digne de protection, sera puni d’emprisonnement ou d’amende. (…)
Bien. On peut déjà vider la moitié du stock des vidéoclubs.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ce texte ne fait pas de différence entre oeuvre de fiction et vidéo réelle. En gros, il s’occupe des vrais films avec Visa d’Exploitation comme du snuff.
Voici un site qui fait une synthèse de tout ceci, avec des exemples concrets : http://www.unil.ch/spul/allez_savoir/as8/4porno1.html.
En quoi est-ce que celà concerne mon ami ? Accrochez-vous.
L’an dernier, il commande à l’étranger 2 DVD, les films Tetsuo et Cannibal Ferox. Un douanier trop zèlé n’a rien trouvé de mieux à faire que de faire suivre le colis au juge, qui s’est empressé de condamner le dangereux criminel qu’est mon ami à 1000 Francs Suisses d’amende (ou 30 jours d’incarcération) pour importation de matériel représentant la violence. La partie la plus drôle ? Quelques semaines plus tard, Tetsuo ressortait édité par le Studio Canal, et était disponible dans toutes les bonnes boutiques suisses. Cannibal Ferox lui est toujours indétronâble dans le top 10 catégorie “Série B” des vidéothèques de la région.
Depuis, mon ami a engagé un avocat qui va lui coûter horriblement cher, et il n’est même pas sûr d’avoir gain de cause. L’affaire traîne depuis plus d’un an maintenant. Tout ceci ne me dit rien qui vaille.
