J’ai envie de parler un peu des “radios libres”. Tout le monde sait qu’elles n’ont de “libres” que le nom, et que nos amis les joyeux drilles du CSA sont là pour règlementer tout ça. Par l’attribution de fréquences, par exemple.
Ne vous semble-t’il pas aberrant qu’un groupe comme Radio France soit obligé de supprimer des fréquences d’une de ses stations pour en ouvrir de nouvelles dans une autre ville ou région ? C’est pourtant ce qui est arrivé lors du déploiement de “France Bleu” voulu par Cavada. JMC voulait sa radio-vieux en FM en national, il l’a eue. Au détriment du Mouv dans la majorité des villes dans lesquelles la station était présente, hormis Toulouse, Angers et Valence. Exit à Poitiers, exit à Niort, allez voir ailleurs. D’ailleurs le même genre d’histoire débile est arrivée à FIP qui a été remplacée par Le Mouv dans quelques grandes villes le même jour (Nantes et Lille entre autres si mes souvenirs sont exacts).
Nous avons donc un groupe du service public, payé avec nos impôts, qui interrompt sauvagement du jour au lendemain ses programmes sans aucun mot d’explication. Ça fait plaisir.
Il faut bien voir que cette disparition du Mouv dans 90% des villes dans lesquelles la radio était présente s’est accompagnée d’attributions de 4 nouvelles fréquences : Nantes, Lille, Lyon, et Marseille. Depuis, Rennes, Brest, Paris, et d’autres “grandes” villes ont rejoint le groupe. Quant aux villes “pionnières”, celles qui avaient une fréquence 3 ans plus tôt, elles puent manifestement trop de la gueule pour avoir à nouveau droit à une fréquence. Il s’agit donc d’une opération bassement intéressée : les bouseux n’ont pas besoin d’avoir une radio comme le Mouv, il vaut mieux viser directement le jeune dans les principales villes étudiantes. Un réflexe digne d’un TF1 au pire de sa forme.
Mais tout ceci c’est de l’histoire ancienne. Les courriers à Radio-France comme aux CSA n’ont rien changé, ils n’en ont strictement rien à foutre de notre gueule, eh ben tant pis. J’aimerais bien comparer les chiffres de France Vieux Poitiers avec ceux que faisaient Le Mouv 1 mois avant de disparaitre, quand même. Juste pour rire.
Un phénomène qui devient pas contre navrant, c’est que cette radio (Le Mouv, donc) était l’une des rares radios de la bande FM (hormis les radios associatives, bien sûr) à ne pas hésiter à passer de petits groupes peu connus. Chose qui se fait réellement de moins en moins depuis que Le Mouv est présent dans plus de grandes villes, et donc vise la masse. La masse aime Bruel, donc Le Mouv se met à passer du Bruel. Attention, je ne dis pas de mal de Bruel : j’aime bien son dernier album, à vrai dire. Mais il n’a rien à foutre sur Le Mouv. Pour mieux illustrer ce que je voulais dire, imaginez la Staraque sur Skyrock ou Korn sur France Vieux. Ben ça coince. Bruel sur le Mouv, c’est pareil. Mais ça plait à la masse. Qu’ils passent des merdes comme Sum41 ou Avril Lavigne, passe encore : c’est plus la couleur musicale du Mouv, ça. Même si ça reste de la merde, mais bon, ça aussi ça plaît à la masse. Le pire dans tout celà, c’est que n’ayant aucun impératif commercial (puisque pas de pubs) rien ne les oblige à matraquer un disque 42 fois par jour. Le pire c’est que sur une radio “libre”, une radio “jeune”, on bride les animateurs encore plus que sur NRJ en les transformant en semi-légumes tout-justes bons à enchaîner les disques (sauf cette débile profonde de Jessyca, qu’on devrait enchaîner tout court histoire qu’elle ferme sa gueule une fois pour toute). Dire qu’à une époque ils passaient du Kat Onoma en pleine journée. La masse n’aurait pas aimé.
Tiens, parlons de la masse. La masse, c’est le public de moutons auditeurs de NRJ prêts à se taper 20 minutes de pub entre deux disques de merde. Je dois avouer que je n’ai jamais compris comment on pouvait écouter NRJ. 90% de la musique qu’ils passent, c’est de la merde. Les 10% restants, c’est des trucs qui passent déjà ailleurs depuis 6 mois (ben oui, NRJ ne va pas diffuser un truc dont on est pas sûr et certain que ça marche et que ça se vend, ça serait prendre un risque, vous n’y pensez pas). Enfin bon bref, je hais NRJ. Je vomis sur NRJ. Depuis 15 ans je n’arrive pas à imaginer qu’on puisse écouter une radio aussi merdique, sauf en étant un pire poulpe décérébré.
Manifestement les poulpes décérébrés sont légion dans notre beau pays, puisque NRJ est passée devant RTL récemment.
D’un autre côté, on ne peut pas vraiment dire que ça soit mieux ailleurs. En région parisienne, Ouï FM sauve l’honneur, mais pour combien de temps ? Pas mal de gens commencent déjà à trouver que la radio a changé, que ça n’est plus ça. Le Mouv est sur une très, très mauvaise pente. Une fois ces deux là disparues, il restera quoi sur la bande FM en non-associatif ? Fun Radio ? Skyrock ? Ces deux radios qui évoquent tant de souvenirs aux gens qui les écoutaient il y a 10 ans, mais qui dans 10 ans n’évoqueront plus rien à leurs actuels auditeurs tellement elles ont perdu leurs âmes ?
J’ai commencé à vraiment écouter la radio vers 1990. Le choix de la station s’était fait à peu près au hasard. Je dis bien à peu près : les stations comme Europe 1 ou RTL m’ennuyaient quelque peu, quand je mettais NRJ j’avais l’impression de n’entendre que de la pub, bref je jetai mon dévolu sur Fun Radio. En 1991, un animateur allait énormément faire parler de lui : “Arthur, l’animateur le plus con de la bande FM”. De scandales en problèmes de censure (il faut dire que le jeu de l’orgasmotron n’était pas des plus fins) il fit parler peu à peu de lui. L’année suivante, j’écoutais Skyrock. Arnold assurrait la matinale, et déjà il me faisait hurler de rire. Je n’écoutais pas souvent la radio le soir, jusqu’à ce que par hasard je tombe sur “Bonsoir la planète” qui était une des premières émissions de libre-antenne que j’entendais (parce que bon, “les auditeurs ont la parole” on va dire que ça compte moyennement). De fil en aiguille, j’ai été amené à écouter une de mes émissions cultes : Supernana et Laurent Petitguillaume, de 19h à 22h sur Skyrock.
Sur Skyrock il y a :
Un gros nounours, un ballon,
une épée, un ceinturon,
quelques billes, des bombons,
une boussole et le pompon.
Il y a aussi :
une lampe-torche, un baton,
des chataîgnes et des marrons,
un Babar, des chiffons,
plein de peluches et le pompon.
Et Supernana. Et Laurent Petitguillaume.
C’est pas une raison mon vieux, agnagna.
Ensuite, à 22h je zappais sur Fun Radio pour écouter l’émission des filles, avec Génie et Julia. Je n’ai jamais vraiment aimé Lovin’Fun. Disons que je préfèrais rigoler en écoutant Supernana plutôt qu’entendre les problèmes de Kevin qui a couché pour la première fois avec Sandra mais qui a pas trouvé le trou. Et c’est l’année suivante qu’a commencé l’émission “Radio libre” de Max, une autre de mes émissions cultes. Qui, au fil des années, est devenue d’une nullité sans nom. Est-ce l’émission qui changeait ou moi qui vieillissait, je ne saurais le dire. Skyrock a viré à 100% Rap & R’n’B. Qu’on apprécie ou non, (et je n’apprécie pas, mais bon) on est obligé de reconnaître qu’ils ont pris un risque monstrueux. Et que ça a marché. Et qu’ils continuent à en prendre. Tout le contraire de Fun qui a sombré façon NRJ dans les méandres de la musique de merde et rame pour en sortir. NRJ toujours plus ridicule en affichant leur partenariat avec la maison de disques qui sort la compile de Nirvana, un groupe qui il y a 10 ans passait sans problème sur Fun ou Sky, mais pas une seconde sur NRJ.
Je me rends compte que j’ai fait monstrueusement long. On va donc synthétiser :
– NRJ sux
– Le Mouv était bien, devient caca
– NRJ sux
– Ouï FM pareil que Le Mouv
– NRJ sux
– ça fait un moment que Fun Radio est devenu caca
– NRJ sux
– Nirvana rulez
– NRJ sux
Voilà.